- Citation :
- Cher candidat au poste de professeur au sein de Kirin,
Votre dossier a bien été lu et retenu, vous êtes attendu(e) le jour de l'entretien.
Elle se tenait devant les portes du bâtiment principal de la Kirin... Elle ne s'attendait pas du tout à ça! À vrai dire, elle était même sous le choc... Allait-elle vraiment enseigner dans cette école ou l'Académie de danse de Pékin lui a fait une mauvaise blague? Pour elle, c'était claire comme de l'eau de roche: il n'existait pas de lycée d'arts plus classe que celui-ci. Soufflant un bon coup, elle se décida à rentrer, se présentant à l'hôtesse d’accueil. Celle-ci lui indiqua un chemin à prendre murmurant doucement «Bonne chance madame Kang.» alors la jeune femme ne pût s'empêcher de la corriger avec une pointe d'humour dans la voix:
«Non, mademoiselle Kang.»
Et elle partit, suivant les indications qu'elle avait mémorisées.
Jamais Ja Pil ne s'était rendu compte à quel point son allure est digne de celle d'une lady. Toutes ces années de yoga, danse, théâtre et expression corporelle lui on valut une démarche d’aristocrate anglaise et c'est plutôt impressionnant. Alors, les gens pouvaient bien ce permettre de l'appeler «madame», même si ceci lui déplaît: elle n'était pas mariée après tout. À peine s'était-elle rappelée de ça qu'elle se retrouva devant une porte sur laquel il y a avait marqué «이사» (directeur)... Elle hésita un long instant à toquer mais s'asseya quand elle repensa au fait que son rendez-vous était prévu pour dans une demi-heure. Au moins, elle n'était pas en retard.
Au bout de dix minutes, un petit groupe d'adultes (certainement des enseignants) entrèrent dans le bureau du directeur, elle les observa d'un air incrédule... C'était quoi tout ce monde? Y'avait-il un problème dans l'école? Ja Pil regarda alors tout autour d'elle, elle s'attendait à voir un flot d'élève déchainés voulant attaquer leurs professeurs à coups de matraque, mais rien du tout! Et pendant les vingt prochaines minutes, aucune personne ne sortira du bureau.
Il restait deux minutes... La jeune femme fixait sa montre, sentant tout de même la pression bouillir dans son corps... C'était surtout tout ces gens qui étaient actuellement dans le bureau qui la stressaient tant... Elle s'était imaginé toute sorte de scénarios: juges, militaires, famille cachée, gendarmes...
«Mademoiselle Kang, vous pouvez entrez.»
Elle tourna la tête, regardant le petit homme trapu au pas de la porte. Elle sourit, se leva et lui serra la main. Ce type ne lui inspirait pas confiance... Il avait une tête de... Pédophile... En espérant qu'il n'en soit pas un! Il lui proposa d'entrer dans le bureau d'un signe de tête, elle ne se fît pas prier! Elle découvrit les individus qui étaient rentrés avant elle assis un peu partout dans la pièce... Et étrangement, leur présence la rassura. Elle se dirigea vers le seul siège libre, le redoutable fauteuil qui se trouvait en face de celui du directeur... «La chaise de la mort». Comme elle s'y doutait, le proviseur l'invita à s'assoir, ce qu'elle fît, en regardant les autres personnes du coin de l’œil. Il la rappela à l'ordre, se présentant, présentant les tierce personnes et elle même. Il lui posa deux, trois, questions puis lui dit: «Faites nous un cours sur la tristesse.». Et bien ce brave monsieur l'avait prise de court! Ja Pil fît les gros yeux et se leva. Il rajouta:
«Les professeurs faisant act de présence seront vos élèves.»
Elle fît alors un grand sourire, en regardant un de ses élèves de substitution en particulier... C'était un homme plutôt... Beau. Il lui permettra d'oublier le regard vicieux du directeur.
«Mettez vous en rang, face à moi.»
Je ne peux vous dire plus de chose par rapport à ce cours improvisé, à part peut être que désormais une partie des professeurs de Kirin savent désormais exprimer leur tristesse grâce à des gestes.