Choi Eun Hee ♣

«Salut, moi c'est Eun Hee, la fille que tu ne remarques pas, ou presque pas. Tu sais la fille mignonne mais pas trop, qui gonfle les Joux et parle toute seule. Je suis un fantôme, on me remarque juste sur la liste des notes quand elles sont affichées car je suis souvent dans les dix premiers, mais c'est tout. Ne vous accablez surtout pas sur mon sors, j'aime bien cette vie, je m'aime bien comme ça. En fait je suis plutôt fière de la personne que je suis, je ne privilégie plus les relations amicales, amoureuses ou haineuses depuis j'ai 13 ans. Cela ne conduit qu'à des adieux déchirants, et j'en ai trop vécu jusqu'à aujourd'hui. »

Effectivement Eun Hee n'a rien d'une fille populaire, elle est calme, intelligente mais extrêmement discrète. L'étudiante n'aime pas se faire remarquer, même si elle danse bien, se débrouille en chant et a de bonnes notes, elle fait tout son possible pour que les autres ne se souviennent pas de son prénom. Son visage enfantin à la peau laiteuse marque certaines personnes mais elle est loin d'avoir l’attitude sexy et sereine que les hommes idéalisent. Eun Hee ne joue pas vraiment de son physique, elle ne joue pas tout cours. Elle danse, chante, étudie, mange et dors. Son plus gros problème est sûrement ce problème de sociabilité. La demoiselle ne se mêle pas aux autres étudiants, les travaux de groupes sont une torture autant pour elle que pour ceux qui l'accompagnent. Eun Hee ne sait pas comment se comporter avec les gens, la plupart du temps elle se montre gênée, bredouille et réagit brusquement. Même avec les gens qui lui sont plus ou moins proches elle est mal à l'aise et n'en dit jamais trop.C'est là qu'on se demande : comment une fille aussi mal à l'aise peut chanter et danser devant des gens ? Pour Eun Hee ce n'est pas la même chose, la danse est sa passion et rien ne l'empêchera de danser, il en va de même pour le chant. D'ailleurs elle ne sourit que grâce à ces deux choses. Lorsqu'elle ne pratique pas sa passion, elle a le visage plutôt fermé, exprimant une certaine gêne, voir timidité. Quelque chose qui n'encourage pas les gens à l'approcher.

Mais à part cette partie, il y a beaucoup de choses chez Eun Hee qui font d'elle une fille normale même si elle ne le montre pas toujours. Elle prend soin d'elle, se sent bien dans sa peau, elle aime cuisiner, s'endormir en écoutant de la musique, des choses normales, banales. Ce n'est pas parce qu'Eun Hee n'exprime pas ses sentiments qu'elle ne ressent rien, qu’elle ne parle pas beaucoup d'elle qu'elle n'a rien à dire. Mais ne croyez pas qu'aller simplement lui demander comment elle va percera sa coquille.

Eun Hee n'est pas un accident, elle est juste arrivée comme ça, par un acte d'amour, une surprise, voilà, Eun Hee est une surprise. Mais dites-moi, une surprise n'est-elle pas faites pour faire plaisir . Oui, normalement oui. Mais tout le monde n'a pas la même vision des choses... 

« Chéri... Je suis enceinte... De quatre mois ». Pas de larme sur le visage de Mme Choi, mais un léger sourire gêné.

Cette scène se passa sur le balcon d'une chambre d'hôtel de Paris. Le futur papa fut partagé entre le sentiment de bonheur et de surprise. Certes après trois ans de vie commune il semblait normal pour un couple d'avoir un enfant, mais ils ne s'y étaient pas préparé. Ils décidèrent calmement de mettre fin à leur voyage en France et rentrèrent à Séoul. La capitale de la Corée du Sud fut le lieu de naissance de le petite Eun Hee, destinée à être traînée de pays en pays. Elle vécut 8 ans à Séoul, avant que ses parents ne se remettent à voyager. La demoiselle trouva cette expérience plutôt bien, même si les adieux furent tristes, ses parents lui promirent de l'inscrire dans une école de danse. La danse, Eun Hee l'avait commencé à l'âge de 5 ans, c'était une petite fille timide et calme, mais la danse l'aidait beaucoup à s'exprimer. La petite famille Choi s'installa aux Etats-Unis. L'adaptation ne fut pas facile, apprendre la langue, se faire de nouveaux amis, nouveau professeur de danse...

La danse fut la seule chose à laquelle la jeune fille pue se raccrocher, la seule façon qu'elle avait de montrer ses sentiments mais aussi son talent. Aux États-Unis elle suivait des cours de danse contemporaine et de danse classique, Eun Hee avait du talent, ses professeurs étaient toujours tristes de la voir partir, que ce soit à 8 ans quand elle quitta Séoul, ou à 14 ans quand elle quitta Boston pour Tokyo. Ses parents ne se rendaient pas compte que cela blesser vraiment leur fille. Il l'encourageaient dans sa passion trouvant leur fille vraiment talentueuse mais aussi pour qu'elle vive son rêve comme eux vivaient le leur en voyageant de pays en pays. Elle s'était fait des amis, une nouvelle vie. M et Mme Choi n'imaginaient pas à quel point leur fille était compréhensive, car celle-ci avait déjà surpris une de leurs conversations concernant le déménagement, sans surprise connaissant l'amour pour le voyage qu'avaient ses parents. Eun Hee pleura, pleura encore, apprit les bases du japonais, fit ses adieux et déménagea une nouvelle fois.

À Tokyo, dans sa nouvelle école, elle se fit le moins d'amis possibles, anticipant un potentiel nouveau déménagement. Discrète, toujours dans son coin, elle ne tenait absolument pas à revivre des adieux, c'était trop dur. Elle s'était aussi rendu compte que trop s'attacher rendait les choses encore plus difficiles, et même lorsqu'elle ne partait pas, que quelque chose se passait mal dans ses relations, c'était dur, toujours et encore plus difficile à vivre pour la jeune fille émotive qu'elle était. 
La danse ? Sa plus grande passion, elle ne la quitta pas pour autant, malgré la concurrence, la jalousie, elle se battait au travers d'elle. Même si elle n'était pas la meilleure, elle était bonne, assez pour rentré dans une école de danse à Tokyo. C'est dans la capitale japonaise qu'elle se découvrit un talent pour le chant, certes moins développé que la danse, mais sa voix n'avait rien de désagréable, douce et pure, apaisante. Eun Hee resta tout de même un peu en arrière, pour qu'on ne la remarque pas trop pour ce qu'elle était, juste pour son talent, pas pour sa personnalité. La danse devint un grand parti de sa vie, elle réussissait toujours.

«  Ma puce... » souffla Mme Choi en regardant sa fille faire ses valises. «  Non maman, je ne viendrais pas en France, je rentre à Séoul, je ne changerais pas d'avis. » lui répondit-elle le visage vide d'expression. Eun Hee comptait bien s’installer à Séoul chez son cousin. Elle voulait revenir aux sources, hors de question de devoir se familiariser avec un nouveau pays, une nouvelle langue et tout le reste. Elle était déterminée, n'avait pas versé une seule larme, elle avait vaguement souhaité une bonne continuation à ses professeurs, de même pour ses quelques amis. Kirin était son nouvel objectif, elle avait un dossier en béton, la motivation et son cousin pour la soutenir vue que lui aussi comptait être acceptée à Kirin pour la rentrée de la FAC. Ses parents approuvèrent, ne comprenant que trop tard le mal qui avait toucher leur fille à chaque déménagement.
À peine installer chez son cousin elle recevait la lettre l'invitant à auditionner pour Kirin. Ce qui fut bizarre, c'est qu'elle ne se sentit pas du tout mal à l'aise devant le jury, comme si les adultes l'intimidaient moins que les jeunes de son âge. Elle passa la porte la tête haute. «  Bonjour, je suis la candidate n°158 Choi Eun Hee ». Dès qu''on lui donna le signal elle commença à danser, d'une façon originale, avec souplesse, mélangeant classique et pop. Elle ne fit pas une seule erreur, si ce ne fut l'expression triste sur son visage, une expression mélancolique, perdue. Eun Hee eut peur que cela joue sur le résultat, même si elle avait donné le meilleur d'elle-même, même si sa chorégraphie avait été un sans-faute. Il y eut un silence. «  On a besoin de rigueur et de sérieux, bravo mademoiselle ». Eun Hee fut accepter au sein de l'école. Aujourd'hui ses parents gardent de ses nouvelles et sont fiers de sa réussite. Son cousin lui aussi prit dans l'école essayé de la motiver pour qu'elle sorte de sa coquille. Mais rien n'y fait, elle danse pour elle car elle n'a trouvé personne pour qui danser. Malgré sa discrétion, certains professeurs gardent un œil sur elle. La jeune Coréenne ne veut pas se faire trop d'amis alors qu'elle sait qu'elle ne quittera plus jamais la Corée, enfin pas plus de deux semaines. Elle danse, elle chante et elle donne l'impression de bien le vivre de cette façon. Si elle ne dirait pas non à l'idée de faire ses débuts, elle sait qu'il lui reste du chemin à parcourir et des obstacles à franchir.