it's been a long time (with hyunsoo)

Sa journée n'avait pas été glorieuse. Il hallucinait encore de la journée qu'elle venait de passer. C'était comme si il venait de signer un nouveau contrat avec cette amie que l'on nomme la poisse. Il ne s'était pas levé à l'heure pour le premier cours de la journée, il avait appelé à de nombreuses reprises sa mère mais elle ne l'avait pas entendu. Il avait lâché un faible soupir, s'installa sur le dos et essayait de fixer le plafond de sa chambre. Il se demandait à quoi ressemblait celui-ci. Il se souvenait de sa première chambre, il en avait de bons souvenirs, mais celle-ci, il ne l'avait jamais vu. C'était la seconde fois que la famille déménageait et il n'avait plus de repères. Ils leur fallait une maison adaptée à son handicap. Il avait l'impression de devenir le nouveau lourd fardeau de ses parents et ça l'énervait. Il s'était rendu en cours à la deuxième heure, sa mère n'avait fait que s'excuser tout le long du trajet alors que Nam Sun ne préférait rien dire. Il ne pouvait pas lui en vouloir, si ? Il était descendu tranquillement de la voiture, son sac sur ses épaules, sa canne dans la main. Il tâtait à droite à gauche comme pour trouver son chemin. Il avait l'habitude maintenant. « Maman, j'y vais. » Il l'entendit rire et lui souhaiter une bonne journée. Il l'aimait beaucoup sa mère, malgré la vie pas si facile qu'elle avait eu, elle tenait le coup et souriait. Son visage lui manquait, tout lui manquait.

La sonnerie retentit.

Le cours de musique c'était très bien passé, il avait énormément appris. Comme à son habitude, le jeune garçon resta à sa place, écoutant calmement le boucan qui se trouvait autour de lui. De quoi parlaient-ils encore ? Des filles – plus particulièrement leur petites-amies, leurs copains aussi, de musique aussi – Il sentit une main sur son épaule, puis une autre sur sa main, des voix lui demandant s'il allait bien. Il hocha frénétiquement de la tête pour qu'on le laisse tranquille. Il attendait toujours que ses camarades s'en aillent avant de ne se lever et de retrouver son chemin. Beaucoup avaient pensé qu'il était un garçon perturbé, en quête de solitude et tout ce qui en suit. Une histoire fondée, un avenir même tracé. Une table construite sur quatre pieds alors qu'il ne demandait rien du tout. Mais ça n'était pas ça, ils se trompaient, il aimait même plutôt les rencontres. C'était juste qu'il ne voulait bousculer personne et surtout ne pas tomber au beau milieu de la foule. Ça lui arrivait de penser aux autres malgré son sale caractère, il peut être sympa Nam Sun. Il soupira fortement, laissant un magnifique sourire se dessiner sur ses lèvres. Il était seul. Il resterait peut-être un peu ici finalement, il y avait cette chaleur dehors, c'était horrible. Nam Sun était loin d'apprécier ce genre de temps et puis l'ombre, il lui faut toujours pas mal de temps pour la trouver - et lui qui n'aime pas être aidé, voyez le calvaire - il posa calmement ses mains sur le bureau tâtant ce qu'il pouvait s'y trouver. Ah. C'était quoi ça ? Son cahier. Il était ouvert et pourtant, il n'avait pas écrit aujourd'hui, l'humeur n'y était pas. Il soupira, on lui avait peut-être fait une mauvaise blague et ceux sans qu'il ne s'en rende compte, lui écrire des mots méchants, des insultes, il redoutait. Il touchait le cahier du bout des doigts, puis il ferma en lâchant un faible soupir. Il n'arrivait pas à s'y faire, peut-être qu'il ne s'y ferait jamais. Vivre dans le noir, c'était être seul. Il avait parfois pensé à mourir, mais le faire seul il n'y arriverait jamais. Ses mains touchèrent son propre visage, son nez, ses joues, sa bouche. A quoi ressemblait-il ? Pouvait-il plaire ? Après cet accident, les compliments avaient comme étés bannis par les personnes qu'il l'entouraient, tout ce qu'il ressentait c'était leur pitié. Seul sa mère prenait le temps de le pomponné et de lui dire qu'il ressemblait à son frère.

Il avala difficilement sa salive.

Son frère. Sa respiration fut bruyante d'un coup, il regrettait d'avoir été ce genre de frère jusqu'à la fin. C'était cette punition que le bon Dieu lui avait donnée. Il lui avait retiré la vue et la vie de son frère. Il se sentait comme si il avait tout perdu. Il était las, las de cette vie. Il entendit une table grincer, puis quelqu'un tira une chaise. Il comprit tout de suite qu'il n'était plus seul et cette simple pensée l'effraya. Il se leva brusquement, son sac tomba sur le sol, l'instrument dans sa sacoche suivit le même chemin. Il sursauta. « Il y a quelqu'un ? » Il prit sa canne, tapant partout sur son chemin, il ramassa le violon, mais le cahier il ne mit pas la main dessus. Il s'accroupit sur le sol ses mains cherchant le cahier sur le sol. « Hey toi, l'inconnu ! Tu ne veux pas m'aider à mettre la main sur ce foutu cahier. » Il avait beau ne rien voir, la présence des gens il pouvait la sentir, ce sentiment l'effrayait beaucoup. « Ne me regarde pas sans rien faire. »

Ce qui est bien quand vous êtes quelqu’un comme moi, c’est que vous ne vous demandez pas ce que vous allez faire de votre journée, vous attendez juste que les choses arrivent sans vraiment faire attention. Le sourire est quelque chose d’indispensable pour affronter les journées qui s’enchainent et qui se ressemblent. Chez certains le sourire est factice, chez d’autres il est vrai. Chez moi, il est tout ce qu’il y a de plus vrai. J’aime sourire. Parce que même si la vie n’est pas toujours clémente, elle reste une chose dont il faut profiter à chaque instant. J’ai perdu mon sourire une fois, partit, envolé, mais j’ai appris à le faire revenir. Bien sûr je le perds quand je pleure et quand je suis triste mais en général j’essaie vraiment de positiver. Je ne veux plus le perdre mon sourire, même si je sais que ça va certainement se reproduire. Après tout, même si la vie est une chose qui vaut la peine d’être vécue, elle n’est pas toujours rose. Nous avons tous des périodes sombres qui font qu’on va mal, mais il faut relever la tête parce qu’il y a toujours pire que soi, il y a toujours des gens qui sont plus malheureux.

Je ne sais pas pourquoi je pense à ça aujourd’hui. La nostalgie peut-être ? Je n’en sais rien et je ne veux pas savoir. C’est donc en pensant à tout ça que je me lève et que je me prépare. Ce qui est cool quand vous devez porter un uniforme, c’est que vous n’avez pas à vous tracasser pour choisir vos vêtements le matin et ça c’est juste génial. C’est un tracas en moins et pas des moindre devrais-je dire. Bon, me connaissant et étant organisé comme je suis, mes vêtements seraient préparés la veille de toute façon, mais bon, quand même. Enfin bref, je m’habille et je descends dans ma petite cuisine. J’aime bien le fait d’avoir un endroit rien que pour moi, mais aussi d’avoir mes parents juste à côté. Comme ça, ils n’ont pas un loyer en plus à payer pour moi, ils évitent de s’inquiéter mais en même temps, moi j’ai une certaine liberté. Et le must, c’est que quand je n’ai plus rien à manger dans mon frigo ou dans mes placards, j’ai seulement à sortir et à faire quelques pas dehors pour être dans la cuisine de la maison. Ce qui est le cas aujourd’hui. Je prends toutes mes affaires histoires de ne pas avoir à repasser dans mon petit studio et je fais un saut dans la cuisine familiale. Ma mère s’y trouve encore et j’en profite pour prendre un rapide petit déjeuné en sa compagnie et je file prendre le bus pour ne pas être en retard en cours.

 

Je retrouve mes amis en cours de chant et c’est avec une certaine application que je travaille la chanson que le prof m’a donné à bosser. Enfin, jusqu’au moment où Sunghyo débarque et qu’on se mette à essayer de travailler ensemble. Le problème dans cette école, c’est que nous n’avons pas une seconde de répit et qu’on peut très vite arriver à saturation. Mais j’ai toujours été une personne qui prenait beaucoup sur elle alors je pense que je gère mieux le stress que certain. Du moins, jusqu’à ce que je n’en puisse plus et que je fasse une crise d’angoisse. Nous finissons par nous reconcentrer et par travailler avec acharnement. Puis vient la fin de l’heure. Je n’ai plus cours pour l’instant et je marche dans les couloirs en me demandant quoi faire lorsque je passe devant une salle de cours et que j’entends du bruit comme s’il n’y avait qu’une voire de personnes dedans. J’entre dans la salle et la mon cœur s’arrête.

 

Kim Nam Sun. C’est mon Nam Sun sans vraiment être lui. Il a grandi, il a un peu changé physiquement, mais c’est toujours lui au fond. Pourquoi est-ce que je le présente de façon aussi possessive, il m’a abandonné, il ne représente plus rien pour moi. Tu en es vraiment sûr Park Hyunsoo ? Non, non je n’en suis pas sûr. Mon cœur bat très vite, trop vite. Je ne bouge plus jusqu’à ce que ses paroles me frappent. Comment est-ce qu’il peut savoir que je suis là à ne rien faire alors que lui ne me voit pas. Je pose mon sac sur une table vide et je m’approche de lui. Je le remets debout avant de ramasser son cahier et de lui mettre dans les mains.

 

« Tiens ton cahier Sun… »

 

Parmi toutes les façons dont j’aurais pu l’appeler, j’ai choisi d’utiliser le surnom que je lui donne depuis que je le connais, comme si rien n’avait changé. Mais ce n’est pas vrai, tout a changé. Je lui en veux énormément, mais il n’y a pas que ça. Non, au fond, je suis heureux que lui aussi ait tenu notre promesse. Peut-être que les choses auraient été plus simples s’il ne l’avait pas tenu.

Deux mains se posèrent sur ses épaules, puis elles descendirent sur ses bras. Il le tenait fermement comme pour lui montrer qu'il était là pour l'aider. Cette sensation déplue au blond qui se dégagea brusquement de son étreinte. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, la peur, la haine, des tonnes de sentiments qui se mélangent et qui vous donne mal au crâne. L'inconnu avait la peau douce, il sentait aussi très bon, il devina que celui-ci était un homme, dans sa manière de le tenir, la force qu'il dégageait. Nam Sun déglutit, il se redressa, tenant fermement sa canne entre ses doigts, il le frapperait s'il s'approchait de trop près, il ne se gênerait pas, il n'avait aucune pitié et encore moins lorsqu'il ne connaissait pas la personne. Il n'avait besoin de son aide que pour ramasser son cahier alors qu'il le fasse et qu'il le laisse en paix, il ne voulait pas s'étaler sur une conversation ou même sur autre chose. Il soupira, se tenant droit face au jeune homme qui lui tendait à présent son cahier. « Tiens ton cahier Sun... » Sun...Il regardait dans sa direction, son regard vide et sans expression. Qui était-il ? Pourquoi le nommait-il par ce surnom que seul lui prononçait ? Il le sentit prendre sa main et de lui mettre le cahier entre les doigts, il sentait la douceur de ses doigts se frottaient contre les siens, la sensation était presque agréable, il luttait pour ne pas lui demander de répéter ce « surnom » il sonnait tellement bien entre sa bouche, comme s'ils se connaissaient. « Je ne te permet pas de me nommer de cette façon. » Il ne voulait pas y croire, ça ne pouvait pas être lui, il ne pouvait pas être ici à Kirin. Est-ce que ça voudrait dire qu'il avait aussi tenu sa promesse ? Qu'il s'accrochait lui aussi au passé ? Non, ça ne pouvait pas être lui. Il aurait trop honte de tomber face à lui, dans cet état. Maintenant, il n'était plus en possibilité de le voir, seul le toucher lui était encore donné, les sons. Et puis il l'avait abandonné, il lui avait sûrement volé son premier baiser et il était parti sans même lui dire au revoir. Il n'avait pas cherché à le revoir, sa mère lui avait souvent demandé pour Hyun Soo, son père aussi et son frère de même. Ils l'appréciaient tous et puis les deux familles n'avaient pas tellement coupés les ponts, ils se parlaient parfois au téléphone, mais ne se rendaient plus visite et même si ça avait été le cas, Nam Sun l'aurait esquivé. Il avait tout de même embrassé son supposé meilleur ami, ça n'avait pas été un simple bisou, mais un baiser dans lequel il avait prit un énorme plaisir. Il avait trop honte.

« On se connaît ? Qui es-tu ? » Il chercha à l'aide de ses mains une table pour pouvoir y déposer le cahier, lorsqu'il eut terminé cette tâche, il posa une main sur le torse du garçon, il agrippa l'uniforme de l'inconnu comme pour qu'il ne s’enfuît pas le rapprochant de lui. Ses yeux le détaillaient et pourtant il ne voyait rien du tout – cette sale habitude lui était restée – Il laissa sa main remonter le long de sa poitrine, de son cou, sa joue et voilà qu'il essayait de définir le visage du garçon. Il lui était comme familier cette bouche il avait l'impression de l'avoir déjà touché, les traits de son visage. Il laissa une main passait dans ses cheveux, cette coiffure il était loin de la connaître. « De quelle couleur sont tes cheveux ? De nos jours les personnes se les teignent. » Il prit ses distances tenant toujours la canne dans sa main, il se tenait droit un léger sourire sur les lèvres, il avait pourtant dit qu'il ne voulait pas de conversation entre eux, qu'il près à le mettre k.o s'il s'approchait de trop près et le voilà qu'il changeait d'avis. Tu es tellement imprévisible Nam Sun. « J'ai l'impression que tu m'es familier. » Il fit une pause et ne put s'empêcher de rire, peut-être qu'il était tout simplement hanté par les souvenirs, rien de plus. Ça ne pouvait pas être Hyun Soo, il fallait qu'il se rentre ça dans la tête. « Ta voix, ta peau, ton visage...Mais je n'ai pas envie d'y croire. » Il murmura la fin de ses paroles et s'humecta les lèvres. Que foutait-il encore face au jeune homme, pourquoi Nam Sun ne prenait-il pas la fuite s'il ne voulait pas voir la réalité en face ? Il se le demandait bien.

Parmi toutes les personnes qu’il y a dans cette université, il est là aussi. Cette promesse il l’a tenu. Notre promesse devrais-je dire. Je ne pensais pas qu’il viendrait, vraiment pas. Je pensais que je l’avais perdu à tout jamais et le voilà, en face de moi. Je ne sais même plus quoi penser. Il a pris tellement de place dans ma vie que lorsqu’il est partit comme ça, quand il m’a rayé de sa vie, j’ai eu mal. J’ai eu mal comme jamais je n’avais eu mal et à l’époque je n’avais que 15 ans. J’étais jeune et je ne connaissais rien à la vie encore. Plus tard, j’ai compris que ce que je ressentais pour Nam Sun, ça n’était pas seulement de l’amitié, c’était quelque chose de différent. Ça a toujours été quelque chose de plus fort que l’amitié. Mais je ne savais pas, je ne connaissais rien et puis nous étions censés être amis, seulement amis.

Et puis le temps a passé et j’ai grand. J’ai rencontré des gens, j’ai aimé et j’ai compris que de l’amitié nous étions passé à autre chose. Mais j’étais jeune lorsqu’il m’a embrassé et je n’étais jamais tombé amoureux avant. Oui j’ai eu peur et je crois que c’est ce qui l’a fait fuir aussi. Il a eu peur de ce qu’il ressentait pour moi. Mais j’ai eu tellement mal quand je n’ai plus eu de nouvelles de lui. Je l’ai détesté. Profondément. Parce que je pensais que lui et moi ça serait pour toujours. Finalement non. Finalement, c’est aussi pour cette raison que j’ai décidé de tenir notre promesse, parce que j’avais l’espoir de le retrouver, de comprendre.

 

Et maintenant que je l’ai devant moi après tant d’années, je ne sais pas quoi faire. J’ai envie de pleurer, j’ai envie de hurler, j’ai envie de m’enfuir en courant, mais plus que tout, je le veux lui. Et je me déteste pour ça parce que je le déteste aussi. Et on ne peut pas aimer quelqu’un qu’on déteste. A moins de l’aimer plus qu’on ne le déteste. Je ne sais pas quoi faire alors je me contente de ramasser son cahier et de le lui rendre. Je devrais partir, je ne devrais même pas ouvrir la bouche et pourtant je le fais. Est-ce que… Est-ce que par hasard il se souvient que je l’appelais comme ça ? Je veux dire, c’est bizarre qu’il réagisse de cette façon…

 

Bien sûr qu’on se connait Sun… Tu es certainement la personne qui me connait le mieux. Enfin, qui me connaissait. Je n’ai pas beaucoup changé remarquez… Que ça soit physiquement ou de caractère. Je ne réponds pas à sa question, j’attends qu’il vienne vers moi. Je le laisse se faire une idée de mon visage avec ses doigts. Pourtant il n’a pas besoin, il sait comment je suis. A moins qu’il n’ait oublié les traits de mon visage. Je ne sais pas depuis combien de temps il est aveugle, la dernière fois qu’on s’est vu, il voyait très bien. Je rigole doucement en entendant ses paroles. Toujours aussi direct à ce que je vois, et toujours aussi autoritaire aussi.

 

« Brun, j’ai toujours été brun… Et je serais toujours brun… »

 

Parce que maintenant que tu es aveugle et que tu ne peux plus me voir, à quoi bon changer. Et puis même, pourquoi est-ce que je changerais ? Parce qu’au fond tu sais que maintenant qu’il vient de refaire irruption dans ta vie tu ne le laisseras plus partir ? J’ai envie de m’enfuir et de le détester encore plus mais je n’arrive pas à sortir d’ici. Il a fallu que mes yeux se posent une seconde sur lui pour que tout bascule.

 

« Pourquoi tu ne veux pas y croire Sun… Une promesse c’est une promesse… »

 

Je m’approche de lui. Il est un peu plus grand que moi, il l’a toujours été, même si ce n’est pas de beaucoup.

 

« Tu te souviens ? Toi et moi. Pour toujours. Mais tu es partit… Pourquoi tu as fait ça ?! Pourquoi, pourquoi, pourquoi ! »

 

Je commence à taper contre son torse. Mes larmes coulent sur mes joues, c’était si prévisible que je me mette à pleurer que je ne m’en étonne même pas. Je le frappe jusqu’à ce que je n’ai plus aucune force et je reste là, contre lui, à pleurer.

 

« Je te déteste tellement… »

Mais je t’aime encore plus.

« Brun, j’ai toujours été brun… Et je serais toujours brun… » Il arqua un sourcil à l'emploi de ces mots. Toujours, il venait bien de dire toujours. Il disait ça comme s'ils se connaissaient depuis longtemps. Comme si avant aujourd'hui, ils s'étaient déjà rencontrés. Devait-il arrêter de se voiler la face et de tout simplement assumer le fait qu'il soit possible que cet homme soit son ami d'enfance ? Il avala difficilement sa salive, une partie de lui ne voulait vraiment pas y croire, c'était dans cet état pitoyable qu'il se trouvait devant « Hyun Soo » ? Il secoua légèrement la tête de gauche à droite, il avait beau parler, rester devant lui et lui exprimer son sentiment envers « ce déjà-vu » il n'avait pas envie d'y croire, il espérait que l'inconnu lui dise tout simplement qu'il se trompait de personne et qu'il lui fiche la paix. Il espérait ne plus le croiser de toute son existence. Les blessures s'ouvrent à nouveau, les souvenirs noyés remontent à la surface de l'eau, ils flottent et sont en parfaits état. Il redressa la tête aux paroles du garçon, son regard n'était pas dans le sien, au contraire, il regardait par dessus son épaule, les pupilles vides. « Tu aimes toujours autant la simplicité. » Pourquoi lui parlait-il de cette façon si familière alors qu'il persistait à se dire qu'ils ne pouvaient pas ce connaître. Il afficha un petit sourire à la conclusion de sa phrase, une promesse...Il parlait de promesse alors bien évidemment que ce garçon il devait le connaître. Des promesses il n'en faisait pas beaucoup et l'un des seuls qui y avait eu le droit c'était le jeune Hyun Soo. Rentrer dans cette grande école d'art, s'entraider, se prendre un appartement et y vivre à deux. Ça ne tentait plus vraiment Nam Sun, il était maintenant doté de cet handicap, les seuls en qui il avait confiance était ses parents, ils l'apprenaient aussi à être indépendant à sa façon, il le guidait avec des noms de codes. Oui, ils étaient bien les seuls avec il avait envie de vivre longuement. Le reste du monde lui faisait peur. Nam Sun ne releva pas les paroles du garçon, il l'avait en quelque sorte trahi, il n'avait plus donné de nouvelles. Il l'avait abandonné n'est-ce pas ? Il s'en voulait beaucoup, il l'avait regretté. Mais il avait été trop lâche pour prendre le téléphone et lui demander comment il allait, faire comme si de rien était, il n'était pas du genre à agir de cette façon, il préférait assumer ce qui lui tombait sur la tête, mais là il n'avait pas pu.

Nam Sun fit un pas à arrière en le sentant s'approcher. Son parfum était différent du premier, il était moins enfantin. « Tu te souviens ? Toi et moi. Pour toujours. Mais tu es partit… Pourquoi tu as fait ça ?! Pourquoi, pourquoi, pourquoi ! » Bien sûr qu'il s'en souvenait, comment pourrait-il oublier ? Il avala difficilement sa salive alors que son interlocuteur frappait ses poings contre sa poitrine. Il avait beau le blâmer quand était-il de son côté, hm ? Pourquoi lui non plus n'avait pas essayé de le contacter ? Il frappait, frappait et Nam Sun le laissait frapper, ça ne faisait que l'énerver encore plus mais il le laissait. « Je te déteste tellement… » Il l'entendait renifler, maintenant il pleurait. La facilité, il ne changera donc jamais. Nam Sun prit une profonde inspiration, il ne savait pas trop comment réagir. Son cœur battait fortement dans sa poitrine lui priant de ne pas s'énerver, de garder son sang froid, mais c'était plus fort que lui. Lui aussi avait envie de dire ce qu'il avait sur le cœur. Qu'es qu'il croyait ? Que ça avait été facile pour lui ? Il ne savait plus trop pourquoi il avait réagit de cette façon. Il n'était qu'un pauvre gosse, ce gosse qui avait embrassé son meilleur ami. Qu'aurait-il dû faire ? Hyun Soo l'aurait probablement rejeté. « Tu n'es qu'un pleurnichard. » Il se dégagea à nouveau de celui-ci. Pourquoi était-il aussi proche, qu'il prenne ces distances, il ne le voulait pas proche de lui, il le faisait assez souffrir comme ça. « Je suis le seul fautif dans cette histoire ? Apparemment que je sois partit ou pas ça ne change pas grand chose, tu n'as jamais cherché à me retrouver ou à prendre de mes nouvelles, tu devais être tellement bien sans moi ! Je te déteste aussi, plus que tu ne pourra jamais me détester Hyun Soo. » Il avala difficilement sa salive, il tenait encore fortement sa canne blanche entre ses doigts, c'était tellement douloureux pour lui. Il savait qu'il avait foiré, il le savait carrément, mais c'était si difficile de l'avouer. « Tu ne sais pas ce que j'ai vécu après tout ça, tu ne sais pas comment j'ai souffert. Le fait que tu me détestes me passe au dessus de la tête d'accord ? C'est le dernier de mes problèmes ! » Il avait presque hurlé. En vrai, il souffert énormément. Pardon, Hyun Soo.

Je n’arrive pas à croire qu’il soit là, en face de moi après tout ce temps. J’avais espéré qu’il oublie notre promesse qu’il passe à autre chose, mais lui aussi il est ici. Est-ce qu’il est ici à cause de cette promesse ou parce qu’il avait envie d’entrer dans cette école même en étant seul, ça je ne le sais pas. Pendant pas mal de temps, je me suis persuadé que j’étais passé à autre chose, que j’avais réussi à surmonter la peine que j’ai ressenti lorsqu’il est partit, mais finalement, j’ai compris que non lorsque j’ai décidé d’entrer à Kirin sans lui. Tout ce que je voulais, c’était être heureux. Et je l’étais, jusqu’à ce qu’il gâche tout. Je ne peux pas le blâmer d’avoir voulu mettre un terme à notre amitié, je blâme seulement la façon dont il l’a fait. Plus aucune nouvelles, ils sont partis comme ça. Mes parents ont toujours su que c’était à cause de Nam Sun qu’ils étaient partis, mais ils m’ont toujours fait croire que c’était ses parents qui avaient décidé de déménager. Tout ça pour soulager ma peine, pour que je souffre moins. Mais au fond, j’ai toujours su que c’était de sa faute à lui.

 

Il est là, en face de moi et je ne sais pas quoi faire. D’un côté, j’espérais qu’il ne tienne pas sa promesse pour que je réussisse à le rayer définitivement de ma vie. Mais de l’autre côté, je voulais qu’il la tienne, je voulais savoir pourquoi et je voulais comprendre. Mais ça n’était peut-être pas une bonne idée d’être autant partagé entre deux envies. Remarquez, le partage de moi-même, je connais ça depuis qu’il est partit. Je suis partagé entre la haine que j’ai eu pour lui de m’abandonner et de me faire autant souffrir et l’amour qui restera à jamais en moi parce que malgré tout, il m’a rendu heureux. Mais maintenant, il est aveugle et je vois bien qu’il essaie de repousser le fait que ça puisse être moi en face de lui, il ne veut pas que ça soit moi parce que si c’est moi, il va devoir faire face à ses erreurs et ça ne lui plait pas.

 

« Oui j’aime la simplicité. »

 

Il me semble que lorsque nous étions jeunes, c’était ça qui lui plaisait, le fait que je sois naturel, le fait que je ne me cache pas derrière un masque. Le fait que je lui fasse entièrement confiance. Malgré tout ce qu’il s’est passé, je ne m’en suis jamais voulu de lui avoir fait confiance. Quelque part au fond de moi, j’ai gardé l’espoir qu’il était partit parce qu’il n’avait pas le choix. Mais il avait le choix, personne ne l’a obligé à prendre ses distances de cette façon à part ses peurs. Je veux juste comprendre, je veux qu’il m’explique. Soudain, toute la tristesse que j’ai ressenti lorsqu’il est partit refait surface et je me retrouve contre lui, à pleurer. Je suis pathétique. C’est peut-être pour ça qu’il ne voulait pas de moi, parce que je suis trop fragile et que j’ai toujours besoin de quelqu’un. Ses paroles me font l’effet d’un coup de massue et s’il ne m’avait pas repoussé loin de lui, j’aurais sans doute reculé sous le choc.

 

« Je n’ai pas pris de tes nouvelles… Tu n’as jamais cherché à savoir si j’en avais pris à ce que je vois ! J’ai appelé sans cesse, pendant des mois et ta mère me disait à chaque fois la même chose : que c’était tes parents qui avaient décidé de partir. Mais j’ai toujours su que cette idée de départ ne venait pas d’eux mais de toi, tu ne serais jamais partit sans me dire au revoir si c’était tes parents qui voulaient déménager Nam Sun ! »

 

Les larmes continuent de couler sur mes joues sans que je puisse les arrêter, je n’essaie même pas de les arrêter d’ailleurs. Je ne pensais pas que nos retrouvailles se passeraient ainsi, j’ai été bien naïf de croire le contraire. Je pensais que j’étais spécial pour lui et maintenant il me parle comme il a toujours parlé aux autres. Je suis en colère contre lui de me faire souffrir et contre moi d’être incapable de tirer un trait sur tout ça.

 

« J’aurais pu être là pour toi Sun… J’ai toujours promis d’être là pour toi. Nous avons toujours promis d’être là l’un pour l’autre et tu es partit. Je veux juste savoir pourquoi. Je veux comprendre pourquoi j’ai eu si mal, pourquoi j’ai pleuré des jours et des jours sans m’arrêter. Pourquoi tu m’as rayé de ta vie comme ça… »

 

Je veux seulement des réponses, rien d’autre…

Oui, il le savait. C'était une chose qui lui plaisait horriblement chez le garçon. La facilité, la simplicité, cette sensibilité. Ce tout le faisait littéralement fondre, il s'était alors découvert ce petit côté pour aimer les personnes aussi simples. Nam Sun n'a jamais aimé les femmes parce qu'il les trouvait compliquées, beaucoup plus superficiels que les hommes et vachement emmerdantes. C'était sa manière de voir les choses, peut-être qu'il se trompait. Mais il n'était pas attiré par elles, les hommes beaucoup plus. Il s'y était fait et l'assumait totalement. Sa seule aventure sérieuse avait été avec un camarade de classe, il l'avait plutôt prit comme un bouche-trou, au lit c'était toujours le nom de Hyun Soo qu'il murmurait, c'était lui qu'il voyait. C'était malsain, il l'avait comprit et le couple avait mit un terme à leur relation. Quel idiot. Parfois, il lui arrivait de s'en vouloir. Finalement, il avait récolté ce qu'il avait semé. Il ne se comportait pas bien avec son frère, ce frère qui s'attachait à lui et cherchait à lui ressembler, il ne s'entendait avec personne et se jouait du cœur des autres. Il cognait sous le coup de la colère. Il était mauvais et Dieu l'avait puni. Il s'en voulait, il me manquerait plus qu'il lui retire ses mains. Ses précieuses mains qui lui servaient à jouer de cet instrument qu'il adorait tellement. Il pourrait enfin mettre fin à ses jours, la seule chose qui le tenait encore en vie était la musique, s'il n'avait rien eut, depuis longtemps il ne serait plus de ce monde. Peut-être que maintenant qu'il avait retrouvé Hyun Soo, il pourrait s'accrocher de nouveau à lui et cette fois-ci ne plus le laisser. Enfin, ça serait trop facile. Hyun Soo était blessé, Nam Sun l'était aussi. Il l'entendait renifler, voilà qu'il pleurait. Quel être sensible, il ne changera donc jamais. Comment voulait-il qu'il le console ? Il n'a jamais été doué pour et encore moins lorsqu'il avait perdu la vue. Il avait tout perdu après cet accident, tout. Le ton monta très vite, il essayait aussi de lui faire porter une partie de responsabilité, il n'était pas le seul à ne pas avoir prit de ses nouvelles, lui non plus n'avait pas cherché apparemment, alors pourquoi se plaignait-il ? « Je n’ai pas pris de tes nouvelles… Tu n’as jamais cherché à savoir si j’en avais pris à ce que je vois ! J’ai appelé sans cesse, pendant des mois et ta mère me disait à chaque fois la même chose : que c’était tes parents qui avaient décidé de partir. Mais j’ai toujours su que cette idée de départ ne venait pas d’eux mais de toi, tu ne serais jamais partit sans me dire au revoir si c’était tes parents qui voulaient déménager Nam Sun ! » Nam Sun se figea, il secoua la tête de gauche à droite, il n'avait pas demandé à déménager, c'était son père qui y songeait depuis longtemps. Il voulait une plus grande maison pour sa petit famille, isolé, loin de la capitale, c'était son rêve. Alors quoi ? Il aurait dû s'interposer ? Il l'avait embrassé parce qu'il allait lui manquer, mais il ne savait pas comment lui dire adieu. « Tu crois que c'est moi ? Tu ne sais rien. Je n'ai pas voulu m'éloigner de toi, tout est allé si vite. » Il l'écoutait pleurer, il avait envie de le prendre dans ses bras, mais ça serait trop facile. La bombe venait déjà d'exploser.

Il ne savait sûrement pas tout ce qu'il avait vécu, ce qu'il l'avait abattu et comment il ne tenait plus à la vie à l'heure d'aujourd'hui. Il se fichait bien qu'il le déteste, qu'il l'aime ou le déteste c'était du pareil au même parce qu'il était brisé. Il avait envie de mourir. « J’aurais pu être là pour toi Sun… J’ai toujours promis d’être là pour toi. Nous avons toujours promis d’être là l’un pour l’autre et tu es partit. Je veux juste savoir pourquoi. Je veux comprendre pourquoi j’ai eu si mal, pourquoi j’ai pleuré des jours et des jours sans m’arrêter. Pourquoi tu m’as rayé de ta vie comme ça… » Nam Sun bouillonnait, être là pour lui ? Ah bon... « Et qu'es que tu aurais fait ? Tu m'aurais consolé ? Tu aurais pleuré avec moi ? Tu aurais partagé ma peine ? Ça n'est pas assez ! Rien n'a réussi à m’apaiser jusqu'à aujourd'hui. » Il prit une profonde inspiration et continua sur sa lancée. « Je suis parti parce que ma famille voulait s'en aller. Je pense que tu as pleuré des jours parce que nous étions amis Hyun Soo. Et je ne t'ai jamais rayé de ma vie, d'accord ? » Il s'approcha de lui, posa sa main sur sa joue et colla son front au sien. Voilà maintenant qu'ils se calmaient tous les deux. Les tensions redescendaient. « Chut, arrête de chialer. Tout et de ma faute, je m'excuse, mais j'avais tellement peur, j'ai mal agi lors de notre dernière rencontre...J'ai tout fais foirer. Je suis désolé. »

J’ai l’impression de revenir des années en arrière. Nam Sun a toujours été là. Depuis qu’on se connait, il m’a toujours protégé de ceux qui voulaient me faire du mal. Nous avons partagé plein de choses tous les deux, nous avons joué ensemble, nous avons découvert la musique ensemble. Enfin disons qu’il m’a fait prendre conscience que j’avais une jolie voix et que je devrais m’en servir. J’ai chanté énormément de fois pendant qu’il jouait du violon… C’est lui qui séchait mes larmes quand je me faisais mal, lui qui me faisait un câlin quand je faisais une crise d’angoisse. Pourquoi d’ailleurs, je n’ai jamais vraiment compris. Après tout, il est quelqu’un avec un très fort caractère. Peut-être que c’était ça qui lui plaisait aussi, le fait que lorsqu’il s’énervait, je ne disais rien, je me contentais de le laisser s’énerver tout seul avant de lui faire un grand sourire quand il se calmait et de lui proposer une activité. Je crois que j’ai toujours su l’apaiser.

En fait non, je n’ai pas su. Ce jour-là, ce jour décisif, le dernier que nous avons passé ensemble, j’aurais dû le retenir. Mais il m’a embrassé si soudainement… Je l’ai laissé partir parce que j’étais surpris. Pas choqué, surpris, c’est tout. J’étais encore trop jeune. Enfin non, c’est juste que je n’avais aucune expérience de l’amour ou de quoi que ce soit qui s’y rapproche et je ne savais pas comment réagir. Alors je l’ai laissé partir. Ça a été la plus grande erreur de toute ma vie. Si je l’avais retenu, il n’aurait pas cru que je ne voulais pas de lui. Il aurait dû m’apprendre tout ça, mais à cause de ma stupidité, il a cru qu’il avait fait une bêtise. Enfin c’est ce que j’imagine parce que sinon, il aurait gardé contacte avec moi je pense. Alors oui, je pensais que c’était lui qui avait décidé de partir. J’ai eu tellement mal que je n’ai pas réussis à faire la part des choses. Je n’arrive jamais vraiment à faire la part des choses mais alors quand en plus ça concerne Nam Sun, c’est encore pire. Mes parents étaient tellement désolés de me voir aussi mal. Pendant plus d’un an j’ai fonctionné en mode pilote automatique. Jusqu’à ce que Jihwan débarque dans ma vie et qu’il me fasse doucement remonter la pente. Il a toujours fait en sorte que je puisse lui parler de Nam Sun et je le remercie chaque jour d’avoir été là pour moi. Les questions de Sun s’enchaine les unes après les autres sans que je puisse y répondre. Je le déteste de me faire souffrir même après tant de temps passé loin de lui. Je veux retrouver mon Sun à moi… Sans que je comprenne vraiment comment, je me retrouve avec mon front collé contre le sien. Je croise son regard vide et mon cœur se serre. J’hésite quelques secondes et puis finalement, je passe mes bras autour de sa taille et j’enfouis mon visage dans son cou en essayant d’arrêter mes larmes.

« Pourquoi tu avais peur… Tu ne m’as pas laissé le temps de répondre à tes sentiments. Si je ne t’ai pas retenu ce jour-là, c’est que j’étais surpris. Et puis après tu es partit… Je suis désolé d’avoir pensé que c’était toi, je te demande pardon. Mais j’ai eu tellement mal… Je me suis retrouvé tout seul, sans aucun repère et tout ce qu’on faisait tous les deux me manquaient. En plus de ça, tu es partit en déclenchant un sentiment que je n’avais jamais connu avant… »

J’ai compris que j’étais amoureux de Sun bien après qu’il soit partit. Je crois que c’est Jihwan qui m’a fait comprendre ça. Ou peut-être le fait que je n’ai pas réussis à être heureux avec le seul petit ami que j’ai eu jusque-là parce que Nam Sun me manquait. Le pauvre, il a quand même voulu essayé même en sachant que je n’étais pas totalement amoureux de lui. Je sors mon visage de son cou et je le regarde avant de passer doucement un doigt sur une de ses paupières.

« Qu’est-ce qui est arrivé à tes jolis yeux… J’ai attendu ce moment tellement longtemps et tu ne peux même pas me voir sourire. Enfin pleurer en l’occurrence… »

Je laisse échapper un petit rire. Il n’y a qu’avec lui que je peux pleurer et rire en même temps…

« Pourquoi tu avais peur… Tu ne m’as pas laissé le temps de répondre à tes sentiments. Si je ne t’ai pas retenu ce jour-là, c’est que j’étais surpris. Et puis après tu es partit… Je suis désolé d’avoir pensé que c’était toi, je te demande pardon. Mais j’ai eu tellement mal… Je me suis retrouvé tout seul, sans aucun repère et tout ce qu’on faisait tous les deux me manquaient. En plus de ça, tu es partit en déclenchant un sentiment que je n’avais jamais connu avant… » Le rouge lui montait aux joues. Nam Sun se tût, il avait la gorge sèche et les souvenirs lui revenaient doucement en tête. Les couleurs des beaux paysages, les traits de son visage, son sourire. Il devait avoir bien grandi, il regrettait d'avoir perdu la vue, il regrettait d'avoir été aussi injuste. Au final, la vie lui avait simplement donné sa récompense. Il allait mourir sans jamais pouvoir apercevoir à nouveau son regard. Ça le frustrait, il s'en voulait à lui-même. Il ne lui avait pas laissé le temps de répondre à ses sentiments, c'est vrai. Mais il avait jugé que Hyun Soo ne voudrait jamais de cette relation entre eux...Ils étaient des hommes. Ça ne pouvait pas ce faire entre eux et surtout pas de cette façon. A l'heure d'aujourd'hui Nam Sun pensait encore de cette façon, les années étaient passés il avait sûrement dû se trouver quelqu'un, un si beau garçon ne peut pas rester seul bien longtemps. En vrai, Nam Sun ne comprenait pas ce qu'il voulait vraiment avec le garçon à cet âge là, il avait juste eu envie de l'embrasser et de lui caresser la joue, rien de plus. Oui, il n'était qu'un sale gamin qui avait envie de satisfaire ses envies. Il est vrai qu'avec le temps il avait apprit à décortiquer tous ses sentiments, il avait fini par réaliser qu'il l'aimait plus qu'un simple ami. Il s'était détesté de l'aimer autant. Non mais vraiment quel genre d'amis était-il ? Hyun Soo devait le détester. Il tourna la tête vers la gauche, il n'avait pas envie qu'il voit la teinte de son visage, ni même qu'il le voit gêné. Sa dernière phrase l'avait vraiment laissé perplexe.

Il s'éclaircit la gorge et s'humecta lentement les lèvres. « Je sais. Mais je ne savais plus où donner de la tête Hyun Soo. C'était tellement difficile pour moi, j'ai réalisé tellement de choses après ce jour-là... » Je t'aime. Il prit une pause, il cherchait au plus profond de lui les mots qui ne le rendrait pas faible aux yeux du garçon, il était d'habitude celui qui se battait pour le protéger. Aujourd'hui, il n'était plus rien. « Je suis désolé de t'avoir fait autant de mal. Je ne pensais pas que tu serais aussi toucher par notre séparation. Je ne suis qu'un égoïste. Je mérite vraiment tous ses malheurs. » Il s'en voulait horriblement, mais vous ne savez même pas à quel point. Il avait envie de recoller les morceaux avec le coréen, il avait envie qu'il lui pardonne tout ça et qu'ils recommencent à zéro. Il voulait se donner une chance. Son corps se sépara du sien, il ne pleurait plus. Il eut un mouvement de recul en sentant le doigt du garçon sur sa paupière, il détestait qu'on puisse lui toucher les yeux, surtout que maintenant, il ne voyait plus rien. « Qu’est-ce qui est arrivé à tes jolis yeux… J’ai attendu ce moment tellement longtemps et tu ne peux même pas me voir sourire. Enfin pleurer en l’occurrence… » Il laissa échapper un petit rire. Il l'avait aussi attendu, à la fin il n'avait plus trop espérer mais il avait eu envie de le revoir et de jouer avec lui, comme lorsqu'ils étaient jeunes. Il avait eu envie de battre les personnes qui lui faisait du mal et de leur faire du mal, il voulait veiller sur lui. Il s'approcha un peu du garçon et l'enlaça avec beaucoup d'attention. « J'ai perdu la vue dans un accident de voiture. Je crois que c'est ma punition pour une centaine de choses. J'ai eu tout ce que je méritais et pourtant je n'approuve pas le jugement que l'on m'a donné. J'en souffre énormément. » Il s'humecta les lèvres et reprit de sa voix toujours très calme. « J'aurais aimé revoir ton sourire Hyun Soo, j'aurais aimé voir à quel point tu as grandi. C'était l'un de mes souhaits le plus cher. Mais... » Il se détacha du garçon, une mine triste et nostalgique sur le visage. « Apparemment, je ne suis plus l'homme qu'il te faut pour te protéger. J'espère que tu as appris à te défendre petit pleurnichard. » Il avait beau rire, savoir qu'il ne pouvait pas devenir l'être cher à ses yeux le blessait. Hyun Soo ne lui avait rien dit par rapport à ça, mais un aveugle ne sort certainement pas avec un type comme son ami.

En fin de compte, je me suis vraiment trompé sur toute la ligne. Moi qui pensais qu’ils étaient partis à cause de moi… Mais en fait non, pas du tout. Je me suis senti abandonné, mais mes parents aussi étaient amis avec les siens, eux aussi ils ont ressenti un vide. Enfin, ils étaient tellement occupés à me remonter le moral et à me redonner le goût de vivre que je ne suis pas sûr qu’ils aient eu le temps de voir qu’il leur manquait quelque chose. J’étais tellement mal… Ma mère a tout de suite compris que pour que ça me fasse mal à un tel point, c’est qu’il fallait qu’il y ait autre chose qu’une amitié très forte. Je ne l’ai pas compris tout de suite moi… Je n’avais encore jamais connu ça, comment est-ce que j’aurais pu savoir ce que c’était franchement… Je voulais juste qu’il revienne, qu’il sonne à la porte et qu’on sorte se balader tous les deux. Qu’on fasse ce qu’on avait l’habitude de faire avant qu’il ne parte. Mais il n’est pas venu, jamais. Et puis après avoir passé des jours à pleurer dans mon lit, j’ai fini par sortir, pour prendre l’air comme m’a dit ma mère. Tu parles, j’avais juste envie de retourner me coucher et de ne plus jamais ressortir de sous mes couvertures. Et puis cet été là, après que Sun soit parti, j’ai rencontré Hwannie… Heureusement que je l’ai rencontré, parce que même s’il est repartit à la fin de l’été, il ne s’est pas passé un seul jour sans qu’on parle. Il m’a vraiment aidé à aller mieux. Il y a des fois où je me demande pourquoi je ne suis pas tombé amoureux de lui, ça aurait été beaucoup plus simple. Mais non, je l’ai toujours vu comme mon meilleur ami. Maintenant que je revois Nam Sun, je comprends qu’il ne sera plus jamais un meilleur ami, il sera plus ou il sera moins. Je veux qu’il soit plus, je veux qu’il soit bien plus que ça…

 

« C’est moi qui m’excuse Sun… Je n’aurais pas dû me laisser abattre comme je l’ai fait, j’aurais dû venir te chercher, j’aurais dû me battre. Au lieu de ça, j’ai pleuré… Tu m’as fait mal mais tu ne mérites pas ce qu’il t’arrive, personne ne mérite ça… »

 

Personne ne devrait perdre la vue parce naître aveugle, c’est quelque chose, mais la perdre après avoir vécu avec, c’est une chose absolument horrible. Penser qu’on ne voit plus les choses que nous avions l’habitude de voir, tout réapprendre et voir disparaitre peu à peu les traits des personnes que l’on aime. Comment est-ce qu’une chose comme celle-ci peut être surmontée ? J’aurais aimé être là pour lui dès le départ. Je revoir ses yeux me fixer… Je veux qu’il me détaille de haut en bas comme pour me juger. Mais il ne le peut pas… Il recule en sentant mon doigt sur sa paupière. Je ne veux pas qu’il recule, jamais je ne lui ferais de mal… Je le laisse m’enlacer à nouveau, un sourire prend place sur mes lèvres alors que je passe délicatement mes bras autour de son cou. Finalement, j’ai décidé qu’il serait bien plus qu’un meilleur ami, qu’il le veuille ou non. Je le rattrape lorsqu’il s’éloigne de moi et je replace ses bras où ils étaient il y a quelques secondes.

« Ne bouge pas… »  Je laisse mon doigt caresser sa joue jusqu’à sa mâchoire. « Je n’ai pas beaucoup grandi tu sais, et ma mère dit que je ne mange pas assez… » Mon doigt remonte le long de son nez. « J’ai appris à éviter les ennuis, mais tu es le seul capable de me protéger. » Malgré son mouvement de recul de tout à l’heure, je passe à nouveau mon doigt sur une de ses paupières, puis sur l’autre, à plusieurs reprises. « Regarde-moi avec tes mains Sun… Aime-moi avec ton cœur… » Mon doigt finit sa course sur ses lèvres que je caresse doucement. Pourquoi est-ce qu’il est si parfait ? Pourquoi est-ce qu’il a fallu quelques minutes seulement pour que ces cinq dernières années s’effacent ? Mais au fond, je veux que ces cinq années s’effacent, je veux tout reprendre du début…

Le perdre avait été extrêmement difficile. C'était comme si on lui avait retiré une partie de son âme, de sa vie. Il tenait à Hyun Soo autant qu'il tenait à son frère décédé et même peut-être même un peu plus. C'était triste à dire, mais il le pensait réellement. Son frère avait beau être handicapé pour on ne sait quelle raison, Nam Sun se trouvait une sorte d’infériorité face au garçon, il avait tout, on lui donnait tout ce qu'il voulait sans même qu'il n'ait à lever le petit doigt. Kim Nam Sun avait souvent lutté, il se débrouillait par ses propres moyens, il cherchait des petits boulots à gauche à droite, il était bon élève mais très turbulent et les deux ne faisaient pas bon manège. Ses parents étaient convoqués, on le punissait maintes fois et rien n'avait le pouvoir de l'arrêter. Il était la honte familiale alors qu'il était plus intelligent que son idiot de frère. Bien sur, il ressentait tout l'amour que son grand frère essayait de lui donner, mais il refusait de voir tout ça, peut-être seulement si Hyun Soo décidait de s'amuser avec son frère alors il lui portait un peu plus d'attention, mais pas plus. Peut-être même que sans même qu'il ne s'en rende compte, Hyun Soo avait rapproché les deux frères qui étaient devenus plus complices par la suite. « C’est moi qui m’excuse Sun… Je n’aurais pas dû me laisser abattre comme je l’ai fait, j’aurais dû venir te chercher, j’aurais dû me battre. Au lieu de ça, j’ai pleuré… Tu m’as fait mal mais tu ne mérites pas ce qu’il t’arrive, personne ne mérite ça… » Le blond secoua la tête de gauche à droite. Il le méritait, il en était sûr. Comme il le répétait souvent, ses yeux lui étaient précieux parce qu'il avait tellement désirer revoir Hyun Soo et le détailler, la faucheuse des malheurs l'avait bien compris et le lui avait retirer. Il vivrait dans une obscurité profonde, avec des tonnes de remords, il se sentirait sale et sans arme jusqu'à la fin de ses jours. Oui, maintenant il faisait moins le malin face à plus fort que lui. « Ne t'excuses pas. Ça n'est pas de ta faute, c'est de la mienne. Je n'aurais pas dû partir après t'avoir embrasser. J'aurais dû être fort et assumer mes actes comme toujours. Mais j'ai fuis, fuis en voyant que tu ne me disais rien. Je suis un crétin. » Il prit une courte pause, maintenant que les tensions étaient atténuées il pouvait remarquer ses erreurs. Il reprit la parole. « Tu es toujours attentionné avec moi. Ça m'a beaucoup manqué. Mais c'est tant pis pour moi. » Il afficha un sourire très triste, cette vie pourave qu'il avait. Il ne serait jamais, il ne le verrait jamais, il ne pourrait pas vivre heureux alors qu'il n'avait pas le prestige de le connaître physiquement. Il avala difficilement sa salive et eut un mouvement de recul en sentant son doigt sous son œil, il n'aimait vraiment pas qu'on le touche, il n'avait plus aucun contrôle et qu'on le prenne pour lui et qu'on se permette de faire ce genre de chose arrivait à le déstabiliser. L'aveugle passa ses bras autour de son corps et le serra fortement contre lui, Hyun Soo le serra à son tour contre lui, il était plus ou moins rassurer, il se calmait dans sa frustration de vouloir le voir même le temps d'une simple seconde.

Il prit légèrement ses distances mais fut soudainement ramener contre lui, ses mains toujours sur ses hanches, il releva rapidement la tête en sa direction. « Ne bouge pas… » Son souffle contre sa peau, une douce sensation, il ne fut plus un geste. Il ne savait pas ce qui se passait autour de lui, mais il faisait confiance à Hyun Soo. Il frissonna en sentant ses doigts sur sa joue puis descendre plus bas. « Je n’ai pas beaucoup grandi tu sais, et ma mère dit que je ne mange pas assez… » Ah bon ? Il remonta ses mains le long de ses hanches, il osa même les poser sur son ventre et se figea lorsqu'il sentit ses doigts sur son nez. « J’ai appris à éviter les ennuis, mais tu es le seul capable de me protéger. » Attendez... ? Il venait de rater un épisode ou quoi ? Le seul à pouvoir le protéger, mais il avait vu son état ? Il n'était pas en mesure de le protéger. Ses doigts passèrent à nouveau sous ses yeux et Nam Sun les ferma doucement pour apprécier son toucher, il répétait sans cesse ses gestes. « Regarde-moi avec tes mains Sun… Aime-moi avec ton cœur… » Ce fut sûrement la phrase qui fut l'élément déclencheur. Il approcha doucement sa main du visage du garçon, il caressa son front du bout de ses doigts, descendit le long de son nez, chatouilla ses joues, fit le contour de ses yeux pour descendre sur sa magnifique bouche toujours pulpeuses. Son cœur battait à la chamade. Il fit glisser sa main le long de sa nuque qu'il attrapa d'un geste rassurant et posa avec délicatesse ses lèvres sur les siennes. Il était sur de ce qu'il faisait, de ce qu'il voulait. Il l'embrassait doucement, apprenant à nouveau à connaître sa bouche, le baiser était très lent, sensuel, Nam Sun était loin d'avoir perdu la main et le fait que Hyun Soo lui réponde l'encourageait encore plus. Il mit un terme à leur embrassade sans pour autant prendre ses distances. « Tu le sais peut-être déjà mais, tu es magnifique. » Il posa un autre fois ses lèvres contre les siennes. « Je jalouse toutes les personnes qui peuvent te regarder et t'apprécier. Je jalouse ces gens qui ont pu poser leurs lèvres sur les tiennes. Même pire, je les déteste d'avoir profité de ce que j'aime le plus. »

Au fond, je crois que je n’arrive pas à bien réaliser que nous sommes ensemble lui et moi. Je n’arrive pas à me dire qu’il est là, en face de moi. Certes il est aveugle, et alors, je l’ai toujours pris avec ses bons et ses mauvais côtés, en quoi le fait qu’il ait perdu la vue changerait quelque chose pour moi. Je me souviens quand je l’ai rencontré pour la première fois, j’étais vraiment un moustique, bon, je le suis toujours vous me direz… Mais je ne sais pas, j’étais peut-être petit moustique plus attirant que les autres parce que c’est vrai moi qu’il est venu. Je ne suis quelqu’un de très sociable, je vais facilement vers les gens, même ceux qui ne me ressemblent pas au premier abord. Nam Sun était différent et pourtant je l’ai laissé s’approcher de moi. Je ne l’ai jamais regretté, même après qu’il soit partit et que j’ai eu si mal, je ne l’ai jamais regretté. C’est marrant quand on y pense, je crois que j’ai su l’apprivoiser dès le départ. Monsieur est têtu et quand il a une idée en tête il n’en démord pas, en plus de ça, il a un sale caractère et il n’est pas rare qu’il s’énerve pour des petites choses stupides. Ça m’a toujours fait sourire de le laisser s’énerver tout seul et de ne pas entrer dans son jeu. Je crois que ça l’énervait encore plus d’ailleurs. Mais bon, du coup ça le calmait et on pouvait recommencer à rire et à jouer ensemble. Le voir là, en face de moi, ça me rappelle à quel point j’ai été heureux. Ça me rappelle aussi que même si je suis heureux maintenant, il me manquait quand même quelque chose. Je crois que je viens de retrouver ce quelque chose…

 

« Oui c’est vrai, tu n’aurais pas dû t’enfuir comme ça, tu aurais dû assumer, mais c’est du passé, n’en parlons plus. Et puis tu sais, nous étions très jeunes à l’époque, ça n’aurait peut-être pas fonctionné…  Et puis aujourd’hui tu ne t’enfuis pas… »

 

Ça n’aurait pas fonctionné aussi bien que ça va fonctionner maintenant. Parce que je veux que ça fonctionne, je le veux lui et personne d’autre. Oh bien sûr, je pourrais avoir quelqu’un d’autre, je pourrais peut-être même être heureux, mais je penserais sans cesse à lui, c’est sûr et certain. Et puis maintenant que je l’ai retrouvé, si je ne l’ai pas, je ne le supporterais pas. Qu’est-ce que je peux être possessif, c’est impressionnant. Mais c’est Nam Sun, et je serais possessif quoi qu’il arrive. Si je ne peux pas l’avoir, personne ne l’aura, c’est aussi simple que ça. Et c’est moi qui l’ai aujourd’hui, c’est moi qui suis contre lui, pas quelqu’un d’autre. Je rigole doucement lorsque je le sens poser une main sur mon ventre pour voir à quel point je suis mince. J’ai encore perdu du poids ces derniers temps, je ne sais pas pourquoi alors que je mange normalement. Il est tellement beau… Etant aveugle, il ne doit pas faire confiance à beaucoup de personnes et pourtant, il se laisse complètement faire. Je veux rester contre lui pour l’éternité. J’observe son visage pendant qu’il se fait une idée du mien en laissant courir ses doigts sur ma peau. Il est tellement beau, tellement parfait. Et il est à moi. Je le sais à la seconde même où il passe sa main dans ma nuque pour me rapprocher de lui. Je pose mes mains sur son torse pour trouver un équilibre et ferme les yeux au moment où ses lèvres touchent les miennes. Elles sont toutes doucement et je ne peux pas m’empêcher de les explorer un peu. J’ai l’impression que mon cœur va exploser tellement je suis heureux.

 

« C’est toi qui es magnifique… »

 

Ma voix est un simple murmure et je goûte à nouveau ses lèvres lorsqu’il les repose sur les miennes. Mon dieu. Mon front se pose sur le sien et je souris en entendant ses paroles.

 

« Même toi sans me voir, tu es plus attiré par moi que tous les autres. Il y en a eu un seul Sun, un seul et il est partit parce qu’il a compris qu’il ne pourrait jamais lutter contre toi. La seule chose qu’il ait jamais goûté ce sont mes lèvres. »

 

Je passe mes bras autour de son cou et je dépose un bisou sur son nez.

« Je t’aime. »

« Oui c’est vrai, tu n’aurais pas dû t’enfuir comme ça, tu aurais dû assumer, mais c’est du passé, n’en parlons plus. Et puis tu sais, nous étions très jeunes à l’époque, ça n’aurait peut-être pas fonctionné…  Et puis aujourd’hui tu ne t’enfuis pas… » Il se ferait pardonner, il ne l'abandonnerait plus, il serait à présent là pour lui et le soutiendrait dans les moments difficiles. Il avait beau être jeune à cette époque, il l'avait lâché et c'était la seule chose qu'il retenait, il n'avait rien pour le retenir, rien fait pour le revoir, il se sentait vraiment sale et immonde. Il était le pire des amis non ? Pourquoi était-il si sur du fait qu'il ne s'en irait pas, il pouvait encore le faire juste pour lui prouver le contraire. Il sait très bien quel genre de personne il est, il est tellement têtu, tellement gamin, juste pour lui prouver le contraire il le pourrait. Mais aujourd'hui, il n'avait pas envie d'être celui qu'il était avant, il avait envie d'être un homme, un homme qui en aimait un autre. Il s'humecta les lèvres puis posa ses mains sur le visage du garçon lorsqu'il lui proposa de le faire. Il détailla son visage, passait ses doigts sur ses traits, il le trouvait très beau. Plus jeune, il n'avait pas eu l'occasion de le toucher avec autant de profondeur, non. Il s'était contenté de le regarder parce que ses yeux le lui permettaient encore, mais aujourd'hui, il regrettait. Ses mains n'avaient aucuns souvenirs, il le trouvait tout de même beau, il lui avait dit qu'il ne mangeait assez et cette simple phrase réussit à arracher un énorme sourire au coréen. Ça n'était pas grave, il l'aimait bien comme ça.

Il laissa sa main glisser le long de sa nuque, leurs bouches se rapprochèrent et la suite était inévitable. Ils s'embrassèrent lentement, ils se délectaient et apprenaient pour la « première fois » à se connaître de cette façon. Nam Sun était sur de ce qu'il voulait, il le voulait lui et s'il ne l'avait pas et bien il pouvait s'en aller tout de suite et mourir pour de bon. C'était difficile, extrêmement difficile. La main de son « ami » se posa sur son torse, il la sentait contre sa peau, le contact était agréable. « C’est toi qui es magnifique… » Il lui retourna le compliment, Nam Sun ne savait pas quoi répondre, il ne savait pas trop à quoi il ressemblait, il essayait de croire sa mère qui lui disait qu'il était beau et qu'il pourrait séduire n'importe quelle personne. Non, voilà ! Tu es à tomber ! C'était l'expression qu'elle utilisait pour lui faire comprendre qu'il était très beau. Il l'était, mais il n'en avait pas confiance, même lorsqu'il se touchait il n'arrivait pas à voir à quoi il ressemblait. Hyun Soo lui disait sûrement ça pour lui retourner le compliment, rien de plus, il n'arrivait pas à le prendre au sérieux. « Tu racontes n'importe quoi. Je suis sur que je suis moins mignon qu'il y a quelques années. Je suis un peu dégouté. » Il reposa ses lèvres sur les siennes, il se sentait trop bien. Il n'aimait pas savoir que le jeune homme pouvait faire tourner les têtes d'autres personnes, que d'autres puissent le regarder et pas, il était jaloux. Il le lui confia même. « Même toi sans me voir, tu es plus attiré par moi que tous les autres. Il y en a eu un seul Sun, un seul et il est partit parce qu’il a compris qu’il ne pourrait jamais lutter contre toi. La seule chose qu’il ait jamais goûté ce sont mes lèvres. » Un seul ? Nam Sun baissa les yeux, il ne pouvait pas lui en vouloir, même s'il le voulait il ne pouvait pas le lui en vouloir. Il avait fait la même chose avec ce garçon, il s'était servi de lui pour assouvir sa soif d'amour. « Il t'aimait ? J'espère que tu ne lui as pas fait trop de mal...Avoir des sentiments pour quelqu'un c'est douloureux surtout lorsqu'on ne l'aime pas en retour. » Il caressa sa joue, posant un tout nouveau baiser sur ses lèvres. Il pouvait bien parler, lui avait été vache avec cet homme et pourtant il l'avait aimé comme un dingue, comme un fou.
Ses bras passèrent autour de son cou et il frémit en sentant ce petit baiser sur son nez. « Je t’aime. » Il avait craqué le premier. « Tu as peur que je m'en aille? Pourquoi tu me dévoiles aussi rapidement tes sentiments ? » Il se mit à rire et le serra contre lui. « Moi aussi, je t'aime beaucoup, énormément. Je t'aime depuis toujours. »

Le temps s’arrête. Le monde pourrait s’effondrer autour de nous que je crois bien que nous ne le remarquerions même pas. Sentir ses lèvres sur les miennes, c’est juste… Inespéré ? Inimaginable ? Improbable ? Non, c’est juste le bonheur. Juste goûter à ses petites lèvres roses, sentir qu’il est bien là, contre moi, réel, ça me remplit d’une joie immense que j’aimerais crier au monde entier. En fait non, je préfère garder sa pour moi. Je préfère garder la sensation de mon cœur qui explose pour moi que la partager avec la terre entière. Enfin non, je veux partager ça avec Sun. C’est d’ailleurs un peu pour ça que je pose mes mains sur son torse aussi. Oui, à la base c’est pour garde l’équilibre, mais c’est aussi pour sentir battre son cœur, pour voir s’il bat aussi vite que le mien. J’ai ma réponse et ça me fais sourire contre ses lèvres. Je sais que je ne devrais pas me réjouir trop vite, mais en cet instant, je ne pense à rien d’autre. Je ne pense pas au fait que tout pourrait recommencer, je pense juste au fait que je l’aime, qu’il est là, et qu’il est à moi. Qu’il me fait rire. Je rigole en entendant ses paroles et je dégage une mèche de cheveux qui lui tombe sur le front.

 

« Sunny, tu es un des rares mecs qui arrive à être sexy et adorable en même temps, et ça depuis que je te connais… Et puis crois-moi, si c’est ta mère qui s’occupe de toi, elle sait exactement ce qui te va. »

 

Mon dieu. Ses lèvres sont de retour sur les miennes et j’ai l’impression de revivre. Je ferme les yeux, profitant de chaque seconde. Je ne veux pas qu’il me lâche, je ne veux plus jamais qu’il me lâche, je veux rester comme ça pour le restant de mes jours. Je suis tellement bien là, contre lui. C’est là que je me rends compte que inconsciemment, je l’ai attendu. Et si jamais il n’avait pas tenu sa promesse ? J’aurais attendu encore et encore. Et puis finalement, j’aurais fini par trouver quelqu’un qui ne m’aurait pas rendu heureux, c’est sûr et certain.

 

« Oui… Il m’aimait… C’est lui qui voulait sortir avec moi malgré le fait que je lui ai dit qu’il n’aurait pas mon cœur… Il a quand même voulu essayer. Mais j’ai arrêté, je ne voulais pas lui faire de mal alors que j’étais incapable de l’aimer comme il voulait… »

 

Et c’est partit pour un troisième baiser. Dieu que je l’aime cet homme. Mon homme. Si quelqu’un me l’enlève maintenant, si lui-même il décide de me laisser maintenant alors qu’il vient de me donner tant d’espoir, j’abandonne et je me laisse dépérir dans un coin. Même Hwannie ne pourra rien faire contre ça. Je ne pourrais pas luter, j’ai déjà assez eu mal comme ça. Je ne suis pas prêt à recommencer. Mais je retombe dans ses bras sans aucune hésitation parce que je sais que cette fois, il ne me laissera pas.

 

« Non j’ai pas peur… J’attends que tu reviennes depuis tellement longtemps que je pense avoir attendu assez longtemps pour te le dire Sun… Je t’aime… Je ne veux plus jamais que tu partes loin de moi, je ne veux pas que quelqu’un d’autre que moi te touche… Tu es à moi. »

 

Ce que je peux être possessif par moment (tout le temps), c’est incroyable. Je caresse doucement sa joue et cette fois, c’est moi qui pose mes lèvres sur les siennes. Mes doigts courent sur sa nuque et je me rapproche encore de lui. Il est enfin à moi, je viens de le retrouver et il est à moi. Il a toujours été à moi en fait…

« Sunny, tu es un des rares mecs qui arrive à être sexy et adorable en même temps, et ça depuis que je te connais… Et puis crois-moi, si c’est ta mère qui s’occupe de toi, elle sait exactement ce qui te va. » Nam Sun éclata de rire, il avait vraiment l'impression d'avoir sa mère devant lui. Toujours à le vanter de tout, lui dire qu'il était parfait et qu'il devait attirer le regard des belles jeunes femmes. « Elles sont peut-être timides. Malgré le fait que tu sois aveugle, tu restes très intimidant. » disait-elle en le recoiffant, puis il posait un baiser contre son front. Son regard sur lui ne comptait pas, elle se trouvait être sa mère et pas une personne sur qui il était par hasard tombé dans la rue. Le regard que Hyun Soo portait aussi sur lui ne comptait pas, il n'était pas objectif parce qu'il était lui, il était Nam Sun, peut-être que si ils ne s'étaient jamais connu le regard du brun ne se serait jamais arrêté sur sa petite personne. Il se trouvait banal, déjà tout jeune il se trouvait des imperfections, il se regardait dans le miroir, soulevait légèrement le menton et constatait les égratignures sur son visage. Il était bien amoché et il en déduisait qu'on ne pourrait jamais voir « cette beauté cachée » dont parlé sa mère. Lorsqu'il était devenu adolescent, il s'était plu, les regards s'arrêtaient sur lui, il était insistant et parfois il voyait les plus jolies rougir. Il espérait réellement avoir gardé les aspects de ce visage là. Il lui plaisait bien au bout du compte et il ne voulait plus changer. « Je ne te crois pas. Tu penses comme ma mère, tu me vois comme ma mère. Tu n'es pas objectif lorsqu'il s'agit de moi comme je ne le suis pas quand il s'agit de toi. » Il posa sa main sur la joue du garçon, il aimait les surnoms qu'il pouvait bien lui donner, il trouvait ça niais. Au début de leur amitié, Nam Sun ne supportait pas ce surnom « Sun » ça le rendait malade. Il s'y était fait, mais à une seule condition, Hyun Soo devait être la seule personne à le nommer de cette façon. Ils s'embrassèrent à nouveau, un baiser tendre au goût des larmes du chanteur, il le serra un peu plus contre lui. Voilà, tout ce terminait plus ou moins bien. Il avait envie de passer plus de temps avec lui, il avait envie qu'il revienne chez lui et qu'il puisse revoir sa mère et son père. Il était sur qu'ils seraient surprit et heureux de revoir Hyun Soo, il était défini par ses parents comme le petit soleil du jeune homme, alors ils seraient très heureux pour lui. Mais d'un autre côté il n'avait pas envie qu'il revienne, ça officialiserait leur relation aux yeux de ses vieux et ils mettraient leurs nez dans tout et n'importe quoi.

Nam Sun ne doutait bien que Hyun Soo n'avait pas pu rester éternellement célibataire en attendant son retour. Il était un homme, un homme qui devait certainement attiré des femmes et puis des hommes et vous ne savez même pas à quel point ça pouvait lui foutre boule de ne pas être le premier. Il détestait l'idée de ne pas avoir pu l'attraper en premier, de l'avoir laissé filer mais il ne pouvait que s'en vouloir. « Oui… Il m’aimait… C’est lui qui voulait sortir avec moi malgré le fait que je lui ai dit qu’il n’aurait pas mon cœur… Il a quand même voulu essayer. Mais j’ai arrêté, je ne voulais pas lui faire de mal alors que j’étais incapable de l’aimer comme il voulait… » Il inspira et le serra à nouveau contre lui, il n'avait pas pu l’effacer de son esprit. Ils étaient pareils, ils avaient agi de la même façon, égoïstement et les avait lâché. Il espérait que ce garçon ne soit pas blessé, il espérait de tout son cœur qu'il puisse oublier ce bel homme que pouvait être Hyun Soo. « Tu as bien fais. » Il posa à nouveau ses lèvres sur les siennes, il les avait retrouvé, c'était de ses lèvres dont il avait rêvé jour et nuit, c'était de cet homme dont il était fou amoureux, de son ami d'enfance. Maintenant, ils s'avouaient leurs sentiments, le blond ne put s'empêcher de rire en l'entendant le lui dire en premier, il avait oublié à quel point le brun pouvait être possessif, comment il n'aimait pas qu'il soit proche d'autrui. « Non j’ai pas peur… J’attends que tu reviennes depuis tellement longtemps que je pense avoir attendu assez longtemps pour te le dire Sun… Je t’aime… Je ne veux plus jamais que tu partes loin de moi, je ne veux pas que quelqu’un d’autre que moi te touche… Tu es à moi. » Il afficha un immense sourire, conclusion : Il avait peur. Peur qu'il s'en aille à nouveau. Nam Sun se laissa embrasser, lui aussi il l'aimait, il l'aimait de tout son cœur, de toutes ses tripes, il pourrait retrouver sa force pour frapper les gens qui osaient encore l'approcher de trop près, il pourrait encore le protéger même s'il n'avait plus la vue, il ferait tout pour lui. « Qui te dis que tu n'es pas le premier à me toucher ? Tu penses que j'ai pu avoir quelqu'un avant toi ? Tu le penses vraiment ? » Il prenait son air innocent. Il prit ses distances avec le chanteur et parti se rasseoir à sa place en frappant un peu partout à l'aide de sa canne blanche, il soupira un fois assit. « Comment vont tes parents ? Comment vas-tu depuis toutes ses années ? Je vois que tu as pu rentrer à Kirin, ça me fait vraiment plaisir que tu n'es pas oublié cette promesse, je n'y croyais plus. Je me disais que tu devais être mieux sans moi, ailleurs, avec quelqu'un d'autre et que tu m'avais oublié. Tu ne sais pas comment ça me rendait triste. » dit-il en se grattant les racines de la tête.

Bien sûr qu’il est beau, c’est mon Nam Sun à moi, il ne peut être que beau. Je vous l’accord, l’aspect physique n’est pas important, pas important du tout même. Ce n’est pas le physique qui fait la personne, mais la mentalité. Je vous accorde que dans le milieu dans lequel j’évolue, le physique a quand même une place important. Pour devenir idole, vous vous devez d’être pas trop gros, pas trop mince non plus parce que sinon ça fait parlé et on nous catégorique tous comme des squelettes. Mais nous nous devons d’avoir quand même quelque chose. Si jamais nous n’avons vraiment rien alors il faut que notre talent soit exceptionnel. Ou bien il faut accepter de passer sous le bistouri. Sun n’aura jamais besoin de ça. Tout d’abord je ne le tolèrerais pas parce que je ne veux pas que quoi que ce soit change en lui, et puis ensuite, il est très bien comme il est, il n’a pas besoin de changer physiquement. Il est mince juste comme il faut, il a un visage parfait. Oui, c’est vrai, à mes yeux, il est juste parfait. Il a toujours été parfait et il le restera quoi qu’il arrive. J’éclate de rire en entendant ses paroles.

« Bien sûr que je ne suis pas objectif quand il s’agit de toi Sun ! Mais crois-moi, tu es vraiment beau. J’ai beaucoup tes cheveux clairs d’ailleurs, ils te vont très bien, ça change mais ça te va à la perfection. »

En effet, je ne suis pas objectif, et alors, qu’est-ce que ça peut faire, l’important c’est que je l’aime, non ? Moi je pense que rien d’autre n’importe. Je me sens bien là dans ses bras avec ses lèvres contre les miennes, et c’est ça qui me fait dire qu’il est parfait. Parfait pour moi. Parfait en tout et c’est pour cette raison que je suis resté tellement amoureux de lui. Malgré le fait qu’il soit partit, malgré le fait que d’autres personnes soient venues vers moi, malgré le fait que je sois sorti avec quelqu’un d’autre. Bien évidemment que cette histoire a compté, après tout, il était le premier à sortir avec moi. Je l’avais prévenu pourtant que Nam Sun resterait à jamais dans mon cœur, mais il pensait pouvoir me le faire oublier. Nous avons essayé, vraiment, mais ça n’a pas fonctionné. Bien sûr que ça n’a pas fonctionné, je ne l’ai jamais laissé aller plus loin que les bisous… Il s’est accroché le pauvre, mais j’ai fini par lui dire de partir, que ça ne nous mènerait à rien et qu’il souffrirait encore plus s’il restait plus longtemps avec moi. Il ne m’en a pas voulu je crois, ou du moins, il ne m’en n’a pas voulu en apparence, c’est déjà ça… Les lèvres de Sun sont de plus en plus douces contre les miennes, je ne sais pas comment décrire le sentiment qui grandit en moi tellement je suis heureux. Je le laisse me lâcher et retourner à sa place à l’aide de sa canne. Il n’a pas besoin de moi, il n’a jamais été assisté, ce n’est pas maintenant que ça va commencer… Je lui réponds en venant m’asseoir sur sa table.

« Personne ne me le dit, mais je m’en doute… Tu es beau Sun, tu plais forcément. Mais au-delà de ça, tu es quelqu’un qui a besoin de satisfaire ses envies. Je sais ce que sait d’en avoir envie, mais toi, tu fais toujours ce que tu veux… A ton avis, pourquoi c’était moi qui te raisonnais quand on était plus jeune et pas le contraire. Je ne t’en veux pas, j’espère seulement que je serais le dernier, c’est tout… »

Je balance mes jambes dans le vide en le regardant.

« Mes parents vont bien ! Moi… Je vais bien. Ça a été difficile après ton départ, très difficile… Heureusement que j’ai rencontré Jihwan… Il m’a écouté parler de toi pendant des jours et des jours… Et puis il m’a encouragé à poursuivre mon rêve et à tenir ma promesse alors que je pensais que tu ne viendrais pas… »

J’attrape doucement sa main et je joue avec ses doigts.

« Et toi ? J’ai appris pour ton frère, ta mère a appelé mes parents pour qu’on soit au courant… Je l’aimais beaucoup, ça m’a rendu triste… C’est… C’est là que tu as perdu la vue Sun ? Racontes-moi tout depuis que tu es parti s’il te plait… »

Il le savait qu'il n'était pas objectif envers lui, c'est pour ça qu'il doutait de sa beauté aux yeux des autres. Il haussa tout simplement des épaules à la réplique de son « petit ami » et s'humecta les lèvres. Si il le disait, de toute façon il n'assumerait jamais le fait d'être plus au moins beau, il avait envie de se voir lui et pas que quelqu'un le lui dise. Parce que ça l'énervait, les voyants le soûlaient. Nam Sun avala difficilement sa salive, il est un homme qu'on arrive facilement à énerver, il lui en faut tellement peu. Il ne lui fit pas peur de cette rage envers les autres, ni même sur le fait qu'il avait peur de tout, il n'était jamais rassuré ; quelqu'un pourrait le pousser dans les escaliers, quelqu'un pourrait l’étouffer avec un oreiller, il avait peur de mourir et de ne plus pouvoir se défendre. Il avait toujours était un homme de cette branche, se battre défendre ceux qu'il aime et aujourd'hui il était impuissant. Il ne viellerait plus sur personne, le monde qui l'entourait se devait de veiller sur lui. Hyun Soo pourrait même le tromper le jour où il en aurait marre, il pourrait lui mentir et Nam Sun ne verrait rien. Ces pensées lui donnaient mal à la tête, des tonnes d'incertitudes. Il avait envie de crier et de lui dire qu'il ne pouvait pas s'engager dans cette relation avec lui, il avait trop peur. Il n'arrivait pas à avoir une confiance aveugle en cet homme qu'il aimait tant. Il reprit sa canne blanche et ce guida tout seul jusqu'à son bureau, ses bouquins en braille toujours installé sur son bureau ainsi que ses cahiers.

« Personne ne me le dit, mais je m’en doute… Tu es beau Sun, tu plais forcément. Mais au-delà de ça, tu es quelqu’un qui a besoin de satisfaire ses envies. Je sais ce que sait d’en avoir envie, mais toi, tu fais toujours ce que tu veux… A ton avis, pourquoi c’était moi qui te raisonnais quand on était plus jeune et pas le contraire. Je ne t’en veux pas, j’espère seulement que je serais le dernier, c’est tout… » Il joua avec ses propres doigts repassant sans cesse les paroles du garçon dans sa tête. Des envies, un homme a besoin de se satisfaire...Il ne l'avait pas fait par plaisir de vouloir se satisfaire mais juste histoire de se l'imaginer lui à la place de cet autre. Il regrettait vraiment. Nam Sun sut qu'il venait de s'installer sur l'une des tables et il se tut avant de lui demander pour sa famille, pour lui, il voulait savoir ce qu'il s'était passé depuis qu'ils avaient coupés les lies. « Mes parents vont bien ! Moi… Je vais bien. Ça a été difficile après ton départ, très difficile… Heureusement que j’ai rencontré Jihwan… Il m’a écouté parler de toi pendant des jours et des jours… Et puis il m’a encouragé à poursuivre mon rêve et à tenir ma promesse alors que je pensais que tu ne viendrais pas… » Il n'aimait pas ce Ji Hwan, il était jaloux de ce type et le simple fait que Hyun Soo lui en parle le rendait totalement malade. Il avait beau avoir eu une très bonne influence sur le chanteur, Nam Sun ne se voyait pas l’accueillir avec un grand sourire. Il resta silencieux, il n'avait pas envie de s'exprimer. Il sursauta lorsqu'il lui attrapa la main, ça lui faisait du bien au moins il savait qu'il était là pour lui. « Et toi ? J’ai appris pour ton frère, ta mère a appelé mes parents pour qu’on soit au courant… Je l’aimais beaucoup, ça m’a rendu triste… C’est… C’est là que tu as perdu la vue Sun ? Racontes-moi tout depuis que tu es parti s’il te plait… » Ah bon ? Il le savait ? Il baissa la tête, déglutissant, c'était trop triste. Il n'aimait pas se rappeler de tout ça. « Je me déteste, je suis le pire frère qui soit. » finit-il par murmurer avant de reprendre d'une voix plus forte. « Je n'ai jamais été bon avec lui, je l'ai toujours pris de haut parce qu'il était différent. J'en avais après lui alors que je n'avais pas à avoir toute cette haine pour lui. J'ai bien perdu la vue dans cet accident, je n'ai eu que ce que je méritais. Ça m’apprendra. » Il serra la main de son petit ami dans la sienne et avala sa salive. « J'ai voulu mettre fin à mes jours, je me disais que maintenant que je ne voyais plus tu ne voudrais plus du tout de moi...que je n'oserais plus jamais revenir dans ta vie. Jusqu'à aujourd'hui je le pensais encore, même si je suis rentré à Kirin, je ne pensais pas que tu te serais souvenu de cette promesse. Je voulais juste le faire comme ça...Pour nous. » Et voilà qu'il n'osait plus parler, se rappeler de tout ça le mettait mal à l'aise, il se sentait super mal.

Quand on aime quelqu’un comme Nam Sun, on apprend à faire des efforts, on apprend à être patient et à trouver les mots justes. J’ai toujours été d’une extrême patience avec lui. Il est un peu comme un enfant, quand il n’a pas ce qu’il veut ou que quelque chose lui déplait, il le fait savoir. C’est comme ça que je l’aime, ça ne me dérange pas le moins du monde. Et puis il le sait lorsqu’il me pousse à bout. Ou du moins, il le savait il y a encore quelques années, mais je suppose qu’il n’a pas oublié tout ça. S’il veut encore de moi, c’est bien parce qu’il sait comment je suis. S’il m’aime c’est parce qu’il sait qu’il peut compter sur moi pour le calmer. Il a toujours été impulsif, mais j’ai toujours aimé ce trait de caractère. Nam Sun c’est un peu une bombe à retardement, on ne sait jamais quand il va mal prendre quelque chose et quand il va exploser. J’ai appris à surveiller mes mots au début quand je l’ai connu, et puis finalement, avec le temps, j’ai fini par dire ce que j’avais envie sans chercher à savoir si ça lui plairait ou non. Après tout, je veux juste être moi-même.

Je vois bien que ça ne lui plait pas que je parle de Jihwan, finalement, je ne suis pas le seul possessif dans cette salle. Il ne peut pas détester Hwannie, il ne le connait même pas. Et puis ce n’est pas comme si j’avais un jours été amoureux de Hwannie, non, c’est juste mon meilleur ami, c’est tout, ce n’est pas plus compliqué que ça. Mais j’ai besoin de Jihwan comme je ne vais plus pouvoir me passer de Sun maintenant, c’est pareil. J’ai bien envie de lui quelque chose du genre « parce qu’après ton départ il fallait que je reste tout seul ? Que je ne parle plus jamais à personne ? », non. J’ai eu besoin de mon actuel meilleur ami et il restera dans ma vie que ça plaise ou non à Sun. Mais je ne lui dis pas ça, il aura bien assez le temps de le découvrir.

J’écoute chacune de ses paroles sans rien dire, me contentant de jouer avec ses doigts et de regarder dans le vide. Il s’en veut. C’est vrai que je ne l’ai jamais vu très gentil avec son frère, je le lui ai fait remarquez un certain nombre de fois, mais ça n’a pas changé grand-chose. Pourtant, les rares fois où je voulais m’amuser avec lui, nous avons bien rigolé. Mais Nam Sun est comme ça : quand quelque chose le dérange, il fait en sorte de ne pas le voir. Je ne le changerais pas, personne ne le changera, il est comme ça, c’est tout. Je garde ma main dans la sienne en descendant de la table et je prends son autre main pour lui faire comprendre que je vais m’asseoir sur ses genoux. Je ne veux pas le surprendre à nouveau. Je m’assois donc et je caresse doucement sa joue.

« Je veux que tu arrêtes de penser à tout ça d’accord ? Souviens-toi juste des bons moments que tu as passé avec lui, des moments où vous avez ris tous les deux. Même s’ils ne sont pas très nombreux, c’est de ceux-là dont tu dois te souvenir. »

Je glisse mes mains sur sa nuque et je pose mes lèvres contre son front pour lui faire un bisou. Je souris même s’il ne peut pas me voir.

« Tu vois, je suis là et je veux toujours de toi Sun, je ne veux que toi… Cette promesse je l’ai moi aussi tenue pour nous, parce que ce nous c’est la seule chose qui m’a retenu ici, même si je ne savais pas si tu penserais à nous toi… Je veux prendre soin de toi et te rendre heureux, tu veux bien me laisser faire ? »

Il lui arrivait de regretter du plus profond de son cœur son passé. Il rêverait de pouvoir retourner en arrière, pouvoir prendre son frère dans ses bras, lui dire qu'il l'aime et apprécier plus en profondeur sa présence. Peut-être qu'il se sentirait mieux, peut-être qu'il l'aurait laissé partir en paix. Mais là, actuellement il était rempli de regrets. Il se demandait comment son frère avait prit cette situation, comment se sentait-il lorsqu'il le repoussé ? Nam Sun eut envie de se lamenter encore, mais il avait l'impression d'en avoir assez dit sur son ressenti. Hyun Soo pouvait le voir dans un état de faiblesse et c'était une chose qu'il ne supportait pas. Que ce soit lui ou un autre. Peut-être qu'il aurait dû écouter les conseils de Hyun Soo à l'époque et arrêter de prendre de haut son frère, oui, il aurait peut-être dû. Il attrapa sa main et prit place sur ses genoux, Nam Sun ferma les yeux un instant puis les ouvrit à nouveau. Il n'y avait aucune différence, il ne voyait toujours pas. C'était noir, obscur. Il frissonna en sentant sa main caressait sa joue, ça le rassurait un peu, pas complètement mais il se sentait légèrement mieux. « Je veux que tu arrêtes de penser à tout ça d’accord ? Souviens-toi juste des bons moments que tu as passé avec lui, des moments où vous avez ris tous les deux. Même s’ils ne sont pas très nombreux, c’est de ceux-là dont tu dois te souvenir. » Est-ce qu'il y avait des bons moment ? Il n'arrivait pas à s'en souvenir, toutes ses pensées se focalisaient sur le mal et la peine qu'il pouvait lui causer comme s'il n'avait été qu'un monstre aux yeux de son grand frère. C'était comme s'ils s’effaçaient, comme s'il les avait perdus. « Je ne m'en souviens pas, je n'arrive pas. Je suis une personne horrible, j'ai fais souffrir tellement de personnes. Je m'en veux, tu ne peux même pas savoir à quel point. » Il s'était mit à trembler, ses yeux devenaient humides et voilà qu'il se mettait à pleurer silencieusement. Son cœur se serrait, sa tête se posa sur l'épaule de son petit-ami.

Il se demandait bien pourquoi Hyun Soo s'était encore attaché à un être de sa trempe, qu'es qu'il devait être emmerdant et injuste comme mec. Il se détestait, il était trop bien pour finir avec lui. Il avait presque envie qu'il le rejette au final. Il renifla en sentant ses caresses et ses petits baisers sur son visage. « Tu vois, je suis là et je veux toujours de toi Sun, je ne veux que toi… Cette promesse je l’ai moi aussi tenue pour nous, parce que ce nous c’est la seule chose qui m’a retenu ici, même si je ne savais pas si tu penserais à nous toi… Je veux prendre soin de toi et te rendre heureux, tu veux bien me laisser faire ? » Il secoua la tête de gauche à droite, il ne voulait pas qu'il prenne soin de lui, il ne voulait pas devenir un fardeau pour lui, soûler sa mère était déjà gênant. « Je suis pour que tu me rendes heureux, mais je ne veux pas que tu prennes soin de moi Hyun Soo. C'est pas contre toi, tu le sais très bien...C'est juste que maintenant que j'ai ce handicape, je ne supporte pas l'aide, s'il ne vient pas de ma mère ou de mon père, je n'arrive pas. » Il passa ses doigts dans les cheveux du brun, les yeux toujours humides, sa bouche se colla contre les siennes, un baiser extrêmement chaste. « Je t'aime, je t'adore, tu le sais. Mais je ne pourrais jamais accepter ton aide, ne le fait pas. Je t'en supplie, je me sens assez inutile comme ça. » Et c'était douloureux, sa vie était devenue une douleur. Un voyant qui devient aveugle, vous imaginez que c'est plus frustrant qu'un enfant né voyant ? Lui, il l'avait vu la lumière, il avait vu ses visages auxquels il tenait, il avait encore des sombres et faibles souvenirs de leurs visages, mais plus le temps passaient, plus il lui arrivait d'oublier ses visages. C'était encore plus douloureux, il n'arrivait pas à concentrer ses sens, toucher le visage des autres le gênait et il foirait tout. Il n'a jamais prit l'habitude. « Tu as vu dans quel état tu me met. Je déteste pleurer et me plaindre devant les autres. Tu le sais aussi, hm ? Alors arrêtons de parler de tout ça, oublions que Kim Nam Sun ne peut rien voir et vivons bien, tous les deux. »

Une de mes mains glisse dans ses cheveux que je caresse doucement pour le calmer. S’il a besoin de pleurer, il faut qu’il pleure. Après tout, il se sent coupable de la mort de son frère, il se sent coupable de n’avoir pas été bon pour lui, de ne pas l’avoir aimé comme il le fallait. Mais il regrette, et c’est ça l’important maintenant. Il ne peut plus rien faire contre ce qu’il a fait, son frère est mort maintenant et il ne peut plus rattraper ses erreurs, mais il peut encore regretter. Je suis heureux qu’il pleure contre moi. Je sais ce qu’il ressent, j’étais là lorsqu’il n’était pas toujours très cool avec son frère et je comprends pourquoi il pleure. Je ne lâche pas ses cheveux et je dépose des bisous sur le sommet de sa tête en espérant que ça le calme un peu. Je ne peux pas faire grand-chose contre ce qu’il a fait, c’est trop tard maintenant. J’aime beaucoup la sensation de ma main dans ses cheveux et je veux être le seul à désormais pouvoir faire ça. Sauf sa maman bien sûr puisque c’est elle qui le coiffe le matin. Mais je veux être son seul et unique petit ami à partir de maintenant.

« Chut… Ca va aller Sun… Ca va aller ne t’inquiète pas… Tu regrettes d’avoir fait souffrir des gens et c’est déjà un grand pas en avant… »

Je lui pardonne tout ce qu’il m’a fait personnellement. Enfin, il ne m’a pas fait tant que ça, il est juste partit sans donner de nouvelle, et même si ça m’a vraiment fait mal, en soit, ce n’est pas quelque chose de très grave. En fait, je ne lui pardonne même pas parce que je ne me souviens pas lui en avoir atrocement voulu, j’étais juste terriblement malheureux. Ses petites lèvres sont à nouveau contre les miennes et j’en profite. Ce baiser dure seulement quelques secondes et pourtant il me demandait beaucoup de chose. Je ne pensais pas qu’un baiser pouvait parler à ce point. C’est dingue comme le langage du corps peut être expressif… Et il va falloir que j’apprenne à l’utiliser avec mon Sun qui est aveugle.

« Tout ce que tu veux mon Sun… Je ferais tout ce que tu veux… Tu es une personne normale, tu n’as pas besoin d’aide et c’est toi qui va prendre soin de moi, c’est ça que tu veux ? Si c’est ça que tu veux, c’est d’accord. Je veux juste que tu te sentes bien avec moi, c’est tout… »

Je veux juste être heureux. Etre heureux avec lui et lui seul. Je ne veux pas que quelqu’un d’autre me le prenne, je ne veux pas que quelqu’un d’autre que moi le touche. Si quelqu’un essaie de me le voler, il risque de ne pas apprécier le retour. C’est mon Sun et personne ne touche à mon Sun. Je suis la personne la plus apte à le rendre heureux. Ce n’est pas de la prétention, c’est seulement la vérité. Même lorsque nous étions seulement amis, je l’ai toujours aimé d’un amour pur, et personne d’autre que moi ne pourra jamais l’aimer de cette façon. Personne. Je pose mes lèvres contre les siennes et mon baiser et plus désespéré qu’autre chose.

« Je t’aime… Je t’aime tellement… Je veux être heureux avec toi Sun, toi et personne d’autre. Mais j’ai peur de me réveiller, que tout ça ne soit qu’un rêve… Je ne veux pas te perdre une seconde fois, je ne le supporterais pas… »

Hyun Soo le consolait. C'était la première fois. Nam Sun pleurait dans ses bras et ça aussi c'était une première fois. Il avait honte d'être si faible en face de lui. Il avait honte de flancher et de lui montrer ses faiblesses, parce qu'il se disait fort et protecteur, parce qu'il était un type dur qui était loin de montrer ce qu'il avait sur le cœur. Mais parce qu'il était aveugle, ses sentiments et sa faiblesse étaient de plus en plus présente. Il ne se retenait plus et ça avait le don de l'énerver à un point que vous ne pouvez même pas imaginer. Il renifla en sentant les doigts du brun dans ses cheveux, plus jeune si on lui avait dit qu'un jour il pleurait contre Hyun Soo et qu'il ne pourrait plus se contrôler, il aurait battu à mort cette personne. Il était celui qui pouvait le consoler et pas le contraire. « Chut… Ca va aller Sun… Ca va aller ne t’inquiète pas… Tu regrettes d’avoir fait souffrir des gens et c’est déjà un grand pas en avant… » Il trouvait ? Parce que Nam Sun avait l'impression que ça n'était pas assez, il avait juste envie de rebondir dans le passé et de pouvoir prendre son frère dans ses bras, de pouvoir lui dire à quel point il pouvait l'apprécier, il aurait aussi évité de l'ignorer pendant tout le trajet avant que l'accident ne se passe. Il aurait fait tellement de choses pour qu'il ne culpabilise pas autant aujourd'hui. Il renifla encore une fois, il lui arrivait de penser qu'il aurait dû mourir lors de cet accident. Ça aurait été peut-être mieux comme ça, non ? Vous ne pensez pas ?

Ses paroles lui brisèrent le cœur, il ne voulait pas qu'il prenne soin de lui. Il ne voulait pas être un fardeau ou une nouvelle occupation pour le garçon. Il savait qu'il avait prit déjà énormément de temps à sa mère et aussi beaucoup d'argent. Elle avait fait refaire la maison en fonction de son fils, installait des repères, elle l'avait inscrit à des cours pour qu'il puisse apprendre le langage des aveugles et aussi pour qu'il puisse s'exprimer en écrivant, elle lui apprenait à se débrouiller tout seul en utilisant des noms de codes. Ils avaient fini par se créer une belle complicité, lui d'habitude très distant. Il ne voulait pas faire endurer tout ça à Hyun Soo, c'était assez compliqué comme ça, il avait envie que pour une fois on lui retire cette étiquette d'aveugle et qu'on le traite un peu normalement. Il n'avait pas besoin de son aide, il voulait juste de lui comme petit-ami, comme confident, comme ami, rien de plus.« Tout ce que tu veux mon Sun… Je ferais tout ce que tu veux… Tu es une personne normale, tu n’as pas besoin d’aide et c’est toi qui va prendre soin de moi, c’est ça que tu veux ? Si c’est ça que tu veux, c’est d’accord. Je veux juste que tu te sentes bien avec moi, c’est tout… » Il hocha de la tête, laissant son visage se loger dans le dos de son petit ami, il humait son odeur, profitait de sa présence. Il était amoureux. Il posa un dernier baiser dans son cou et se redressa tout simplement. « Oui, c'est ce que je veux. Je suis heureux que tu puisses me comprendre.» Il se demandait comment il avait fait pour tenir jusqu'ici, où avait-il pioché cette force ? Cette motivation, lui qui se disait mort depuis des années. En le tenant dans ses bras il revenait petit à petit à la vie, il l'écoutait parlé, l'entendre lui dire qu'il l'aimait, qu'il ne pourrait pas accepter que tout ceci ne soit qu'un rêve, il l'entendait répéter qu'il l'aimait et ces paroles lui réchauffait doucement le corps, le cœur, il se sentait en vie après tant d'années, il avait envie de vivre avec cet homme à présent, toi et moi, juste eux.