Indifférence... ? [Choi Sae Hee & Seung Leigh]

La journée avait bien commencé. Enfin, je veux dire, j’avais essayé d’effacer dans ma tête la soirée que j’avais eu et où j’avais rencontré Taiki, oui, c’était humiliant. L’alcool, plus jamais. Taiki n’arrêtait pas d’en rire maintenant et je ne savais pas encore si je voulais lui pardonner ou pas. Une chance, Kai n’était pas au courant ou alors j’allais me faire passer un savon ! Kai était mon grand frère de cœur et je savais qu’il s’inquiétait beaucoup pour moi, enfin, nous ne nous étions pas vue pendant longtemps et beaucoup de chose s’était passé autant de mon côté que du sien et bien sûr qu’on avait tout un tas de trucs à se dire mais il y avait encore des choses que je ne tenais pas à raconter… donc bref ! Il s’inquiétait un peu. Mais il ne fallait pas, car il savait bien qu’un jour ou l’autre j’allais craquer et tout lui dire, enfin, il était mon grand frère de cœur après tout…

Bref tout allait pour le mieux avant que le téléphone sonne. Ouais. Ça, ça pouvait ruiner une journée… Parce que je savais pertinemment que les seules personnes qui appelaient sur mon téléphone étaient soit mes parents, ou Il Kwon. Et comme je détestais parler à mes parents et que je faisais tout pour éviter Il kwon… disons que ce n’était pas un bon présage. Je soupirai, regardai l’afficheur… et c’était bien mes parents.

« Hey, maman… »

J’éloignai le téléphone de mon oreille, fermant les yeux, agacé. Elle criait. Très fort.

« Quoi !?? Non, mais non, qu’est-ce que tu raconte je suis bien en opé-…»

Encore une fois, j’éloignai le téléphone… Je soupirai. Bon d’accord, ça ne servait plus à rien de leur mentir…

« T’as pas le droit ! Enfin ça se fait pas, c’est mes études, là !! Je peux plus changer de toute manière et je ne partirai certainement pas !! […] Oh mais pour qui vous prenez à la fin !! Je serai jamais ce que vous voulez me voir devenir alors à quoi ça sert de- […] J’avais 6 ans !!!! On choisit pas sa carrière à 6 ans, b*rdel ! […] Ouais c’est ça on verra… »

Et je raccrochai. Me changer d’école ?? Vraiment ?? Ils croyaient vraiment qu’ils allaient me faire changer d’école ou de spécialité ? Ils pouvaient toujours rêver ! Combien de fois avais-je dis que je ne m’en faisais pas, de ce qu’ils pensaient, hm ? Je voulais tout simplement qu’ils me fichent la paix et qu’ils me laissent vivre, mais ils ne semblaient pas comprendre. Non parce qu’ils avaient prévu ‘’un si bel avenir pour moi’’ comme ma mère l’avait si bien dit à l’instant.

Et pourtant j’avais un pincement au cœur, ça faisait mal de savoir qu’ils ne pouvaient pas essayer… juste essayer de m’aimer même si je n’étais pas qui ils voulaient que je sois. Je savais très bien que je n’étais qu’une déception… alors j’avais apprit à ne plus m’en faire, sinon ça faisait trop mal. Mais qu’il me change d’école ? Hors de question, ce que je fais maintenant est beaucoup trop important. La musique c’est important, la danse. Je me sentais bien ici pour une fois dans ma vie et il était hors de question que je m’en aille. Puis oui, j’aimais l’opéra, j’aimais chanter, probablement autant que rapper, mais je ne pouvais tout simplement pas supporter la pression une seconde fois. Quand j’étais petite, j’ai raté ma première performance de ballet et mon père m’a punit en jetant Mr. Doudou, mon ours en peluche. Enfin, il était mon meilleur ami, à l’époque ! Je me souviens j’avais pleuré. Alors j’avais veillé à ne plus jamais les décevoir. Puis un jour j’ai arrêté de me faire marcher sur les pieds, voilà tout.

J’avais donc raccroché, une larme de rage coulant sur ma joue. Je l’avais essuyé, rageusement. Je mis donc mes écouteurs sur mes oreilles, montant la musique au max’. Je devais aller ailleurs, seule… Mes parents me détestaient et je le détestais aussi. C’était simple, non !? Alors pourquoi est-ce que ça me touchait, enfin, j’ai passé des mois à leur mentir, après tout, non ? Je ne devrais même pas m’en faire…

Je me dirigeai donc vers le toit, bousculant quelqu’un au passage, sans vraiment m’en faire.

« Désolé »

Murmurais-je, avant de passer mon chemin, sans vraiment me soucier de qui j’avais bousculé ou de si je l’avais mis en rogne. J’arrivai sur le toit et donnai un coup de pied rageur sur une chaise qui était là, probablement quelqu’un qui l’avait oublié. Bref, j’y avais donné un coup de pied et elle se ramassa un peu plus loin, ayant tombé. Je m’accotai à un mur et me laissai glissé contre celui-ci, pour me ramassé assise par terre, les genoux contre moi… Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire je voulais juste… juste arrêter de m’en faire. J'étais douée pour ça, de toute manière, non ?