I'm the boss, ok ? [PV Yoon Ji An]

Hyo Soo & Ji An

 

Deux heures de temps libre avant le dernier cours de la journée, que faire ? Je n’avais aucune envie d’aller dans le café du coin et attendre que le temps passe. Encore moins d’aller à un de ces cours collectif d’entraide où j’aurais été obligé d’échanger. Rentrer chez moi ? J’en avais pas l’envie. Après tout, j’étais à l’école et qu’est-ce qu’on y fait à l’école ? On y travaille. C’est la fonction principale, nan ? Je ne fais pas partie de ses gens qui trainent dans les couloirs bras dessus bras dessous à rire bruyamment. Je veux vite finir ma scolarité et travailler de ma passion. C’est ça, le bonheur. Kirin est la préparation de ma future vie de styliste de scène. Ma mère et ma sœur m’ont souvent répétés que je ne profitais pas de la vie. Elle pense que mon échec pour l’admission à l’école de Paris m’a dégoûté de la vie. Je pense plus que je prends ma revanche en travaillant dur et après, je profiterais. Enfin bref, tout ça pour dire que mon choix était déjà fait : j’allais m’isoler et bosser. Par ce beau temps printanier j’ai hésité à aller sur l’un des bancs de la cour, mais trop de bruits, trop d’étudiants dans les parages. J’avais entendu qu’on pouvait se rendre dans des salles libres à notre aise. C’était parfait ça ! Je parcourais à pas lents les couloirs du lycée, cahiers et crayons en main. Ma tête faisait des va et viens entre les portes entrouvertes pour détecter une salle inoccupé. Malgré le temps agréable, pas mal étaient prises. Certains révisés, d’autre s’amusaient, je suis même tombé sur un couple. Kirin compte des bosseurs, mais pas que. C’est alors que j’entendis une voix d’homme qui semblait s’exclamer.  Y’avait t’il une bagarre ? Je m’approchai de la porte à moitié fermée. Eh toi tu m'as bien vu ? Curieuse, je passais et me mis dans l’encadrement de la porte. Pourquoi semblait t’il s’en prendre au tableau ? L’homme s’en prenait à un dessin sur un tableau. Oui, sans blague. C’était… étrange. Il semblait fou. Décidemment, j’aurais tout vu dans cette école.  Cela ne faisait même pas trois mois que j’y été inscrite mais déjà j’avais vécu des moments très… spécial… Je ne sais pas ce qui me poussa à m’avancer encore, jusqu’à me rendre à la rangée des bureaux du fond. J’étais plantée là, en regardant attentivement ce qui allait se passer, ce qu’allait faire cet étrange homme. Je vais… C’est alors que mon stylo glisse de ma main et claque sur le sol. Instantanément je m’accroupis, ne voulant surtout pas être vue. Le jeune homme semble se retourner –je n’aperçois pas son visage- Je me cache derrière la chaise du bureau. C’est alors qu’il s’avance en ma direction. Merde ! Je ferme les yeux (comme si cela allait me faire disparaître).  Puis quand, il est là, il m’a vu et je suis cuite. C’est pas comme s’il été armé ou que c’était un professeur, s’est pas comme si j’allais mourir, mais je me sens transpirante de nervosité. Me faire repéré, c’était bien mon dernier plan. Pourquoi avais-je franchie cette porte ? Je ne suis pas de nature une grande curieuse, pourquoi cette voix m’a porté jusqu’ici ? Mais je dois affronté ce visage. Je le dévisage, cet homme. Yeong Hyo Soo. Il est connu, il fait parti des A-koustic . Une coïncidence de plus à Kirin, après avoir par hasard fait face au chanteur Kang Jae Sun, voilà qu’une nouvelle situation gênante m’obligeais à me présenter devant  le maknae. Plus qu’un et je serais au complet. Peut-être est-ce pour cette raison que je ne me montre pas aussi surprise que la première fois. Tout comme la première fois, je me levai immédiatement et m’inclinai face à mon aîné. «Je suis désolée, c’était… c’était pas voulu, je… je pars ». Et c’est ainsi que je commençais à m’enfuir, morte de honte vers la porte. Seulement, ce n’était pas tout à fait fini…

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(c) crackle bones

Hyo Soo & Ji An

Mon année à Kirin commence fort, jamais je ne me serais imaginée confronté à de telles situations. Mais voilà qu’une nouvelle fois je suis face à un aîné. Ce n’est cette fois pas aussi facile, comment devrait-on réagir dans ce genre de situation où l’on vous trouve au sol en train d’espionner ? Me prend-il pour l’une des ces fans folles qui suivent partout leur idoles ? Pense-il que je suis ne de ses saesang ? A vrai dire, je n’ose pas même me justifier. J’opte pour le combo s’excuser/ s’enfuir. Oui, c’est selon moi le plus simple et ainsi, nous oublierons chacun de notre côté cette situation.  Le plus drôle dans toute l’histoire est que je ne devrais pas être la plus inconfortable dans cette situation, ce n’est pas moi qui ai été vu en train de parler à un dessin fait à la craie en deux mouvements. Je ne pensais  pas Yeong Hyo Soo aussi fou mais c’est comique en y repensant. On dit que les idoles font tout pour garder leur images parfaites, cet homme là n’est-il pas au courant qu’il est actuellement dans une salle à libre service emprunté par plus de cent élèves par jour ? Dommage que ce stylo est décidé de me lâcher, la suite aurait été intéressante à voir. En tout cas, la seule bonne solution qui s’offre à moi pour le moment est de fuir, rapidement. Je lève un genou du sol, puis l’autre, me voilà debout, vite, plus qu’à couri… « Non attends, ne pars pas comme ça ! » Le contact de la main du jeune homme sur mon bras m’arrête immédiatement. Je tourne légèrement la tête et hausse les sourcils. Pourquoi ne veut-il pas simplement me laisser filer ? Pourquoi doit-on rester sur cet incident ? Je veux partir, être seule, je ne demande que ça ! Pendant une seconde, j’hésite à lui cracher ses mots, mais je n’ose pas, et puis, il continue à parler. Ce que j’en avais pensé ? Si c’était bien ? Je le regard droit devant avant de détourner le regard légèrement gênée. Du mieux que je peux, j’essaie de me débarrasser de la situation : « c’était bien » dis-je avec peu de conviction. Je me redirige vers la porte d’un pas rapide. A vrai dire, j’en sais rien si c’est bien ou non. Je ne suis qu’une étudiante en stylisme, je ne suis qu’une fille ne voulant rien d’autre que de crée des vêtements. Ce n’est pas moi qu’il faut consulter pour le secteur je-parle-à-un-tableau. Mais je suis face à Yeong Hyo Soo. Il est un aîné, je dois le respecter. Mentir aurait été une solution pour me débarrasser de tout cela, mais je me sens mal par rapport au musicien. Je m’arrête, me retourne de nouveau en sa direction. Il veut bien faire et ne demande pas la lune après tout…
Ca manquait peut-être de sûreté ? A vrai dire je me revoie la scène où notre grand chanteur des Akoustic s’est approché du mur noir, comme s’il était prêt à embrasser ce dernier. Un rire m’échappe. Le premier depuis mon arrivée à l’école. Mais je me reprends vite. « S’il ne s’agissait pas d’une scène d’amour alors… peut-être qu’il faudrait revoir ta posture face au personnage ? » Comment dire délicatement qu’il ressemblait plus à un grand romantique qu’à un homme bagarreur ? Finalement, les après-midi à regarder Unnie et papa s’entraîner ne m’ont peut-être pas servis à rien ?

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Hyo Soo & Ji An

Je ne sais pas ce qui m’a pris de donner ces conseils qui après tout ne valait rien. Je ne suis bonne qu’à confectionner des vêtements pour habiller les gens moi… J’opte donc pour la raison suivante : depuis petite je vis avec deux comédiens et entendre parler constamment de technique, voix, posture, ça m’a peut-être monté à la tête. Oui, c'est ça, ça ne peut être que ça. Je m’en voulais déjà d’avoir parlé de trop, donné des leçons a un aîné. Je me sentais mal. Mais néanmoins, tout en parlant, je trouvais un peu de sûreté. Yeong Hyo Soo est une gentille personne et son sourire me met de plus en plus à l’aise avec la situation. De plus, mes conseils n’ont pas eu l’air de trop le déranger, au contraire, il semble même en rire. Il me faut d’ailleurs du temps pour comprendre : en premier lieu je le regarde, perplexe, essayant de le décrypter. C’est lorsqu’il lâche son poing que j’émets un nouveau sourire pour sa phrase. Il est rare pour moi de réagir ainsi face à une plaisanterie mais l’artiste semble être bon en la matière. « Je ne suis pas très doué, mais je ne vois pas trop comment changer ça.. » dit-il comme s’il attend une solution du saint esprit. Je le regarde puis hausse les épaules en signe de compassion. Que puis-je faire après tout ? Je suis là pour travailler le stylisme moi… Nous restons dans le silence quelques secondes. Moi ne sachant que faire et étant incapable de trouver quoi dire, lui attendant une réponse. Je gratte la couverture de mon cahier, toujours en main. J’attends à ce qu’il dise quelque chose, mais le chanteur ne semble pas décidé.
Je finis par y mettre du mien. Ou presque : « Vous devriez voir avec un professeur… ? » A vrai dire je voulais juste me retrouver rapidemet tseule et avancer sur mon travail personnel...

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La salle me semble vide, si vide. Nous sommes seuls, avec cet aîné et même si nous échangeons quelques mots, je ne me sens pas tellement à l’aise. Il me suffirait de partir, juste ça, aller à la recherche d’une autre salle libre et le laisser travailler son jeu, mais il n’en avait pas l’air du même avis. Voilà qu’il se présente, me tendant même la main. Mais je reste là, plantée comme un piquet, raide sur mes deux pieds, ne sachant que faire. Je le regarde droit dans les yeux, la bouche entrouverte. Une dizaine de secondes se passe devant mes yeux, mais je suis là, à ne rien faire, ne pensant à rien. Je fini cependant par réaliser ce qu’il se passe, en comprenant enfin. Alors, je lui tend mon bras également et rentre en contact avec sa main, pour lui serrer la poigne, comme deux personnes normales le font lors d’une rencontre. Ce contact humain me retourne le cœur, mais je m’accroche à ne rien laisser paraître, tentant d’être une personne comme une autre. Ce genre de politesses, de manières entre amis ou même inconnus, je ne sais faire. Parce que je refoule toujours le contact, la conversation, et du coup je n’ai jamais été confronté à une telle situation avec quelqu'un de mon âge. Il n’y a décidément qu’à Kirin que ce genre de chose peut m’arriver, que les gens viennent à moi. Jamais cela ne m’étais arrivé en toutes ces années d’école primaire, secondaire et autre… Alors j’en suis surprise et je ne sais pas tellement comment réagir. C’est idiot, si idiot.
Ce Hyo Soo à l’air si amical, il est enthousiaste et contrairement à moi, il semble bien plus habitué à faire ce genre de courtoisie. J’ai bien peur de ne pas savoir m’y prendre, du coup. Devais-je faire comme avec la voleuse de papiers du premier jour ? Lui dire mon nom ? Après tout il ne m’a rien demandé…

Finalement je ne lui partage pas plus d'information sur moi, pensant que cela est inutile (et parce que je ne parle jamais inutilement), mais une question me traverse l'esprit : « Vous fréquentez l’école même après avoir débuté ? » C'est d'un naturel que je l'interroge, parce que je sais tout de même discuter, quand je trouve cela important ou intrigant comme à l'instant. A vrai dire je n'en sais pas tellement sur cette école, tout cela est bien trop nouveau et un peu d'information n'est pas de trop, surtout venant d'un ancien élève et à présent artiste.

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Hyo Soo & Ji An

Maintenant que nous sommes là, à discuter presque tout naturellement, après nous être présentés, je deviens curieuse à propos de Yeong Hyo Soo. J’en viens à lui poser des questions sans problèmes, parce qu’en tant qu’étudiante, il n’est pas plus mal que je commence à m’intéressé à l’école plus en détail. Puisque ma grande sœur travaillait déjà ici avant la réforme, j’étais déjà un peu informé sur tout ce qui s’y était à peu près passé. Retour des idoles, nouveau directeur très sévère, règles strictes, elle m’avait presque fait une biographie de Kirin comme s’il s’agissait d’une personnalité. Mais à présent, tout a changé, il y a eu cette réforme, ce nouveau système scolaire ouvert à tous. Du coup, je m’y perdais lorsque je croisais des idoles. Je ne m'en préoccupais pas tellement mais puisque nous y sommes...
La réponse du musicien m’aide un peu, pas tellement puisqu’il s’agit de son cas personnel mais j’en reste satisfaite et m’en contente en hochant la tête. Finalement la question se retourne à en ma faveur, je m’en doutais. Alors je prends sur moi et souffle quelques mots :
« Je suis arrivée à la réforme, j’étudie en stylisme et Kirin c’est peut-être l’occasion de rejoindre une agence à la fin de ma scolarité ». J’hésite à lui parler de Paris, mon refus dans cette grande école. Il a l’air du genre à écouter sans soucis et faire part de cela à une personne comme Yeong Hyo Soo ne me dérangerais pas, mais je m’abstiens.  Je pose toutes mes affaires sur l'un des bureaux, et m'adosse dessus.

Finalement, j’en oublie que mon interlocuteur est une idole, quelqu’un de célèbre, parce que nous continuons à converser naturellement et cela coule ainsi, j’en deviens presque quelqu’un de normal, quelqu’un qui sait comment discuter en toute normalité, sans en être fatigué ou dérangé.

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Je n’avais pratiquement jamais tenue une conversation comme ça, à l’improviste en dehors des membres de ma famille (et encore). Néanmoins, cela ne me semble pas si dérangeant et la compagnie de ce sunbae est plutôt agréable. Il est quelqu’un de très souriant, sympathique et on en oublie vite son statut de personne à respecter. On peut facilement le prendre pour un camarade de classe, celui qui vient vers les nouveaux élèves et qui les met à l’aise sans tarder. Mais avoir répondu et parler de moi semble avoir été une mauvaise idée. Je me retrouve face à un sunbae (un peu trop) curieux. Il me bombarde de question, j’en ai presque un geste de recul. « Heu… » Je perds mes mots. Je vais lui répondre, je voudrais lui répondre, mais je deviens perdue, je ne sais plus quoi faire. Je pensais qu’il était du genre à papoter, sans en faire trop, mais je m’étais visiblement trompée. Cherchant que faire, je décide de rebondir sur sa réflexion, vis-à-vis de la gente masculine en styliste. « Yah ! Il y a beaucoup d’hommes également vous savez ! Ils sont d’ailleurs bien plus créatifs qu’on ne le croit ! » Yeong Hyo Soo serait il un matcho qui reste dans les « banalités » ? Les hommes au travail, les femmes à la couture ? Vraiment ? Les mots me sont sortis tout seul, j’ai peur d’avoir été trop agressive. Néanmoins, je n’oublie pas qu’il reste l’une des rares personnes dont j’ai réussi à avoir une idée, à Kirin, et dont j’apprécie la présence. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres, je m’excuse à travers mon regard avant de souffler quelques mots d’une faible voix : « On dessine et on crée, oui, souvent c’est pour les autres secteurs. » Je jette un coup d’oeuil à la pendule, presque une heure nous est filé sous les yeux, le temps passe décidemment trop vite, mais je reprends, regardant de nouveau mon interlocuteur : « oui très important. C’est ce que je préfère faire, les costumes de scène, j’espère m’orienter dans ce domaine. » Ce doit être la première fois que je me confie sur mes futurs projet, à un sunbae qui plus. Ma rentrée se fait forte.

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Hyo Soo & Ji An

Ce sunbae comprend finalement et semble s’ouvrir au monde du stylisme. « J'espère que j'aurais une fois affaire à ce secteur -peut-être à toi ?-, pour les collaborations ou quelque chose comme ça. C'est toujours sympa de s'entraider. » Je lui passe les détails sur le fait que la collaboration n’est pas ce que je préfère, parce qu’il faut beaucoup communiquer, (même si le premier travail dans ce style ici c’est parfaitement bien passé la dernière fois). En tout cas, je sens la fin de cette petite entrevue. Tout d’abord parce qu’il commence à perdre les mots, puis parce que l’heure tourne. Il me reste encore à priori une heure avant le début de mon cours, mais ce temps devait être dédié à mes dessins, que je dois absolument faire retourner au plus vite à cet élève de théâtre, avec qui je travaille ces derniers temps. Alors je n‘ai pas de temps à perdre et j’avoue profiter du fait que le chanteur pars en premier. « Bien » Lui réponds-je timidement. Mais alors qu’il prend le chemin de la porte je le prends par surprise : « Mon nom est Yoon Ji An » C’est vrai… je ne lui en avais pas fait part alors qu’il s’était gentiment présenté à moi. « Je vous en apprendrai plus sur le stylisme si vous le voulez ». C’est sur cette dernière phrase et d’un sourire que nous nous quittons, après une timide et petite entrevue finalement enrichissante et qui m’a donné un autre oeuil sur Kirin. Un oeuil plus positif.

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