Une petite visite. [Koizumi Yûji]

Aujourd’hui était un jour de congé pour Yûji. Enfin c’était dimanche quoi, il n’y avait pas cours le dimanche à Kirin et rien de planifié pour le tournage du drama auquel il avait commencé à participer en tant que personnage secondaire. Un bon début pour lui, il irait progressivement et plus tard il aurait un rôle principal sur grand écran qui sait.
Donc aujourd’hui il en avait profité pour se lever un peu plus tard que d’habitude, mais pas trop car le jeune nippon n’aimait pas perdre son temps à dormir, et donc il s’était tout de même levé relativement tôt pour un jour de congé. Il avait bossé ses textes après un bon petit-déjeuner copieux, réfléchissant à ses façons d’interpréter son personnage, et finalement il y avait passé la matinée.
En début d’après-midi il avait décidé d’aller faire quelques courses car son frigo commençait sérieusement à être vide et que la semaine suivant allait être particulièrement chargée niveau emploi du temps. Il n’arrêterait pas de jongler entre la Stardust et Kirin. Il arrivait parfois en retard à ses cours, ce qui l’énervait au plus haut point, mais si la White était assez proche de l’école, la Stardust était un peu plus éloignée et il suffisait que ce soit l’heure de pointe sur la route et c’était fini. Mais ses étudiants étaient compréhensifs alors ça allait.

Le jeune homme sortit donc de chez lui en prenant bien soin de verrouiller la porte et fila au supermarché le plus proche. Il essayait d’ignorer les gens qui le reconnaissaient et il faillit même s’énerver contre une gamine qui insistait auprès de sa mère pour avoir un autographe. Il avait poliment expliqué que les artistes aussi avaient une vie comme tout le monde et qu’il aimerait oublier cinq secondes qu’il était connu quand il faisait ses courses. Il n’y avait rien de méchant dans ses propos mais vous connaissez Yûji et sa maladresse légendaire, ça avait dû un peu mal passer mais bon, il s’en fichait. Si les gens ne pouvaient pas comprendre cela, il ne pouvait plus rien pour eux.

Ses emplettes terminées, il rentra directement chez lui, et une fois sa voiture garée, il prit ses sacs de courses et prit l’ascenseur. Arrivé au bon étage, il fut surpris de voir quelqu’un devant sa porte. Et ce quelqu’un c’était Aki, son ancien collègue de PRAYER et KLUV. Ben tiens, que faisait-il là ? « Tu n’attends pas depuis trop longtemps j’espère ? » demanda-t-il en omettant les salutations, trop concentré sur le fait que si ça se trouvait, le jeune homme attendait depuis un quart d’heure que son aîné lui ouvre la porte. N’attendant pas sa réponse, il s’approcha de la porte et la déverrouilla rapidement avant d’inviter Aki à entrer et d’aller poster ses achats sur la table de la cuisine.

Effectivement, Aki n’avait pas tort dans sa suggestion : il aurait pu prévenir avant. Avec sa double carrière, Yûji n’était que rarement chez lui et lorsqu’il l’était, il arrivait souvent que ce soit temporaire avant qu’il n’aille faire des courses ou sortir voir quelqu’un. Mais bon, parfois on passait chez l’improviste chez les gens pour les saluer, tout ne se faisait pas de manière calculée fort heureusement. Le nippon n’en voulait pas à son cadet de ne pas avoir prévenu avant de se ramener chez lui, ce n’était pas la première fois de toute façon. « Ca va alors. » dit-il simplement afin de signaler qu’il avait bien entendu l’information transmise par Aki. Cinq minutes ça passait encore. Si ça faisait plus de vingt, Yûji aurait présenté de meilleures excuses. Mais honnêtement il doutait fort que son cadet ait attendu plus de vingt minutes devant la porte de son ancien collègue, au pire il serait repassé plus tard.

Yûji avait migré dans la cuisine afin de ranger ses courses, notamment les produits allant au réfrigérateur, il ne manquerait plus que ça tourne alors qu’il venait de tout acheter parce qu’il aurait posé les sacs nonchalamment sur le comptoir en oubliant de les ranger au frais. Aki l’avait suivi même s’il était resté dans l’encadrement de la porte, et lui demanda comment ça allait depuis la dernière fois. « Oh tu sais, la routine. Le tournage du drama dans lequel je participe me prend énormément de temps, encore plus que la préparation de mes cours pour Kirin. Et toi ? » dit-il tout en continuant son petit brin de rangement.
Puis une fois ses courses rangées à leur place propre –Yûji restait quelqu’un d’assez méticuleux-, il se retourna vers son cadet et lui demanda : « Je te sers à boire ? » et en attendant sa réponse, il sortit deux verres –au pire il rangerait le second si Aki ne voulait rien- et du jus de fruits qui restait encore dans le frigo, le neuf n’étant pas encore assez frais pour être consommé. « Mais dis-moi plutôt, qu’est-ce qui t’amène chez moi à l’improviste ? » Oui parce que Yûji se doutait bien que ce n’était pas qu’une simple visite de courtoisie, et qu’Aki avait quelque chose dont il voulait parler. Il commençait à connaître le junior après tout.