im hyun shik ❦ je vais te fracassis

On aura beau dire, retourner la situation dans tous les sens mais, un sourire peut cacher une larme. C'est ce que je me dis tous les jours. Les gens ne veulent voir que le bon côté des choses, positif et jovial. Ils n'essayent en aucun cas de creuser pour fouiner et trouver cette petite peine que l'on cache au plus profond de notre âme. L'être humain est parfois cruel. En aucun cas je veux faire un beau discours plein de nostalgie et de tristesse vu que nous ne sommes pas là pour. Mais malheureusement, c'est bien ce qui m'arrive. Toujours souriant, sociable et charmant mais au fond, bien au fond de mes tripes, cette petite faille fait de moi une personne sensible. Dessous cette carapace de garçon gentil que je me suis forgée, il y a mon autre moitié, plus et fragile et instable. Tout ça à cause de mon passé et de cette saloperie.. Mais voyez vous, je ne veux pas faire partager ma peine à mon entourage. Ça serait égoïste et insensé. Parce que oui, contrairement à certains, je pense aux gens qui sont autour de moi et non, je ne pense pas qu'à mon petit nombril. Je trouve ça frustrant ces personnes qui se prennent pour le centre du monde ou même, qui se plaignent alors qu'ils ont tout. C'est totalement puéril.. Alors je vis ma vie comme je l'entends ; et même si parfois je tombe, je me relève toujours. Les égratignures se font nombreuses mais avec le temps, elles cicatrisent, et on vit avec. La danse ainsi que ma famille m'aident d'ailleurs et comme je suis un battant et que je bosse pour arriver à mes fins, ça me change les idées.
Mais arrêtons un petit peu avec ça, et passons à quelque chose d'un peu plus gai, voulez vous ? Bien. Donc premièrement, je n'aime pas les tensions ou me sentir en froid avec quelqu'un. Ça ne me plait pas, tout simplement. Je vais facilement vers les gens exclus ou même ceux qui ne se prennent pas pour de la mierda. Depuis mon arrivée à Kirin, je me suis rendu compte que ma réputation était devenue ainsi : un garçon gentil, aimable et serviable. Toujours là pour les autres. Et drôle. Oui parce que ne me parlez pas de tirer la tronche. Le rire, c'est la vie. Je crois bien que si je ne voulais pas devenir une idole, je serais comique. J'adore voir les gens sourire et rigoler à gorge déployée par ma faute. Je suis satisfait et oui, cela m'apporte ma dose d'endorphine nécessaire à mon bien être personnel. J'ai bien trop pleuré pendant mon enfance et mon adolescence et je sais qu'il faut en profiter tant qu'on le peut. La vie est bien trop courte pour se prendre la tête. C'est aussi pourquoi je n'arrête pas de bouger. Tant que je le peux cependant. Un garçon dynamique donc. J'aime que l'on me surprenne et j'aime surprendre. De nouvelles expériences, même minimes mettent vraiment du piquant dans votre vie. J'ai aussi, grâce à mon éducation et mon expérience personnelle appris à être généreux. Donner aux plus démunis que soit et surtout, dédramatiser. Il y a bien plus malheureux que soi sur terre donc no prise de tête, s'il vous plait. Et arrêtez de vous plaindre. Je ne supporte pas ça. Ou juste sortir un « J'ai mal aux pieds » ou « j'ai trop la dalle ». Avouez, vous l'avez sorti au moins une fois dans votre vie. L'être humain se plaint, ce n'est pas bien grave. Mais à trop haute dose, ça devient chiant. Et franchement, j'ai juste envie de vous clouer le bec dans ces moments là. Je ne suis pas impulsifs mais il y a des manies que je ne supporte pas. C'est ainsi, tout simplement. La franchise peut-être un défaut comme une qualité mais interprétez le à votre sauce. Si parfois je vous repousse, n'ayez pas peur hein. C'est simplement que j'ai besoin de m'isoler de temps en temps. Je suis un solitaire, il ne faut pas l'oublier. Mais j'adore être en compagnie et avoir du bruit autour de moi. Ça me rend vivant. Tout un paradoxe.. Haha !
L'histoire c'est que je vous ai raconté tout ça mais au fond, je ne me connais pas tant que ça. Il est difficile de se décrire sur un plan caractériel. Alors je pense que les personnes les mieux placées pour me juger, se sont vous ; qu'en pensez vous ?

Une partie un peu plus délicate ici. Ma vie. Mon histoire. C'est qu'en parler, ça me fait toujours cet effet. Comme si une falaise s'étendait sous mes pieds et que mes heures étaient comptées.. parce qu'elles le sont. Un, huit, dix ans, je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre. Oui, je suis malade. Oui cette saloperie est dans mon corps et pour l'instant, aucun traitement n'existe. Depuis petit je me trimballe cette chose et je ne sais pas comment gérer ça. Alors je la met entre parenthèses, et je continue ma vie de jeune étudiant, ne me préoccupant de rien. Mais quand toute cette histoire me remonte à la tête, j'en ai des sueurs froides. Je ne sais pas si vous avez déjà eu cette sensation mais, se dire qu'on peut mourir à n'importe quel instant de la journée, c'est effrayant. Quitter une personne et se dire que c'est peut-être la dernière fois de notre vie qu'on la voit, c'est aussi oppressant. Je suis atteins de cardiomyopathie, une maladie cardiovasculaire, qui touche le myocarde, le tissu musculaire du cœur. Les premiers symptômes sont survenus à l'âge de sept ans, alors que je jouais au tennis avec mon père. J'avais déjà des problèmes d'asthme mais cette fois ci, l'insuffisance d'oxygène était bien plus élevée. Je me suis finalement évanoui, pour me réveiller aux urgences, où toutes sortes de machines étaient reliées à mon corps grâce à des seringues ou autres piqûres dans le genre. Être un enfant et se retrouver sur un lit d'hôpital, c'est injuste. Après les explications et plusieurs récidives, je demandais à mes parents en larmes:

« Mais pourquoi ça me tombe dessus Maman, pourquoi moi ?
Je ne sais pas mon chéri, je ne sais pas. »

me disait-elle, ses joues pleines d'eau. Que vouliez vous qu'elle réponde ? Mon destin était ainsi fait, elle ne pouvait rien y changer. Mais je grandissais avec ça, me rongeant petit à petit. J'en perdais toute envie. Je m'enfermais sur moi même, bien que mes amis de l'époque n'en démordaient pas. Rester à mes côtés quoi qu'il advienne. Même tout gosse, l'amitié, c'est sacré. Puis ma famille... ça c'est de la famille. Soudée comme personne, à mes petits soins.. j'en étais presque mal qu'on m'apporte tant de gentillesse. J'ai grandis dans une famille modeste en plein cœur de Séoul, où mes parents tenaient une petite épicerie de quartier. Une sœur jumelle aussi, qui me soutenait de ses petits bras chétifs. Nous entretenions aussi de bonnes relations avec le reste de la famille, nous retrouvant de temps à autre pour des réunions les dimanches midi.
Les études ne marchaient pas spécialement bien vu que j’enchaînais les séjours à l'hôpital, suite à mes insuffisances cardiaques. À l'âge de dix ans, alors que je regardais une émission de variété, en voyant ce fameux boys band connu à l'époque, je me disais:

« C'est ça, c'est ça que je veux faire. »

Et du jour au lendemain, je me suis mis à danser, chanter.. Mes parents voyaient par là une manière de me perdre encore plus rapidement. Je m'épuisais facilement mais avec les entraînements, ma respiration se faisait plus forte et solide. Il fallait l'avouer, la danse m'avait permis de me reconstruire. J'avais retrouvé goût à tout et j'avais enfin un but dans la vie: devenir une idole.
À seize ans, à cette fameuse époque de l'année, les castings chez Kirin Arts School venaient de débuter. Mes parents qui me soutenaient mais qui avaient cependant peur m'y avaient amené, ainsi que ma sœur jumelle, qui elle aussi voulait se lancer dans la musique. En entrant dans la salle où se déroulaient les castings, je préférais ne rien dire au début, et faire mon show. Le jury n'allait pas me juger en tant que malade, mais en tant que Im Hyun Shik, jeune Séoulite parmi tant d'autres. À la fin, c'est avec stupeur que j'appris que j'étais pris à bras ouverts. Je leur avouais cependant mon problème, espérant que ça n'allait rien changer à leurs avis. Bien heureusement, non. Ma sœur fut aussi admise et me voilà étudiant à la Kirin Arts School depuis 4 ans. Cette année est un peu particulière vu que tout a changé ici.. mais je ne vois aucun problème à ça. Un bon moyen je pense de repropulser Kirin au rang de meilleure école artistique de la Corée.
La suite me dira ce qu'il en deviendra mais je pris de tout mon être pour pouvoir un jour monter sur scène, avant de quitter ce monde. Quand on dit que les rêves maintiennent en vie, je n'ai qu'une chose à dire: je l'espère.