Coincés au paradis des enfants [pv Min Ho]

Si le paradis avait une équivalence sur Terre, Min Ho l’avait sans doute déniché. Bien sûr, chacun avait sa propre définition du paradis. Certains le verraient comme un endroit avec des femmes, où l’on pourrait faire ce que l’on voulait sans se soucier de la morale, certains y verraient un endroit sans avoir besoin de travailler ou d’aller étudier au lycée pour réussir dans sa vie. Min Ho, lui, avait trouvé son paradis sur terre dans une confiserie plutôt bien fournie. Il fallait avouer qu’en tant que gourmand de première, ce point de vue n’était pas spécialement surprenant. Il était tellement simple d’amadouer le blondinet avec une sucrerie ou une pâtisserie qu’il n’était pas vraiment étonnant de le retrouver avec des étoiles dans les yeux dans un magasin spécialisé en bonbons en tout genre.
Actuellement, il avait un temps de pause entre deux shootings de photos, il avait au moins trois heures de libres devant lui. En effet lui et son groupe devaient réaliser un shooting photo de nuit pour leur nouveau photobook qui sortirait le mois prochain. Min Ho se sentait investi et concerné par son travail, il aimait ce qu’il faisait, et même s’il préférait amplement jouer de la batterie sans se préoccuper du reste, il savait que les activités annexes étaient un passage obligatoire lorsqu’on devenait célèbre et que dans l’industrie musicale actuelle, on ne pouvait pas être professionnel et faire uniquement de la musique. Il fallait jouer les mannequins pour les magazines, les pochettes d’albums, les photobooks dédidés à un groupe. Parce qu’évidemment, aujourd’hui un artiste coréen renommé comptait parfois plus sur ses atouts physiques que sur son talent musical. Il est aujourd’hui tellement simple, avec les technologies actuelles, de retoucher la voix électroniquement avec les logiciels adéquats, que la musique passait presque au second degré. Mais Min Ho refusait catégoriquement de penser de cette manière et il continuait de vivre pour sa musique.

Mais pour le moment, l’heure n’était pas à se soucier de son emploi du temps surchargé, puisqu’il était en temps libre. La veille, il s’était rendu à son ancienne école, Kirin Art School, afin de revoir son cher ami KyuMin et en profiter pour faire un état des lieux, vieille habitude qu’il avait adopté depuis ses débuts avec les K-LUV. C’était ainsi qu’il avait fait la connaissance de la nouvelle infirmière de l’école, bien plus jeune, sexy et aimable que son prédécesseur. Il l’avait d’ailleurs prise pour une élève et la confusion avait été plutôt amusante. Il avait également revu ses anciens enseignants et en avait découvert de nouveaux, comme ce professeur de musique venu du Japon, Saito Zero. D’ailleurs, il y avait de fortes chances que le blond croise l’enseignant dans la confiserie dans laquelle il se rendait, puisqu’ils partageaient cette passion commune pour tout ce qui était sucré et coloré –et comestible, bien sûr.
Tout guilleret, le jeune homme marchait tranquillement dans la rue, les mains dans les poches, après avoir pris soin de camoufler un minimum son visage avec un foulard et une casquette. Il se demandait d’ailleurs comment cela se faisait qu’avec si peu de matériel de camouflage, il arrivait à ne pas se faire repérer par ses fans … Il n’était pas d’une discrétion ultime et ses cheveux blond platine n’étaient pas du genre à passer inaperçus.

C’est en sifflotant que notre jeune coréen pénétra dans l’enceinte du magasin. Le vendeur était une personne très sympathique avec qui il prenait toujours le temps de discuter. Il était plutôt bavard et tenir une conversation ne lui posait aucun problème. Il alla donc immédiatement le saluer avec son habituel sourire radieux, puis bavarda un instant avec lui. Il se renseigna sur les nouveaux arrivages de sucreries dans la boutique et fut ravi d’apprendre que de nouveaux produits seraient disponibles en stock dès la semaine prochaine.
Une fois la petite discussion achevée – le vendeur avait tout de même une boutique à faire tourner, Min Ho jeta un coup d’œil circulaire autour de lui et constata que Zero n’était pas ici. Il haussa les épaules, il viendrait peut-être plus tard. Il ne s’en préoccupa pas pendant un moment et se contenta d’arpenter tranquillement les rayonnages regorgeant chacun d’innombrables sucreries colorés qui lui mirent l’eau à la bouche. Content, il se saisit d’un sachet et commença à le remplir de divers produits. Sucettes géantes, bonbons acidulés, paquets de Haribo, chamallow … Il y avait un peu de tout et comme il n’était pas difficile en matière de sucreries, il prenait un peu tout ce qui attirait son regard au final.

Finalement, au moment de se rendre à la caisse, il en profita pour interroger le vendeur à propos de la présence de Zero. En effet, le magasin approchait de sa fermeture, et il n’avait toujours pas fait son apparition, chose rare sachant qu’il venait quasiment tous les jours ici.
- Vous n’avez pas vu M. Saito aujourd’hui ?
- Ah si, il est venu plus tôt, je l’ai d’ailleurs laissé dans la réserve faire ses petites emplettes …
Min Ho esquissa un sourire. Zero était un ami du commerçant et se voyait donc gratifié de certains privilèges comme celui d’obtenir certains produits avant tout le monde en piochant directement dans la réserve du magasin.
- Mais maintenant que tu en parles, ça fait un moment que je ne l’ai pas revu, il aurait dû avoir fini depuis le temps !
Le vendeur s’excusa rapidement et fila dans la remise vérifier si tout allait bien. Le blond resta donc à attendre devant le comptoir. Il n’y avait plus personne dans la boutique, l’heure de fermeture approchait. Le vendeur refit surface et affichait une mine vraiment paniquée. Min Ho écarquilla les yeux et demanda ce qui se passait :
- Zero, il est inconscient ! Il a dû se cogner, vu qu’il n’y voit rien … Je n’arrive pas à le réveiller, je vais aller chercher des secours.
Effectivement, il y avait un petit hôpital public non loin, et on perdrait sans doute moins de temps à s’y rendre directement plutôt que de composer mille et un numéros d’urgence à la ligne surchargée.
- Tu veux bien garder la boutique en attendant que je revienne ? Vu que je ne suis censé fermer que dans une demi-heure, ça me sauverait la vie. Et puis, je ne peux pas laisser Zero seul ici.
Min Ho acquiesça, en priant pour que cette histoire imprévue ne le mettre pas en retard pour son shooting. Les producteurs du monde musical étaient réputés pour être du genre impitoyables, et il n’était donc pas certain que même l’excuse du « je me suis occupé d’un ami qui a fait un malaise » soit valable à leurs yeux.

Min Ho était maintenant calé derrière le comptoir depuis une quinzaine de minutes, et aucun client n’était venu. Il n’avait pas encore osé aller dans la remise voir l’état de Zero, car s’il se trouvait là-bas alors qu’il devait tenir la boutique, un client ou même un cambrioleur pourrait venir facilement.
C’est alors que, contre toute attente, toutes les lumières de la boutiques s’éteignirent brusquement. Quelle veine, une panne de courant dans une telle situation, c’était bien sa veine ! Il ne pouvait même pas fermer la porte de la boutique, n’ayant pas les clefs. Et il ne savait pas où se trouvait le compteur électrique …
Il allait se résoudre à aller voir ce qui se passait dans la réserve quand une voix se fit entendre :
- Qui est là ?
- M. Saito ? C’est Min Ho … Il y a eu une panne de courant, je ne sais pas où vous êtes …
Cette situation ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout !

HJ – j’ai bien galéré à trouver une idée qui colle, mais j’ai pondu 1300 mots xD On sent que ça faisait longtemps que je n’avais pas rpé !

L’aventure du soir, j’ai nommé « trouver un moyen de ramener l’électricité dans la confiserie » avait débuté depuis un moment maintenant. Bien que Min Ho soit ravi d’avoir pu retrouver son ami Zero dans cette pénombre soudaine, pestant que les lampadaires de la rue soient trop loin pour éclairer convenablement la pièce, il ne restait pas moins décontenancé par la situation. Cela faisait belle lurette qu’il n’avait pas eu l’occasion de se fourrer dans un tel pétrin, et s’il ne savait pas le jeune enseignant blessé et sortant tout juste d’un malaise, il aurait pu rire de leur situation totalement rocambolesque. Il était vrai qu’il n’y avait pas non plus de quoi paniquer des heures durant, il y avait juste eu une coupure d’électricité, voilà tout, pas besoin d’en faire un drame. Cependant, depuis qu’il savait que le propriétaire du magasin était parti à l’hôpital chercher du secours, il avait estimé que la blessure de Zero était importante, ce qui le mettait en panique et l’empêchait de se détendre quant à leur nouvelle aventure. Et ce dernier qui ne trouvait rien d’autre à dire que de ne plus le vouvoyer ! Sacré Zero, il était vrai qu’il lui avait demandé à maintes reprises de le tutoyer, car leur différence d’âge n’était pas immense, mais il avait du mal à s’y faire, il restait un enseignant et donc hiérarchiquement supérieur à lui, et la politesse venait d’elle-même, il ne pouvait s’en empêcher après tout. « Je vais tâcher de faire un effort mais j’avoue que je me suis tellement habitué à vous vouvoyer, sensei » Min Ho avait quelques notions de japonais, depuis ses débuts il avait dû progresser rapidement dans cette langue car ils faisaient pas mal d’apparitions dans des émissions musicales nippones et pour être plus proche de ses fans du pays du soleil levant, il se devait d’apprendre au mieux le Japonais pour comprendre et se faire comprendre en retour. Du coup, il était content de se servir parfois de ses rudiments en compagnie de l’enseignant et n’était pas contre un certain enseignement de sa langue maternelle.
Lorsque Zero lui avait assuré qu’il allait « mieux que bien », le blondinet n’y avait pas cru une seule seconde mais n’avait rien dit, histoire de ne pas rester sur ce sujet qui semblait peser lourd sur leurs épaules à tous les deux. Il y avait mieux à faire que de tergiverser sur ce qui s’était déjà passé, comme par exemple, trouver une solution pour ramener le courtant ! Et ce fut le nippon qui prit les devant, entraînant le coréen vers la porte menant à la cave de la boutique. Bonne idée, ils y trouveraient sans doute de quoi s’éclairer modestement, où même le disjoncteur avec un peu de chance. Mais Min Ho et les appareils électriques cela faisait deux, surtout lorsque cela concernait la domotique ! Il ne valait mieux pas lui confier la responsabilité de tenter de remettre les plombs, car il risquait malencontreusement de tout fusiller. Il valait mieux se contenter de chercher une lampe de poche. « Il m’arrive souvent de drôles d’aventures, mais pas aussi fantasques que celle-là, je dois l’avouer ! »

Ils descendirent donc à tâtons dans la cave et le blond se souvint qu’il avait un téléphone dans sa poche et, même si la lumière projetée par l’écran était relativement faible, elle lui permettrait au moins d’y voir un peu plus loin que le bout de son nez pour ne pas se casser la figure toutes les trente secondes. Parce que Zero était sans doute habitué à vivre dans le noir et savait comment se repérer, mais Min Ho c’était une autre affaire, surtout qu’il était du genre maladroit, n’aidant pas spécialement. C’était le genre à trouver une prise, ou du moins le croire, et en fait ç’aurait été un carton en équilibre et qui serait tombé sous la pression de sa main et aurait déversé tout son contenu sur le sol. Et avec la chance qu’il avait, des objets dangereux ! Bref, ne pas penser aux pires situations et continuer de chercher une lampe de poche.
Mais soudainement, le blond entendit des éclats de voix provenant de l’étage supérieur. Content, car il pensait que c’était le gérant qui était revenu, il fit part de sa remarque à Zero en lui demandant si lui aussi avait entendu le bruit. Mais il lui intima d’attendre un peu, et sa voix semblait inquiète. Dans le doute, le jeune homme se tut, et il eut bien raison car bientôt un bruit de verre qui se brise retentit à leurs oreilles et Min Ho tressaillit de surprise. Un hold-up ? Des cambrioleurs qui avaient vu que le magasin était ouvert, les lumières éteintes et sans défense ? Ah, qu’il avait été stupide de ne pas être resté surveiller l’entrée ! Quoique, qu’aurait-il fait seul contre un groupe de malfrats ? Pas grand-chose je le crains. Et puis ce n’était pas comme s’il avait été en possession des clefs pour fermer le rideau métallique de la boutique non plus. Finalement il se félicita intérieurement d’avoir accompagné Zero dans la cave, car s’il avait fait son poltron et était resté à l’étage, à l’heure qu’il est il serait peut-être déjà en train de servir d’otage … Quelle veine ! Bientôt un claquement de porte se fit entendre ainsi que le bruit d’une clef s’insérant dans un verrou et tournant deux fois … Les voilà enfermés dans la cave ! Savaient-ils qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur ? Paniqué, Min Ho murmura un « que fait-on ? » à peine audible. Il jeta un œil à son téléphone, évidemment aucune barre de réseau n’était disponible, en même temps capter du réseau dans une cave en sous-sol était quasiment peine perdue. Mais là ça sonnait vraiment comme un vieux film d’horreur et le blondinet n’aimait vraiment pas ça. L’idée qu’il se trame là-haut des choses pas nettes ne le rassurait pas pour un sou et il ne savait pas quoi faire ni que dire. « Je vais essayer d’aller écouter ce qui se passe » finit-il par lâcher. Avec un peu de chance les cambrioleurs ne se doutaient pas d’une présence ici et s’il savait se faire discret il pourrait se faufiler derrière la porte fermée à double-tour et espérer entendre quelque chose. Toujours guidé par le halo de son téléphone, il grimpa le plus silencieusement possible les marches menant jusqu’à ladite porte et plaqua son oreille contre le panneau. « Faut vraiment être bête pour laisser un magasin grand ouvert en pleine nuit sans surveillance, hein patron ? » « Il aura compris son erreur, le pauv’ gars. Bon, je m’occupe de la caisse, si vous voulez faire la razzia sur quelques sucreries, faites-vous plaisir, c’est Noël ce soir ! » Min Ho sentit un frisson lui parcourir l’échine. Il redescendit dans la cave et retourna auprès de Zero. « Des cambrioleurs. Ils ont profité de la panne de courant et du fait que la porte du magasin soit resté ouverte, les rustres ! » murmura-t-il. « Que va-t-on faire ? »

HJ - ça c'est ce qui s'appelle un retard monstre ! Encore désolée ! Je vais essayer de mieux m'en sortir la prochaine fois niveau organisation XD

[ HJ : plus court que d'hab, et en retard, désolée ><]


Qui aurait cru qu’une simple visite coutumière dans sa boutique préférée l’aurait entraîné dans une telle pagaille ? Au départ simple petite visite, la situation était en train de virer au cauchemar. Tout avait commencé par l’évanouissement de Mr Saito dans l’arrière-boutique. Le propriétaire de la confiserie avait un peu exagéré la chose en confiant la boutique pour « un instant » à Min Ho afin de courir chercher de l’aide à l’hôpital à deux rues d’ici. Il avait la panique facile, et s’était emballé pour rien, puisque quelques instants après Zero était apparu dans la pièce principale de la boutique, apparemment en forme. Tout du moins, à cause de la malencontreuse panne de courant qui avait affecté l’ensemble du magasin, et comme la nuit tombait sur Séoul, Min Ho n’avait pas pu constater la grosse tache de sang sur le front de son ancien enseignant et pensait donc qu’il allait parfaitement bien, à l’entendre ne s’inquiéter que du fait que le jeune homme le vouvoyait.

Ils s’étaient retrouvés bien assez vite à descendre à tâtons dans la cave de la confiserie dans l’espoir de trouver une lampe de poche ou quelque chose de plus performant pour pouvoir s’éclairer dans la pénombre de la pièce principale. Il avait fallu que cette panne survienne alors qu’un homme était blessé, un autre était pressé car il devait retourner travailler et quand il faisait nuit. C’était bien leur veine, tiens. En tout cas Zero avait eu une bonne idée d’aller fouiller dans la cave, surtout pour la suite des événements. En effet, alors qu’ils cherchaient frénétiquement un moyen de s’éclairer, car le téléphone de Min Ho, aussi efficace soit-il, n’était pas assez performant pour cela, ils avaient entendu des éclats de voix inconnus et avaient rapidement compris qu’il s’agissait d’intrus dans la boutique. Comme s’il n’y avait pas eu assez de problèmes dans ce début de soirée, après le malaise, la panne, il fallait maintenant l’arrivée de cambrioleurs dans une pauvre confiserie ! Non vraiment, le blondinet se demandait lequel entre lui et Mr Saito attirait les ennuis comme un aimant. Peut-être les deux, et lorsqu’ils étaient ensembles, les malheurs étaient combinés voire multipliés.

En tout cas, le jeune homme avait pris la décision d’aller écouter l’oreille collée contre la porte de la cave pour voir ce qui se tramait en haut. Il put entendre une bribe de conversation entre les deux intrus et demanda, à moitié paniqué, à moitié sceptique, ce qu’ils allaient bien pouvoir faire. Zero semblait avoir une idée qui lui trottait en tête mais d’après lui il fallait être fou pour la mettre en application. Et c’est pourtant ce qu’il fit. Il intima à Min Ho de se coller contre le mur et ce qui s’ensuivit laissa le blond perplexe. Il fut sidéré de voir que l’idée de l’enseignant était tout simplement de frapper à la porte. Il faillit hurler qu’ils allaient être repérés mais il s’interrompit en entendant la voix d’un des cambrioleurs dire « un intrus ! ». Quel était le but de la manœuvre de Zero, ils allaient bientôt le savoir.
La porte de la cave s’ouvrit soudainement sur deux silhouettes assez imposantes. Malgré la pénombre, Min Ho ne put que voir le vilain croche-pied qu’imposa le professeur à l’un des deux colosses qui s’effondra sous ses yeux, tête la première dans les escaliers. On se croirait presque dans un vieux film de baston mal tourné, et le blond réprima un rire jaune. Qu’en était-il du deuxième ? Il n’avait pas l’air ravi de voir son collègue étalé sur les marches de l’escalier. Ben le problème fut rapidement réglé, Zero lui referma tout simplement la porte sur la figure, l’assommant tout aussi proprement que le 1er. « Ah, sensei … », se contenta-t-il de dire, bouche bée, en entendant le concerné dire que visiblement, son plan kamikaze avait marché. Ah bah ça, pour avoir marché, il avait marché ! Ils avaient maintenant deux malfrats assommés à leurs pieds.

Les deux compères se hissèrent donc en dehors de la cave et retournèrent dans la pièce principale. Bon, ils n’avaient pas trouvé de lampe, ou tout du moins l’avaient laissé à sa place dans le sous-sol, mais vu ce qui venait de se passer, ils allaient attendre que le propriétaire revienne.
Pendant ce temps, Min Ho en profita pour passer un coup de fil à son manager qui risquait de pester face au retard qu’il avait. Par chance, le blondinet était quelqu’un d’investi et de travailleur qui ne manquait jamais une répétition au sein de son agence et qui n’avait pas tendance à mentir pour se trouver des excuses. Grâce à son honnêteté, son manager ne fit pas d’objection et le crut sur parole. Min Ho lui expliqua également l’intrusion des cambrioleurs dans la boutique et annonça qu’il devrait sans doute faire une déposition au commissariat. Le supérieur se montra compréhensif et l’autorisa à reporter le shooting photo vu que c’était un cas de force majeure, mais qu’il allait devoir être au top pour la prochaine séance pour ne pas les mettre en retard. Min Ho raccrocha et soupira d’aise. Il jeta un œil à Zero et, en souriant, dit : « Je me suis arrangé pour mon boulot, je suis content ! ». Après tout, il avait de la chance d’être tombée sur un bon manager qui plus est compréhensif, sinon ça aurait bardé !

Plus de peur que de mal, voilà un petit proverbe qui pouvait bien résumer la situation. Min Ho était bien ravi que toute cette histoire à dormir debout soit achevée, il pourrait dormir sur ses deux oreilles ce soir. Quoique, sans être un poltron, tous les événements de cette soirée l’avaient remué et ce n’était pas impossible qu’il se réveille en sursaut en plein milieu de la nuit après avoir vu le visage des malfrats dans un vieux cauchemar déstabilisant. Mais il était inutile de se poser ce genre de questions pour le moment, le problème était de régler son emploi du temps avec son manager puisqu’il devrait sans doute faire une déposition auprès de la police à propos de ce qui s’était passé. Il avait donc passé un rapide coup de téléphone à ce dernier afin de lui expliquer le plus posément possible la situation. Il avait prié pour qu’il ne le prenne pas pour un fou tentant de lui raconter un mensonge plus gros que lui afin d’obtenir sa soirée peinarde au dernier moment. Il fallait avouer que l’histoire qui venait d’arriver aux deux protagonistes était loin d’être banale. Un aveugle qui se cognait la tête et tombait dans les vapes dans la réserve d’une confiserie, le patron de la boutique qui abandonnait son magasin aux mains d’un client pour aller chercher les secours au lieu de se contenter d’un coup de fil, une panne de courant mal tombée, une virée dans la cave et l’incrustation de deux cambrioleurs mal lunés ayant pour but de dérober non seulement la caisse, mais en plus tous les Haribo et leurs dérivés se trouvant ici, ce même aveugle et ce jeune client terrassant à coup de porte dans la figure lesdits malfrats … Cela faisait un peu beaucoup pour une seule et même soirée et deux personnes. Même dans les films de SF les plus loufoques, on ne poussait pas la plaisanterie si loin. Et pourtant, c’était ce qui venait de leur arriver.

Une fois son appel passé, Min Ho revint vers son camarade du soir et lui annonça tout content qu’il avait réglé sa situation sans trop d’encombre. Ce dernier venait de passer un coup de fil à son ami gérant de la confiserie pour lui annoncer qu’il était en un seul morceau et qu’il était inutile de faire venir les ambulanciers. Il avait enchaîné avec un appel vers la police pour leur signaler la tentative de cambriolage toute récente. Apparemment la police serait là d’une minute à l’autre, et ce n’était pas plus mal. Zero enchaîna les événements en lui proposant d’aller dîner dehors une fois cette histoire terminée. Il souligna le fait qu’il n’avait pas eu de temps libre depuis un moment, chose que le blondinet ne pouvait nier sans mentir. Souriant, même si le brun ne le verrait sans doute jamais, il lança : « Sans soucis ! Je pense qu’on a besoin de se changer les idées après cette histoire à dormir debout ~ ». La sirène de la police municipale se fit bientôt entendre et Min Ho se tourna instinctivement vers la porte d’entrée. Il ne fallut même pas une minute pour que des hommes vêtus de costumes bleu marine pénètrent dans l’établissement et leur demandent immédiatement si c’était eux qui avaient appelé pour le cambriolage. Ils avaient acquiescé et les avaient laissé opérer.
Bientôt, Zero se montra impatient et proposa à son compagnon de s’éclipser. Seulement, le jeune homme redoutait que s’ils partaient sans demander leur reste, la police risquait de trouver cette attitude quelque peu suspecte et c’était la dernière chose qu’il souhaitait. Lui demandant de patienter une seconde, il s’éclipsa et se dirigea vers l’un des agents de la sécurité afin de lui poser directement la question. « Excusez-moi, mais nous sommes plutôt fatigués avec tout ce qui s’est passé, est-ce qu’il serait possible de nous entendre demain, à tête reposée ? ». L’agent sembla réfléchir, pour voir si c’était une possibilité à envisager ou non. Min Ho usa de ses meilleurs talents de comédien afin de lui tirer une tête déconfite et complètement éreintée, et cela porta sans doute ses fruits parce qu’après un silence suivi d’un bref échange, il lui dit : « Très bien, mais je veux vous voir demain sans faute, tous les deux. Dès que vous avez un créneau passez au commissariat, on se chargera de prendre en compte votre déposition. ».

Min Ho remercia le policier de sa compréhension et retourna vers Zero afin de lui annoncer qu’il avait réussi à reporter la déposition au lendemain. Ils n’auraient plus qu’à y retourner entre deux activités de groupes du jeune chanteur et musicien et ce serait réglé. Il jeta un coup d’œil à la pièce qui était sans dessus dessous et annonça au professeur qu’ils pouvaient partir. Il passa donc la porte encore grande ouverte par laquelle un violent courant d’air glacial filtrait, et il remonta son écharpe sur son nez afin de se protéger des basses températures séoulites de début de soirée. « J’imagine que vous savez déjà où vous allez m’emmener, sensei ? ». Il ne parvenait décidément pas à le tutoyer et Zero allait devoir s’habituer à se faire vouvoyer par un jeune homme à peine moins âgé que lui, c’était ainsi. Une fois que le blond prenait une habitude, il était difficile de la lui faire perdre. Ah la la … Un vrai papy !

[ Je te propose de poster direct dans le secteur restauration =] ]

Hah non désolée j'ai oublié de te dire qu'il est fini depuis longtemps x)