Un problème ? Je t'écoute !

Le fait qu’aucune des questions qu’elle avait posé ne concerne le problème de Jae Sun sembla déstabiliser quelque peu la jeune infirmière. D’un côté, il n’avait pas eu d’autre choix que de nier face aux questions posées, car il n’était ni malade, ni en mauvaise santé, et cherchait encore moins à sécher les cours. Une fois lui avait suffi, et c’était la cause pour laquelle il était aujourd’hui présent devant Melle Lim. Il avait vraiment horreur de sécher les cours, autant vous dire que ça n’arrivait seulement que quand il avait quarante de fièvre et qu’il était cloué au lit avec impossibilité d’en sortir. Elle lui avait donc demandé, intriguée, de quelle sorte de renseignement il s’agissait, et le jeune homme s’était empressé de lui demander, non sans une once d’hésitation dans la voix, s’ils ne pouvaient pas en parler ailleurs. En effet comme le proverbe le disait si bien, « les murs ont des oreilles », et ce, surtout dans les lycées. Les filles – et les garçons aussi aiment lancer et propager des rumeurs plus ou moins vraies, et dans tous les cas, il ne se sentait pas assez à l’aise dans cette petite pièce blanche qu’était l’infirmerie pour parler d’un sujet délicat. De plus, le côté médical du lieu l’oppressait, il n’était pas un fervent partisan des hôpitaux et autre cabinets médicaux, et devoir parler d’un sujet qui lui tenait à cœur entouré de produits aseptisant, de boîte de compresses, de ciseaux, de désinfectants et j’en passe, le mettait quelque peu mal à l’aise.
Par chance, la jeune infirmière fut très compréhensive et même si elle aussi semblait avoir hésité avant de répondre, elle lui avait proposé de se retrouver plus tard dans un café dont elle lui donna l’adresse. Jae Sun ne connaissait pas l’enseigne mais ne dit rien de plus.
Il remercia donc chaleureusement Melle Lim pour sa compréhension et quitta l’infirmerie d’un pas tout aussi rapide qu’à l’aller.

Le jeune homme avait déjà terminé les cours, exceptionnellement il avait fini plus tôt aujourd’hui, mais l’infirmière devait avoir encore des heures de travail à accomplir, d’où l’heure du rendez-vous fixée à cinq heures et demie. Soupirant, il alla se poser à la cafétéria de Kirin et s’acheta un chocolat chaud. Il fallait qu’il patiente … Et le stress qui le rongeait depuis quelques jours ne l’aidait pas à l’être. Il ne pensait qu’au pire, bien qu’une lueur d’espoir brille encore dans ses yeux noisette. Il s’attendait à ce que la jeune femme lui annonce la même chose que ce que les médecins avaient dit à Heaven. Tss … N’y avait-il aucune justice dans ce monde ? Pourquoi les hommes tuant des femmes et des enfants se retrouvaient-ils juste en prison où ils étaient nourris, logés et blanchis ? Pourquoi les gens ayant moins d’argent que d’autres galéraient plus dans le vie ? Et … Pourquoi les gens possédant un don entraînant un rêve devaient voir ce dernier s’éloigner à cause d’une fichue maladie ? Trop de questions auxquelles, une fois de plus, le jeune coréen n’avait pas de réponse. Impuissant, il se contenta de siroter son chocolat chaud en poussant de légers soupirs. Il finit par enfoncer ses écouteurs dans ses oreilles en espérant que ça dissuaderait d’éventuels camarades de venir lui parler.

Lorsqu’il fut seize heures, Jae Sun se décida à partir. Il passa d’abord par l’appartement qu’il occupait avec sa cousine pour se changer, il serait plus discret s’il ne portait pas son uniforme scolaire. Il prit un simple jean et un pull, surmonté d’une longue veste noire. Il posa son sac de cours et récupéra seulement son portefeuille, son téléphone et son baladeur.
Vers seize heures trente, il quitta son chez lui dans l’espoir de trouver rapidement ledit café. Il sortit donc précipitamment et pour une fois, il prit le bus pour se rendre directement en centre-ville. Après quoi, il demanda plusieurs fois son chemin à des passants pressés et cumula des informations parfois contradictoires.
Il tourna pendant un moment, s’engageant dans des ruelles, tournant à un angle de rue, tentant une rue plus fréquentée … Il était totalement perdu, et demanda à nouveau son chemin, comme un touriste qui se serait égaré. Une jeune femme eut l’amabilité de s’arrêter et de prendre son temps pour lui expliquer. En fait, il n’était plus bien loin de ce fameux café, il lui suffisait de traverser encore trois rues et il serait rendu. Il remercia chaleureusement la passante qui reprit sa route, et il fit de même dans la direction opposée.
Il consulta brièvement sa montre en apercevant enfin l’enseigne du café en face de lui. Il avait quelques minutes de retard. En espérant que Melle Lim ne serait pas déjà arrivée.
Il pénétra dans l’établissement et une serveuse vint l’accueillir en lui demandant s’il venait seul ou s’il attendait quelqu’un. Il répondit qu’il devait effectivement voir une amie, et il balaya rapidement la salle du regard avant d’apercevoir la jeune infirmière déjà attablée. Il le signala à la serveuse qui le laissa aller s’installer.
Une fois que Jae Sun fut attablé à son tour, la jeune infirmière lui demanda de quoi il voulait lui parler. Il resta un instant silencieux, cherchant ses mots. Ce n’était pas simple d’exprimer ce qu’il voulait, alors il tenta quelques tournures hasardeuses dans sa tête avant de lâcher :

« Qu’est-ce que vous pouvez me dire sur les acouphènes ? »

Balancé comme ça, cela faisait vraiment étrange. Il risquait de se prendre un regard inquisiteur, du genre « tu es concerné ? », mais bon, tant pis. Selon la réaction de Melle Lim, il anticiperait. Il ne fallait surtout pas qu’il fasse l’erreur de mentionner Heaven.

D’ores et déjà, pourquoi rougissait-elle aussi violemment en le voyant s’installer en face d’elle ? Etait-elle gênée de devoir aller dans un café avec un étudiant de l’établissement dans lequel elle travaillait ? Cela pouvait se comprendre, Jae Sun non plus n’était pas spécialement à l’aise, assis à cette table, les mains posées sur ses genoux, à ne pas savoir comment aborder ce sujet épineux qui l’empêchait de dormir depuis quelques jours. Toujours est-il qu’elle rougissait un peu trop pour une infirmière juste mal à l’aise de prendre un chocolat chaud en compagnie d’un de ses « patients » pas si régulier. Qu’était-elle allée s’imaginer ? Il réfléchit une seconde, et comprit tout aussi rapidement : à tous les coups, elle avait mal interprété ses propos. Il avait parlé de rumeurs, de sujet délicat, de choses gênantes … En y repensant, la seule interprétation possible à ce genre de paroles ambigües était que Jae Sun avait un gros faible pour son infirmière et avait préféré l’emmener ailleurs que dans son lieu de travail pour le lui avouer. Il faillit rire nerveusement en comprenant son manque de tact, et rétablit très la situation en répondant le plus franchement possible à sa question. Bien sûr, comme il était venu lui demander conseil, il répondit à la question de Melle Lim par une autre question. Une simple question maladroite qui risquait d’éveiller de drôles de soupçons chez la demoiselle. Pourtant, elle semblait déjà toute soulagée d’entendre sa question concernant une maladie, un mince sourire s’étant étiré sur son visage fin. Pour sa part il n’avait pas le cœur à sourire, alors il s’abstint, mais il pouvait comprendre que si elle s’était méprise sur la raison de leur présence ici, qu’elle soit soulagée.

Avant de lui donner une réponse, la serveuse vint interrompre leur conversation sérieuse –bien qu’elle vienne à peine de débuter, et leur demanda s’ils avaient choisi. Jae Sun n’avait même pas réfléchi à quoi que ce soit qu’il pourrait ingurgiter, étant donné que son estomac était totalement noué. En entendant la jeune femme opter pour une tartelette à la fraise et un chocolat chaud, Jae Sun demanda la même boisson mais se passa de nourriture. Cela risquait de rester coincé dans son estomac et de le rendre encore plus nauséeux qu’il ne l’était déjà. Lui qui avait toujours une mine guillerette et souriante, pour le coup c’était un peu comme si on avait enlevé les couleurs de son monde et qu’il se retrouvait dans un lieu en noir et blanc alors que les autres voyaient ces couleurs. Drôle de métaphore, mais Jae Sun se sentait bizarre ces derniers temps. L’envie d’aider les gens était déjà très présente en lui, mais il ne s’était jamais autant donné à fond pour quelqu’un. En tout cas, il espérait obtenir quelques informations qui lui permettraient de rassurer Heaven.

Mais visiblement, elle ne connaissait pas grand-chose sur la maladie. C’était ce qu’il craignait. Après tout, les études pour être infirmière dans un établissement scolaire devaient être différentes de celles pour être chirurgien dans un hôpital, il s’en savait fichtrement rien. Lui, son seul domaine de prédilection était la musique et il ne connaissait pas grand-chose en dehors de cela. Non pas qu’il soit un inculte né, mais il mettait tellement de cœur et d’enthousiasme dans sa passion qu’il passait sans aucun doute à côté de nombreuses choses. Oh, bien, comme tout adolescent de son âge, il lui arrivait de sortir, d’aller se balader, de faire des virées en ville avec des amis, d’aller au karaoké … Mais en général lorsqu’il allait mal comme en ce moment, il s’enfermait dans la musique pour ne plus en sortir. Même quand il allait bien d’ailleurs, puisqu’il allait jusqu’à retourner à Kirin le soir venu pour aller s’entraîner encore et toujours, priant pour qu’un membre du personnel ne le surprenne pas un jour.
Vraiment, il était pitoyable. Son chocolat avait été servi depuis belle lurette et il était toujours en train de fumer devant lui. Il avait toujours les mains posées sur les genoux, la tête baissée, regardant le bois poli de la table, sans adresser un moindre regard à l’infirmière. Une pointe de déception était née en lui, et pourtant il ne pouvait rien y faire. Ce n’était pas la faute de Melle Lim si elle ne pouvait pas vraiment le renseigner sur le sujet. Il prendrait son courage à deux mains et irait voir un médecin, en priant pour ne pas tomber sur celui qui avait suivi son « amie » et lui lancerait, l’air de rien : « ah, vous parlez de la jeune Kwon Heaven ? » …

" Dis moi, JaeSun... tu ... es atteins ? "

La phrase était tellement inattendue qu’il sursauta, manquant de renverser son chocolat et celui de son interlocutrice en heurtant la table avec son genou. Il s’excusa maladroitement de son geste brusque, avant de lancer, un sourire maladroit sur le visage :

« Ah ! Non, non ! Ce n’est pas moi ! C’est … hm … une amie. »

Il ne voulait pas mentionner Heaven dans la conversation, en tout cas, pas tout de suite. Est-ce qu’elle avait été une fois admise à l’infirmerie parce qu’elle avait eu une crise devant un autre étudiant ? Elle ne lui avait pas dit si elle avait déjà eu ce genre de soucis. Vu la manière dont elle l’avait repoussé lorsqu’il avait parlé de se rendre à l’infirmerie, peut-être y avait-elle déjà été confrontée. Peut-être que Melle Lim savait que Kwon Heaven souffrait de graves acouphènes, peut-être …

« J’ai une autre question. Mon amie étudie à Kirin elle aussi. Est-ce que ses acouphènes vont remettre en cause ses études ? Va-t-elle devoir tout abandonner, ou a-t-elle une chance, aussi infime soit-elle, de continuer ? »

L’espoir se lisait clairement dans les yeux éteints de Jae Sun. C’était la seule source de lumière qu’on pouvait y déceler, d’ailleurs. Il faisait de son mieux pour dissimuler son agacement d’être impuissant face à une situation qui le dépassait, mais c’était bien difficile de se contenir quand ce sujet nous tenait tant à cœur.

HJ – 1020, je suis en forme o/

Quelle maladresse ! Il avait renversé le contenu de leurs deux boissons sur la table en bois ciré. La jeune infirmière eut le bon réflexe de reculer brusquement sa chaise afin de limiter les dégâts sur ses affaires, et par chance, il y eut plus de peur que de mal. Jae Sun était nerveux, vraiment nerveux, sinon il ne se serait pas laissé aller à ce genre de maladresse intempestive. Ce n’était pas vraiment le genre de la maison, lui qui était plutôt perfectionniste et faisait attention au moindre de ses gestes.
Elle quémanda une serveuse qui passait avec son plateau afin de lui signaler l’accident et celle-ci s’affaira pour nettoyer un peu la flaque de café répandue sur le sol. Melle Lim se confondit en excuses pour tout ce remue-ménage ainsi que pour avoir rajouté du travail à la pauvre serveuse, et Jae Sun fit de même, s’efforçant d’être convaincant, même si des problèmes plus importants qu’une flaque de café renversée le préoccupaient bien plus.
La jeune femme avait donc cru qu’il venait lui parler en son nom, et le brun s’était empressé de dissiper le malentendu en avouant immédiatement que cette histoire concernait non pas lui, mais une de ses amies. Ces paroles avaient semblé rendre curieuse la jeune infirmière vu la lueur brillante et animée que venaient de prendre ses pupilles noisette. Le jeune homme n’aurait pas vraiment su dire si cette soudaine curiosité était juste à titre professionnel, du fait qu’elle n’avait peut-être jamais eu affaire à un « patient » atteint d’acouphènes, ou si c’était un trait de son caractère qui faisait que lorsqu’on lui racontait quelque chose, elle désirait toujours en savoir plus. Si ça ne tenait qu’à lui, Jae lui aurait bien avoué qui était concerné dans l’histoire, mais il doutait que cette dernière apprécie qu’on divulgue sa maladie au « premier venu ». Non pas que l’infirmière scolaire soit une parfaite inconnue, mais quand on constatait à quel point Heaven avait rechigné avant de finir par se confier à Jae Sun, qu’elle fréquentait en tant que rival depuis maintenant trois années consécutives, il était difficile de croire qu’elle serait encline à raconter ce qui la rendait faible à qui que ce soit d’autre, que ce soit une personne compétente dans le domaine de la médecine ou non.

Il continua donc à assaillir l’infirmière scolaire de questions toutes aussi hasardeuses que les autres, espérant qu’elle lui répondrait quelque chose de positif afin qu’il ait de quoi rassurer son amie. Il continua de mentionner Heaven à la troisième personne en utilisant simplement le terme « mon amie ». Peut-être finirait-il par dévoiler son identité mais seulement quand il y aurait mûrement réfléchi. Il ne tenait pas du tout à froisser Heaven pour sa maladresse et de risquer de la perdre, d’une façon ou d’une autre. Il ne savait pas vraiment pourquoi il tenait tant à rester à ses côtés, alors qu’à la base ils étaient voués à se crêper le chignon, mais Jae Sun avait cessé depuis un moment déjà d’essayer de comprendre le fonctionnement du cerveau et surtout du cœur humain.
Les paroles de Nae Ga, prononcés d’une voix douce et calme, rassurèrent quelque peu le jeune homme. Son cœur qui s’était promptement emballé depuis le début de la conversation ralentit un peu le rythme et il sentit ses muscles se détendre légèrement. Selon elle, avec de la volonté, on pouvait tout réussir. La bonne blague, il se voyait très mal sortir une telle phrase à une tête de mule de première comme Heaven ! Cette dernière lui rétorquerait que ses belles paroles, il pouvait se les mettre là où il le pensait ! Elle renchérirait en disant que de la volonté elle n’en avait plus à revendre, que de toute façon sa maladie finirait par prendre le dessus et qu’elle baisserait bientôt les bras. Mine de rien, il commençait à bien la connaître, la Heaven ! Cependant, Jae Sun sentit son attention attirée par la dernière phrase de l’infirmière. « Mais elle pourra, je pense, être facilement découragée. Donc si tu tiens à elle, sois à ses côtées. » Malheureusement c’était plutôt facile à dire, et il fallait avouer que Jae Sun partageait l’opinion de son interlocutrice, cependant il avait beau tenter de la soutenir, il avait l’impression au final d’être totalement inutile en voyant que la coréenne s’enfonçait de plus belle dans son mal-être.

Puis elle lui proposa soudainement d’aller prendre l’air en marchant un peu, qu’ils pourraient sans doute discuter plus tranquillement de cette façon. Elle n’attendit même pas la réponse du jeune homme et fila vers la caisse régler les commandes. Le coréen se sentait un peu gêné d’avoir gaspillé la moitié de celle-ci et en plus de la laisser payer le tout, mais visiblement Melle Lim était une femme qui avait la tête sur les épaules et il était sans doute inutile d’essayer de la contredire de quelque manière qui soit. Réprimant un soupir, il se leva et renfila sa veste avant de la boutonner, et se fit entraîner à l’extérieur par la jeune infirmière. Ils se mirent donc à marcher en silence, pour commencer, Jae Sun ne sachant plus trop quoi dire. Il n’avait même pas réagi à la dernière tirade de la jeune femme et ses paroles résonnaient encore dans son esprit embrumé. Il aurait aimé la remercier d’avoir pris le temps de discuter avec lui sur un sujet épineux, en l’absence de la personne atteinte qui plus est, mais pour le moment, aucun mot ne sortait de sa bouche. L’air frais fouettait son visage au fur et à mesure qu’ils avançaient face au vent, et quelques mèches venaient lui barrer la vue parfois, emportées par la brise. Marcher lui faisait beaucoup de bien quand il avait le cœur lourd ainsi, et ce silence était également apaisant, bien que parasité par le brouhaha de la foule de séoulites et le bruit des moteurs de voitures. De toute façon, la jeune coréenne ne tarda pas à briser ce silence en lui demandant s’il ne voulait pas lui donner l’identité de la jeune fille atteinte, histoire de l’aider personnellement. Voyant que Jae Sun mettait son temps pour répondre, elle marqua une légère pause avant d’ajouter « à moins qu’elle ne veuille pas à en parler … »

- Pour tout vous dire, elle n’est même pas au courant que je suis venu vous voir. Elle refuse de voir des médecins, disant que ceux qu’elle a déjà vu lui ont tous déconseillé de poursuivre ses études en arts scéniques. Je suis venu de mon plein gré, espérant apprendre de quoi lui remonter le moral, et … l’aider.

Il marqua à son tour une pause dans sa phrase, et finit par reprendre :

- Je ne sais pas vraiment ce qui me motive à ce point à vouloir l’aider à combattre sa maladie, à la base nous n’étions pas spécialement amis. Plutôt … rivaux, à toujours vouloir dépasser l’autre. Peut-être que je me dis que notre rivalité n’a plus lieu d’être si l’un de nous part avec un handicap dès le départ …

Mais pourquoi diantre racontait-il tout ça à la jeune femme ? Elle devait s’en ficher éperdument, elle devait déjà avoir bien des choses à gérer dans sa vie personnelle pour devoir s’occuper en plus de celle des autres. Mais il avait dit ces quelques mots plutôt spontanément, sans vraiment réfléchir, comme s’il fallait que les mots sortent de sa bouche. Pour le soulager, sans doute.