Park Sung Hyo

« Profiter de la vie. ». Ce sont les mots d'ordre de Sunghyo. Elle croque la vie à pleines dents et toujours avec le sourire. Si elle doit mourir, alors elle mourra heureuse. C'est ce qu'elle pense avant de prendre une décision. Elle ne veut rien regretter et quand elle fait des mauvais choix, elle les assume pleinement. Très souriante et amicale, elle se fait rapidement des amis. Elle déteste être seule et a besoin de nombreux contactes avec ses proches. Sunghyo est toujours partante pour faire la fête, n'ayant pas peur de braver les interdits.

En parallèle, c'est une personne sérieuse dans ses études. Lorsqu'elle travaille, elle travaille et rien ne peut la perturber. Elle tient absolument à réussir et c'est pour ça qu'elle travaille dur. Elle est capable de ne pas dormir des jours si besoin. Sunghyo n'est pas du genre à abandonner vite, c'est même le contraire. Elle est très entêtée et lorsqu'elle a une idée en tête, il ne faut même pas penser l'arrêter. De plus, elle est plutôt minutieuse et maladroit. Les deux ne faisant pas bon ménage, ça donne quelque chose de souvent comique.

En dehors des heures de cours, elle a un programme souvent très chargé. Entrainement, bénévolat, entrainement, sortie, fête, entrainement. Les week-end, elle est presque tout le temps en vadrouille, que ce soit avec une association humaniste, animalière ou avec des amies.

Personne n'est au courant pour sa maladie, sauf les professeurs. Et elle trouve que c'est très bien comme ça, elle ne veut pas que les autres la sachent faible. Elle cache ses séjours à l'hôpital, plus ou moins longs, sous des problèmes familiaux.

Elle aborde un style plutôt classe et féminin, parfois décontracté. Elle ne se soucie pas beaucoup de l'apparence, même si elle aime être bien habillée. Sunghyo ne change pas souvent de couleur de cheveux, mais quand elle le fait, c'est radical. Brun au blond au bordeaux puis au châtain.

Sunghyo est la petite dernière de la famille Park. Sa sœur travaille dans la mode et s'est marié à l'âge de 24 ans avec un homme de famille aisée. Sunghyo était préposée vivre la même vie, calme, posé, sûre. Seulement tout ne se passe pas toujours comme prévu.
Ses parents l'avaient poussé à entrer dans un lycée spécialisé dans les langues vivantes où elle devait suivre des cours de Mandarin, Japonais, Anglais et Français, en plus des cours de base. Elle passa plus de 2 ans dans cet établissement, où elle effectua plusieurs voyages obligatoires à l'étranger. Japon, Californie, France, Afrique du Sud, Chine. Voyages culturels et linguistiques. Elle continua en parallèle les cours de piano auxquels elle avait le droit depuis ses 6 ans. Tout se passait relativement bien. Bonnes notes, petit-ami qui convenait à sa famille, pas de sortir le soir. Pas un écart. Une fille parfaite.
Seulement tout bascula. Qui aurait pu prédire ça ? Qui aurait pu seulement l'imaginer ? Personne. A l'âge de 15 ans, Sunghyo fut régulièrement prise d'extinctions de voix. On lui avait prescris des tonnes de médicaments pour angine, bronchite ou autres. Rien n'y faisait. C'était même de pire en pire. Au bout de plus d'un an de visite régulière chez le médecin, elle dut faire de nombreux examens, pour qu'on lui décèle finalement une maladie incurable donc elle n'avait pas retenu le nom. Celle-ci lui détériorait les cordes vocales pour l'instant, avant de se propager. Une maladie très lente.
Les médecins lui proposèrent l'opération, mais opération qui lui ôterait sa capacité à parler. Elle refusa. Sans opération, elle mourrait. Alors, elle mourrait mais avec sa voix. On lui conseilla à maintes reprises d'y réfléchir. Même sa sœur fut appelée de Séoul pour la résonner mais rien à faire. Pour Sunghyo, c'était tout réfléchir : elle voulait profiter de sa voix. Et jusqu'au bout. De la meilleure façon qui soit. Et pour elle, il n'y avait pas de meilleure façon d'en profiter que de chanter.

« Chanter, faire partager ce qu'il reste de ma voix. »

C'est sur ses pensées qu'elle fit ses valises, un an plus tard. C'est sur ses paroles à ses parents qu'elle partit de la maison. Et qu'elle prit le bus direction Séoul, direction Kirin High School. Le trajet se fit de nuit, elle ne dormit pas. Elle réfléchissait. Une réflexion toute autre. À cet instant, les auditions occupaient son esprit. Quelle chanson pouvait-elle bien chanter ? Elle chercha plusieurs heures sur son iPod. Après quelques hésitations, elle avait fini par choisir 'Love Disease' des Super Junior. Chanson un peu technique mais qu'elle trouvait si belle, qui reflétait une douleur comparable à la sienne. Parfait.

Son cœur manquait d'exploser à chaque nouveau pas, ses battements résonnant dans ses oreilles, son sang faisant trembler tout son corps. Elle s'assit timidement en attendant son tour. Elle se répéta sa chanson, bien tant que mal, dans la tête. Là, le stress l'abandonna et elle se sentit plus confiante. Lorsque son nom fut appelé, elle sursauta et courut presque dans la salle d'audition. Elle se retrouva face à quatre personnes, plus intimidantes les unes que les autres. Elle les vit regarder attentivement son dossier, avant qu'ils ne posent la question qu'elle attendait tant : « Quelle est votre motivation ? ».

« J'aimerais pouvoir faire partager ma voix au monde entier avant qu'elle ne s'éteigne. »

Bien sûr, elle vit leurs regards surpris alors elle leur tendit son dernier bilan de santé. La feuille passa de main en main. On lui demanda de s'installer pour chanter. Ce qu'elle fit derrière le piano. Elle ferma les yeux quelques instants avant de courageusement taper les premières notes. Elle se laissa porter par la mélodie qui se mêla à sa voix. Son cœur se fit déjà plus léger. Alors, elle imagina ce qu'elle pourrait ressentir sur scène devant des milliers de gens. Sans qu'elle s'en rende compte, la fin approcha. À peine, eu-t-elle ouvert les yeux, qu'on lui tendit le dossier d'inscription du lycée. Elle l'attrapa sans oublier de remercier sincèrement le jury. Elle marcha au ralentit plusieurs minutes avant de pousser un cri de joie qui fit sursauter toutes les personnes autour. Elle sautilla, tournoya, tourbillonna heureuse comme jamais.

« C'est sûrement ma seule chance. »

Depuis, son entrée à Kirin, une année s'est écoulée. La voilà ainsi en deuxième année. Cette année à Kirin s'est déroulée dans le calme et sans grandes encombres mais  elle restera un de ses plus beaux souvenirs. Rencontres exceptionnelles avec des gens exceptionnelles. À Kirin, elle y a tout connu, les plus grands fou-rires, les plus longs pleurs, le plus beaux sourires, les plus méchants coup-bas, les plus magnifiques amitiés, les plus insupportables des ennemis. C'est à Kirin qu'elle est montée pour la première fois sur scène, qu'elle a composé ses premières mélodies puis ses premières chansons. C'est aussi à Kirin qu'elle les a pour la première fois partagée. Et surtout, c'est à Kirin, qu'elle a rencontré des personnes qui croient en elle et son talent. Mais pour elle Kirin, c'est avant tout le lieu de rencontre en Musique et Humains, entre Rêve et Réalité. Le lieu où tout peut se réaliser, comme tout peut s'écrouler. Un lieu où chaque décision, où chaque promesse déterminera votre futur. Et Kirin, c'est ce paradis sur terre qui lui fait oublier sa maladie et qui la tire vers la lumière de l'espoir.

Mais, et si cette réforme venait tout chambouler ?