Tatsuya Hyuna ~ une japonaise chez les coréens

Certains diront que je suis une pourrie gâtée, d'autre que je suis mystérieuse. Il y a ceux qui me prennent pour une racaille provocatrice, d'autres qui me diront que je suis arrogante et une femme fatale qui enchaîne les hommes. Puis il y a ceux qui me voient comme une fille fragile qui n'a plus peur des hommes depuis bien longtemps. En effet, aucun d'eux me connaissent. Aucun ne m'a approché assez pour me juger. Je vous hais tous, je bois, je fume et je danse. Je ne devrais pas, car la cardiopathie (mon coeur n'est pas assez puissant pour irriguer entièrement mon cerveau, alors je ne peux pas courir, porter des charges lourdes ou bien avoir de fortes émotions sous peine de crise respiratoire - mes poumons se remplissent de sang - ou d'arrêt cardiaque) m'handicape mais, pour moi, je ne suis pas malade. La danse et le chant...C'est ma raison de vivre. Je vis pour danser, je parle pour chanter, j'utilise mes doigts pour peindre et mes oreilles pour jouer du piano. Je ne suis pas celle que vous pensez. Je ne suis pas une peste hargneuse, je ne suis pas une femme qui couche pour rien et je suis loin d'être une fille qui se moque des gens. Je suis lunatique, oui. Je l'avoue, je peux changer d'humeur comme de jupes. Je peux rire puis être mélancolique ensuite. Je peux être câline puis dégager la personne. Je ne ris jamais du malheur des gens. Comme moi - même j'ai connu du malheur. Même si pour moi, ce qu'eux ont vécus, ce n'est rien comparé à la mienne. Je déteste les hommes et ce, depuis gamine. Mais j'avoue que la compagnie me manque... Je suis une grande féministe, qui donnera des gifles aux machos. J'ai trop longtemps été cachée pour ne plus me montrer. Je veux me venger. Me venger de tout ce que j'ai vécu. A cause des hommes.. Puis à cause des femmes. Je vous hais. La rage empoisonne le sang de mes veines et mon coeur s'est fermé à un nombre restreint d'« amis » que je choisie pour pouvoir les manipuler. Je leurs fait penser ce que je désire, ils me suivront. Je le sais. Je suis une fille qui a besoin de se défouler pour être de bonne humeur.Donc j'ai besoin de tête-de-turc. Désolée pour ceux que je blesserais, mais je refuse de passer derrière une fille ou un homme sous prétexte qu'il ou elle à plus de talent. J'ai du talent et je le montre beaucoup. Mais que de défauts, je vais peut-être vous parler de positif. En parlant de positivité, je suis positive. J'aime la vie même si je hais les gens. Je suis bosseuse, intelligente et rusée. Je sais manipuler les gens comme bons me semble. Mais je suis si fragile à l'intérieur.. J'ai tellement peur à l'intérieur.. La peur me poignarde horriblement à chaque instant de ma vie. Pour moi, je ne suis pas malade. Alors, je me force à faire des choses que je ne devrais pas faire. Je suis généreuse, solidaire et plus que gentille. Mais peu d'entre vous connaîtrons cet aspect de mon comportement. Car pour moi, être gentille et avoir peur, c'est être faible.. J'ai besoin que l'ont me mette des limites pour pouvoir ressentir un bien être. Je donne une image de moi négative, car je ne veux pas qu'elle soit positive. Je suis souvent toute seule, où avec le très peu d'amis avec qui je me montre comme je suis. Douce, tendre et câline. J'ai besoin de mes meilleurs amis. Ce ne sont que des filles avec qui je traîne car, elles sont ce que j'aimerais être au plus profond de moi. Saurez vous me dompter les hommes ? Hum.. Je ne crois pas.

C'est à Séoul en Corée que je suis née. Papa était un grand avocat japonais pour défendre les Yakuza. Et Maman était médecin. Mais elle est vite tombée en dépression suite aux voyages de son mari au Japon. Elle n'a jamais appréciée que Papa soit dans des affaires aussi étrange et dangereuses. Mais moi, du coup, j'ai vécu dans la richesse et dans une famille qui m'aimait. J'étais toute petite quand j'ai vu pour la première fois le Japon. J'étais parti avec lui, pour être présentée à Akira Itudoku. Papa me disait qu'il était un homme très vénérable et respecté. Mais ce ne fut que plus tard que j'ai appris que cet Akira était incontestablement plus dangereux que dix tueurs à gages. Comme il était maître du pays avec plus d'une cinquantaine de bande de Yakuza à son actif qui massacrait des gens et trafiquait de la drogue, des femmes et des armes. Mais cet homme, quand j'étais jeune, je l'aimais beaucoup. Il était comme le grand-père que je n'avais pas connu pour moi. Et il me gâtait comme si j'étais vraiment sa petite fille. Quand Papa et Mr Akira discutaient en privé, j'étais avec des femmes sublimes qui me payaient des jus de litchi plus que délicieux.

Maman, ne tolérant plus le mode de vie de Papa nous à quitter. Elle à d'abord insisté pour me prendre, mais non. Je voulais rester avec Mr Akira et Papa au Japon. C'est d'ailleurs ainsi que je suis restée au Japon avec eux. J'en voulais tellement à Maman d'être partie. De m'avoir quittée comme elle l'a fait. De plus, Papa l'aimait tellement. Il eut du mal à remonter la pente et moi aussi. J'ai longtemps pleuré ma Maman, qui, comme du jour au lendemain était morte. Je n'avais aucune nouvelle d'elle. Alors, je me suis contenté de vivre aisément avec Papa. Plus je grandissais, plus je devenais une femme et plus Mr Akira avait de l'emprise sur moi. Il me manipulait psychologiquement. Quand je fus assez âgée, je compris que les femmes qui me chouchoutaient n'était rien d'autre que des prostituées. Mais je ne les avais jamais jugées. Elles ont toutes ont été mes mamans durant une bonne période de ma vie. On passait notre vie dans une boîte de musique dirigée par les Yakuza. Papa ne quittait plus Mr Akira, ce dernier était devenu garde du corps et toujours avocat des criminels.

« - Quand tu seras plus grande, tu te marieras avec Ikuta, mon petit fils. Il prendra soin de toi et c'est ce que j'ai promis à ton père. Je tiens mes promesses. Tu seras en sécurité avec lui. Il me remplacera quand je ne serais plus là pour les affaires. »

Avait dit Akira. Alors, de fil en aiguille, je suis devenue plus mâture. A seize ans, Papa fut très malade et pour qu'il soit bien guérie, je devais payer les frais d'hôpitaux très chères. Mr Akira en payait une bonne partie, mais je devais aussi faire un geste. Mais comment.. J'étais en couple avec un homme que je ne connaissais pas et qui était bien plus âgé que moi. Ikuta.. Cet homme de neuf ans mon aîné me forçait à faire des choses étranges. Et il me frappait si je ne le faisais pas. Papa décéda au Printemps. Me laissant avec Ikuta qui devenait de plus en plus violent. Quand je parlais avec d'autres personnes, il me frappait. C'est à 16 ans que j'ai pris une grande maturité. Je devais le ramasser à la petite cuillère quand il rentrait complètement ivre. Je devais panser ses blessures quand il se battait, ou même quand il se faisait mal en me frappant. Mais j'avais de l'argent, je pouvais partir quand je le voulais. Cependant, j'ai voulu rester avec Ikuta, étant amoureuse de lui malgré les coups. C'est à 19 ans, après avoir perdu des dents, eut les côtes cassées, le ventre poignardé que j'eus un déclic. Il fallait que je parte.. Loin.. Loin de ces Yakuza.. Loin de Ikuta.. Pardonne-moi.. Mais je pars..

J'avais tellement de haine de me rendre compte que je m'étais laissée faire frapper comme si c'était normal. Quand je compris que ce n'était pas de l'amour que je ressentais, mais de la peur et de la dépendance à cet homme qui, sans lui, je serais à la rue. Je pris une autre identité, puis pris l'avion pour la Corée. Je voulais Maman. Pour la première fois de ma vie, je voulais revoir Maman.. La femme que j'avais haït petite pour m'avoir laissé tomber. J'entre alors dans une école comme cette dernière avait voulu que je fasse. Je voulais aussi disparaître du monde des Yakuza. Alors, cette école était parfaite. Et puis pourquoi pas développer mes talents tout en étant en sécurité.. Alors, oui, il y a ceux qui diront que je suis une fille pourrie gâtée, alors que j'ai été élevée par des prostituées de luxe d'un Yakuza. Ils pourront dire ce qu'ils veulent, car ils ne savent pas eux, comme ça fait mal quand l'homme cogne..

Quand j'ai dû passer l'audition pour entrer à Kirin, au début, j'étais perplexe, j'avais peur, mais quand j'ai commencé à chanter une de mes compositions, je me suis libérée de tout ce que j'avais de négatif en moi et je me suis ouverte au jury. Je suis passé haut la main, heureusement.