Hey, you ! Come over here ! - Ft. Han Jun Su

Hey, you ! Come over here !

I want you to be my new friend ♥

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand j’avais décidé d’enfin lever mon corps de dessous mon drap et de glisser hors de mon lit : aujourd’hui, je n’avais  qu’une heure ou deux de cours, mais j’avais dans l’intention d’aller me poser un peu à Kirin, dans l’espoir de trouver un peu d’inspiration pour mes nouveaux croquis, autant pour ceux que je devais remettre à mon professeur que ceux que j’avais promis à mon frère pour une tenue de soirée classe mais pas trop chic. C’était bien mon frère … Classe mais pas trop chic ? N’y a-t-il pas un terme pour ça ?
J’enfilais un long mais simple manteau noir par-dessus ma simple tenue presque de jogging, toujours dans les tons gris et blanc : voilà, un petit passage de main dans mes cheveux, de l’eau sur mon visage pour avoir l’air plus réveillé qu’avant et en avant, j’étais prêt à y aller. Je pris un fruit qui trainait sur la table et sortit de la maison, mais à peine au bout de la rue, je dus faire demi-tour : si je voulais aller travailler un peu avant d’aller en cours, je devrais emmener mon sac, mes calepins et si possible, car ça pourrait être utile, mes affaires pour mes cours.

Enfin, la silhouette des immenses bâtiments de la Kirin Art School se dessinait devant moi : j’adorais ses bâtiments, ni trop anciens ni trop neuf,  spacieux et accueillants, chaleureux, qui donnait envie d’y rester. J’aimais beaucoup les quartiers réservés aux étudiants en stylisme, très spacieux, où ronronnaient les machines à coudre et où les mannequins changeaient de poses et de tenues à chaque visite, mais l’endroit où je me sentais le plus à l’aise, c’était l’amphithéâtre : c’était une salle immense, avec beaucoup de places où s’installer, se cacher et observer. Observer les gens jouer, vivre et devenir quelqu’un d’autre dans le but de plaire aux spectateurs. Ici, je trouvais toujours de l’inspiration. Ici, je me sentais bien et je pouvais dessiner sans que personne ne vienne me déranger.
J’y pénétrais discrètement, pour ne pas déranger les personnes en jeu sur le plateau et allais me réfugier au fond de la salle. Je pris place dans l’un de ses superbes et extrêmement confortables fauteuils qui occupaient la place en face de la scène. Les genoux croisés sur le fauteuil, je sortis un calepin d’une de mes nombreuses poches et posais mon regard sur la scène, me laissant porter par l’ambiance calme, décontractée et apaisante qui régnait ici, et mon crayon de papier commença à dessiner des formes sur le papier, et je m’enfermais dans ma bulle, laissant le monde extérieur vivre à son propre rythme.

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Hey, you ! Come over here !

Quand un de ses camarades l'avait appelé pour lui demander de passer après ses cours pour répéter une scène, Jun Su avait eu l'extrême envie de refuser. C'était important, certes, mais cela n'empêchait rien au fait que le jeune homme n'avait aucune envie de rester après les cours pour bosser sur des scènes vues et revues. Mais son ami avait tellement insisté, lui faisant en même temps la liste des raisons de pourquoi sa présence était nécessaire et importante, que Jun Su n'avait pas pu refuser en fin de compte. Alors le voilà, pendant sa dernière heure de cours, à attendre comme un condamné à mort. D'habitude, il était toujours joyeux, parce que c'était son dernier cours et que cela signifiait qu'après, il était libre de rentrer chez lui et de se reposer avant de devoir aller chercher son frère à l'école. Mais aujourd'hui c'était différent : alors qu'il restait environ vingt minutes de cours, le jeune étudiant regardait deux mouches voler ensemble, et il ne savait même pas si elles tentaient de se reproduire devant lui ou si elles étaient juste en train de voler l'une sur l'autre. Une tapote sur son épaule attira son attention et lorsqu'il se retourna, il croisa le regard de son camarade en théâtre, qui lui faisait d'étranges signes qu'il n'arrivait pas à comprendre. Fronçant les sourcils, Jun Su hocha la tête, parce qu'à force c'était énervant d'essayer de comprendre, puis se retourna au moment où la sonnerie retentit. Génial, se dit-il alors que son ''ami'' venait poser son bras sur ses épaules pour l'empêcher de s'enfuir. Les gamins étaient trop intelligents maintenant...

« On y va ? »

Hochant simplement la tête, Jun Su le suivit avec autant d'envie et d'énergie qu'un escargot. Ils arrivèrent rapidement à l'amphithéâtre, où se trouvait deux autres jeunes filles, elles aussi présentes pour répéter cette fameuse scène. Ils commencèrent presque immédiatement pour ne pas perdre de temps, et, au bout d'une heure et demi, ils avaient terminé ce qu'ils avaient à faire. Ils partirent en premier, laissant Jun Su derrière, celui-ci étant encore en train de ranger ses affaires et le bazar qu'ils avaient fait. Un inconnu était installé dans un des fauteuils, dessinant sans faire attention à ce qu'il se passait autour de lui. Soudainement, les lumières s'éteignirent et les deux jeunes hommes se retrouvèrent dans le noir complet, perdus. Restant paralysé quelques temps, Jun Su ne put s'empêcher de se dire que cela lui rappelait que trop bien son aventure avec Ming Mi... puis, essayant d'avancer, il se cogna contre quelqu'un, qui appartement tentait d'avancer aussi sans se prendre les sièges dans les jambes.

« Euh, je crois qu'on a un petit problème... » commença-t-il avant de se cogner contre un fauteuil, embarquant en même temps l'inconnu avec lui dans sa chute. « Ah, désolé ! Vous allez bien ? »

feat. Suh Ji Hei

Hey, you ! Come over here !

Why ? Am I so unlucky ?

Les acteurs d’aujourd’hui ne semblaient pas extrêmement motivés pour jouer. Enfin sur les quatre que je voyais, surtout l’un d’entre eux semblait presque au bord de l’agonie à devoir jouer et même s’il jouait bien, on pouvait sentir qu’il n’avait pas envie, qu’il connaissait son texte et son rôle sur le bout des doigts mais qu’il n’avait pas vraiment envie d’être là. Cela me fit sourire : on aurait dit moi  quand on me levait tôt le matin. Leur pièce semblait assez intéressante et l’univers dans laquelle elle semblait se dérouler me parlait : me laissant porter par mon inspiration et par l’univers qu’ils créaient de par leur jeu, j’oubliais totalement de dessiner ce que j’avais prévu et me lançais dans des croquis de lieux ou de tenues fantaisistes.

Au bout de ce qui me sembla être un très court moment, le groupe se sépara : celui que j’avais repéré semblait être le seul à rester ranger et les autres, qui semblaient plus jeunes et moins responsables, sortirent en trombe en faisant beaucoup de bruits, ce qui me coupa dans ma lancée. Après quelques minutes de réflexion, je me levais, décidé à aller aider cet inconnu qui semblait peiner à tout faire seul, lorsque les lumières s’éteignirent d’un coup. Ah. Bordel. Pourquoi moi ? J’étais déjà assez maladroit en temps normal, alors devoir me déplacer dans une salle où il n’y avait aucune lumières et où les meubles étaient disposés de façon aléatoire, ça n’allait pas être de la tarte …

Me rappelant que je n’étais pas seul, je tentais de descendre vers la scène sans chuter : si je devais rester ici dans le noir, autant rester avec quelqu’un, quelqu’un qui me semblait assez fiable en plus. Je tentais de m’habituer à l’obscurité mais je me cognais alors contre quelque chose. Ou plutôt contre quelqu’un. A croire que l’inconnu avait eu la même idée que moi … Sa première remarque provoqua chez moi un petit rire amusé devant sa déduction, un rire irrépressible. Mais j’ai vite cessé de rire quand j’entendis un bruit sourd et que je me retrouvais au sol, mon inconnu m’ayant entrainé dans sa chute, cet homme à moitié avachi sur moi.


« Hum … Euh … Ouais, ça va. Et toi, ça va, rien de cassé ? »


A vrai dire, je n’osais pas vraiment me relever, de peur de chuter une nouvelle fois ou de me prendre un meuble, comme mon nouvel ami.


« Dis-moi … Ça arrive souvent des blackouts comme celui-ci ? Ou on a juste une poisse pas possible ? Marmonnais-je d’un ton amusé. »

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Hey, you ! Come over here !

Jun Su n’avait jamais eu de chance : même pour les petites choses de la vie de tous les jours il lui arrivait forcément quelque chose. Il tente de faire du sport pour se remettre en forme : il se foule la cheville et a été obligé de demander à une inconnue de l’aider à marcher, les faisant plus tard chuter ensemble. Ming Mi vient garder son frère parce qu’en plus de s’être foulé la cheville, il est malade : coupure d’électricité, puis bloqués dans l’ascenseur et route terrifiante jusqu’au disjoncteur. Le jeune homme en venait à se demander si quelqu’un avait quelque chose contre lui. Avait-il fait quelque chose ses derniers temps qui auraient pu vexer une entité quelconque… ? Dans tous les cas, aujourd’hui n’était toujours pas son jour, ni celui du pauvre inconnu qui venait de croiser son chemin. Alors que son groupe était déjà partie, l’électricité se coupa d’un seul coup, les laissant dans le noir complet. Décidément, lui et l’électricité… Mais en plus de ça, alors qu’il se cognait contre un des siège, il embarqua avec lui le jeune homme, s’affalant à moitié sur le pauvre inconnu qui n’avait rien demandé.

« Oh euh oui, moi ça va. » répondit-il, toujours affalé. Après tout, s’il bougeait, ça rajouterait encore plus de chances à leur malheur, enfin c’était illogique, mais voilà. « Hum, non je crois pas… C’est déjà arrivé quelque fois, mais depuis le temps que je suis ici, c’est la première fois que ça m’arrive. » dit-il en relevant la tête, se cognant en même temps contre ce qui semblait être le menton du jeune homme. « Oh ! Désolé… Attends, je vais me relever, enfin je vais essayer. » proposa-t-il après avoir éclaté la mâchoire de l’inconnu. Dans un sens, ça lui rappelait sa première rencontre avec Kim Hae Ri lors d’une cérémonie, il lui avait renversé son verre d’eau sur sa belle robe, et elle lui avait bien fait regretter. Elle était effrayante cette fille… « Je n’ai pas mon portable sur moi, enfin il est dans mon sac mais je ne sais plus où est mon sac, justement… » Il espérait vraiment que l’inconnu avait son portable avec lui, pour appeler quelqu’un ou même pour pouvoir s’aider de la lumière pour avancer dans la pénombre. « Au fait, je m’appelle Jun Su, enchanté, malgré les circonstances. Et encore désolé pour la chute, et le coup aussi… »

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Hey, you ! Come over here !

What's ... Unexpected, but why not ?

Sérieusement … Pour ce qui est d’une première rencontre, ça je savais y faire : moi qui voulais simplement aller l’aider à ranger, me voilà affalé sur le sol, ce garçon installé, enfin plutôt avachi, de façon assez compromettante. Ah punaise … Je prie pour que jamais mon frère et ma sœur ne l’apprenne. Ou que n’importe qui ne l’apprenne. Parce que là, sérieusement, si jamais ils l’apprenaient, en moins d’une demi-seconde ils se feraient des idées et en à peu près aussi peu de temps, la moitié de la planète serait au courant. C’est ça le problème quand nos frères et/ou nos sœurs ont une vie sociale, contrairement à nous : notre vie peut-être exposé au monde entier sans que vous soyez au courant en moins d’une minute … Enfin, pour revenir à ma situation embarrassante, je ne semblais pas être le seul à être mal à l’aise, car mon interlocuteur semblait lui aussi très embarrassé. Mais peut-être était-ce parce qu’il m’avait entrainé dans sa chute. Et dans ce cas-là j’étais le seul à avoir des idées mal placées … Ce qui était aussi très probable.

L’inconnu semblait aussi malchanceux et maladroit que moi, selon ce qu’il sous-entendait dans sa phrase : il ne put pas le voir dans le noir, mais j’eu un petit rictus amusé. Décidément, tout semblait être drôle aujourd’hui, en ce moment surtout : il ne valait mieux pas prendre la situation au sérieux, autant la jouer cool. Enfin, cool mais pas au point de ne pas sentir le coup de tête que je venais de me prendre dans le menton.


« Aouch … »


Comme je le pouvais, je tentais de masser un peu ma mâchoire, tout en évitant de donner un coup à mon pseudo-agresseur, qui semblait plus inquiet qu’autre chose.


« Ça va, t’inquiètes pas pour moi. Attends, juste … Assieds-toi déjà, commençais-je en l’aidant à se redresser, pour moi aussi pouvoir m’asseoir un peu plus confortablement. Je vais regarder si j’ai mon portable sur moi. En espérant que je ne l’ai pas laissé avec mes affaires à côté du fauteuil, marmonnais-je dans ma barbe inexistante, en fouillant un peu mes poches. »


A mon grand regret, j’avais dû laisser mon portable dans la poche de mon manteau, sur le fauteuil dans lequel j’avais pris place. Mais j’y trouvais un briquet, sûrement l’un de mon frère, que j’avais dû lui confisquer un jour et que j’avais oublié de lui rendre ou de ranger. Je l’allumais comme je pouvais et mis la flamme devant mon visage, en tentant de détailler mon inconnu plus si inconnu que ça, vu qu’il venait de se présenter.


« Enchanté Jun Su. Moi c’est Ji Hei. Et arrête un peu de t’inquiéter pour ça, c’est pas grave, j’ai connu pire comme situation. Au moins, on a un peu de lumière, ce qui veut dire qu’on pourrait presque se déplacer à travers la salle, mais j’ai peur que tu finisses par te casser quelque chose ou par me tuer accidentellement, plaisantais-je en lui faisant un clin d’œil. »


Je fis une petite pause, pour reprendre mon souffle et aligner deux-trois idées. Ce type, Jun Su, semblait amusant. Enfin pas amusant dans le sens où il ne faisait pas exprès d’être drôle, mais disons qu’il semblait ridiculeusement maladroit et soucieux des autres, un poil plus que moi-même, et c’était ça qui m’amusait.


« T’étais pas mal distrait aujourd’hui quand tu jouais, enchaînais-je brusquement. »


Car oui, c’était pas la première fois que je venais observer les théâtreux jouer. C’était pas la première fois que je le voyais en somme, mais c’était bien la première fois que je lui parlais.

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Hey, you ! Come over here !

Sans le vouloir, Jun Su cherchait à tuer l’inconnu en face de lui. Ce n’était pas de sa faute, certes, mais cela ne changeait rien aux faits : après s’être écrasé contre un pur inconnu, Jun Su avait réussi à lui mettre un coup de tête dans le menton. Une petite douleur de protestation retentit dans sa petite caboche, mais ça ne devait être rien à côté de la douleur ressentie par le jeune homme. Heureusement que Jun Su n’avait aucuns objets dangereux sur lui, sinon il aurait très certainement réussi à tuer le pauvre gars en moins de trois minutes, et sans le faire exprès en plus. Silencieusement il suivit les directives qu’il lui était adressé, ne voulant pas créer une nouvelle catastrophe. Actuellement, il priait pour que l’autre trouve son portable, mais apparemment ce ne fut pas le cas, ce qui démoralisa quelque peu le jeune étudiant. Une flamme, venant très certainement d’un briquet, s’alluma juste devant son visage, ce qui le fit sursauter un peu à cause de la surprise.

« Ah, enchanté Ji Hei. » répondit-il, essayant de sourire sans paraître étrange. « J’ai peur de ça aussi… n’approche pas trop près ton briquet, avec ma chance, je risque de mettre le feu à l’amphithéâtre voir à l’école entière… » Et de mourir avec, quand il y pensait plus minutieusement. Et même s’il survivait à cet incendie, l’école allait le poursuivre en justice, lui faire payer les réparations, l’emmener en prison parce que, bah en fait il ne pourra pas payer. Ou alors il était un peu paranoïaque, il devrait arrêter de regarder des séries policières tirées par les cheveux. La phrase suivante venant de Ji Hei le surprit, et pendant quelques secondes il ne sut pas quoi répondre. « Oh, ouais j’avais pas vraiment envie de rester après les cours… Ah mais attends ! C’est toi le garçon mignon, d’après certaines filles de ma classe, qui est souvent ici, silencieux ? » demanda-t-il même s’il connaissait déjà la réponse à sa question.

« Peut-être devrions-nous aller chercher nos portables non ? Ou du moins nos affaires, pour sortir d’ici. » proposa-t-il au jeune homme. Lorsqu’il eut sa réponse, ils prirent leur temps pour aller chercher leurs affaires l’un après l’autre, essayant de ne tuer personne au passage. Lorsqu’ils arrivèrent devant les portes, Jun Su tenta de les pousser mais celles-ci étaient apparemment fermées. Reculant sous la pression, il se cogna contre Ji Hei qui lâcha son briquet quelque part, briquet qui heureusement s’éteignit avant d’atteindre le sol ou les sièges. « Les portes sont fermées. » Merci Captain obvious. « Et on vient de perdre ton briquet… bouge pas, je vais le retrouver ! » dit-il en poussant un peu Ji Hei et se mettant à quatre pattes, cherchant le briquet qui devait être dans les environs. « Mais pourquoi les portes se sont fermés ? Tu crois qu’il y a un problème général avec la sécurité ? » Mais peut-être que s’il retrouvait le briquet, ils pourront tenter de sortir par la petite porte dans les coulisses, qui mène à un couloir où normalement les élèves n’ont pas le droit d’entrer.

feat. Suh Ji Hei

Hey, you ! Come over here !

Oh, are you scared ? So cuuuute !

Ce garçon ne cessait de m’émerveiller : après m’avoir fait tombé, s’être excusé, m’avoir légèrement assommé, s’être une nouvelle fois excusé, il avait sursauté quand j’avais allumé mon briquet et sa réaction me faisait penser à un petit lapin éclairé pour la première fois par les phares d’une voiture. Trop mignon le coup du petit animal effrayé. Mon cœur d’homme sensible était déjà touché, mais je devais résister : après tout, je ne le connaissais pas. Enfin, que depuis quelques minutes. Même s’il y avait déjà plus de contacts physiques entre nous qu’entre la majorité des gens que j’avais rencontrés depuis mon arrivée ici … Je devais donc résister à l’envie de pincer sa joue et de tirer dessus, comme je l’aurais fait à ma petite sœur. Je le devais. Fierté personnelle.


« Si jamais tu fous le feu ici, et qu’on survit, j’te balance sans hésitation à notre procès, le taquinais-je, d’humeur joueuse. »


Par contre, sa réponse à ma réplique par rapport à son jeu me fit hausser un sourcil et sourire intérieurement. Bon, je l’admets, peut-être aussi extérieurement.


« Je ne savais pas qu’on m’avait repéré et catalogué comme mec mignon mais silencieux. D’habitude, silencieux ça va plutôt avec mystérieux, bad boy et tout … Et mignon, ça va avec bruyant, petit et joyeux. Les filles sont bizarre d’associer deux termes comme ça, plaisantais-je sans réellement m’en soucier. Pour ce qui est de ton jeu, c’est pas négatif ma remarque : c’est juste que ça se sentait que tu n’étais pas vraiment là, ajoutais-je avec un petit sourire, avant de me relever et de lui tendre la main pour l’aider. »


Nous partîmes chercher nos affaires, chacun notre tour, et je dois admettre que je mis un temps fou à rassembler tous mes croquis : une partie d’entre eux avait glissé sur le sol et je dus me contorsionner pour les ramasser sans y foutre le feu ou ne plus rien voir. Une fois cela fait et nos sacs sur nos épaules, nous nous dirigeâmes naturellement vers la porte de l’amphithéâtre qui était … Fermée bien sûr ! Un vrai scénario de film d’horreur … Ou romantique en fonction de la personne qui regardait. M’enfin bon … Alors qu’il tentait d’ouvrir les portes, Jun Su bascula vers l’arrière et mon réflex fût de le rattraper, quitte à lâcher mon briquet. Re-bonjour noir complet. Jun Su se laissa glisser au sol, me bouscula un peu et commença à chercher mon briquet, ou du moins c’est ce qu’il devait être en train de faire. A vrai dire, il faisait tellement noir qu’il aurait pu être en train de laver le sol ou de défaire mes lacets que cela m’aurait été égal.


« On a vraiment une de ses chances nous … C’est pas croyable, ajoutais-je en éclatant de rire et en me laissant choir à côté de lui. Attends, pousse toi un peu, je vais te faire un peu de lumière avec mon téléphone. »


Et hop, aussitôt dit, aussitôt fait.


« Franchement, ça m’étonnerait que ce soit un problème général … Dis-moi, tes petits copains avec qui tu jouais, ils sont du genre à faire des mauvaises blagues de ce genre ? demandais-je en espérant que ce n’était pas ça. Au pire, si c’est ça, ils viendront nous ouvrir dans quelque temps. Et si personne ne vient, et bien on a nos téléphones maintenant au  moins ! Ah, si ce sont ses jeunes qui ont fait ça … Faudra que je les présente à mon frère, ils vont s’adorer, ils ont le même humour, soupirais-je en secouant la tête. »

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Jun su se sentait mal, mais dans un sens, le jeune homme le faisait rire en même temps. Grâce à lui l’atmosphère était plus légère et Jun Su ne se sentait pas obligé de s’excuser toutes les deux minutes, ce qui était déjà une grande avancée pour lui. Il n’avait malheureusement pas vu correctement le visage de Ji Hei, mais d’après ce qu’il avait pu voir il semblait assez jeune ; il devait avoir son âge ou était même plus jeune. S’il était, Jun Su espérait que ça n’était pas de trop, ça serait gênant que quelqu’un de trois ou quatre ans plus jeune soit plus responsable que lui. Alors qu’il cherchait le briquet qu’il venait de faire tomber, un deuxième corps le rejoignit et grâce au portable de Ji Hei, ils purent voir plus clair. « Mes camarades ? Je ne pense pas… à vrai dire je ne les connais pas beaucoup, on n’est pas amis. Tu penses vraiment qu’ils nous auraient fait cette blague idiote ? Tu ne les connais même pas, ça serait impoli non ? » demanda-t-il tout en continuant de chercher le briquet qu’il ne semblait pas trouver. Puis, au bout de quelques secondes, quelque chose cogna contre sa main et il attrapa le petit objet, le tendant immédiatement à son propriétaire. « Et voilà ! » dit-il en souriant, content d’avoir au moins fait une chose de bien dans sa journée.

« On peut toujours aller voir la porte de secours, enfin la porte ‘’interdite aux élèves’’ même si je ne sais pas du tout si elle sera ouverte ou si elle nous mènera quelque part… » Jun Su se leva en premier, tendant la main à Ji Hei pour l’aider à se relever. Ils prirent leur temps pour arriver vers la scène, évitant de trébucher une nouvelle fois et de se blesser par la suite. Une fois sur scène, Jun Su se dirigea et guida l’autre jeune homme jusqu’à la fameuse porte, qui elle, s’ouvrit. Souriant, Jun Su entra dans le couloir : il n’y avait qu’une seule porte, alors il se dirigea naturellement vers celle-ci pour tomber… sur des toilettes. « Des toilettes ? C’est pour ça qu’on n’avait pas le droit d’y venir ? C’est des toilettes pour les professeurs ?! » Ce n’était pas rare, mais les trouver ici était plutôt surprenant… Il allait s’excuser auprès de Ji Hei avant de se rappeler que celui-ci lui avait dit de ne plus le faire. Ils retournèrent bredouille dans l’amphithéâtre et s’assirent au bord de la scène, démoralisés. « On devrait appeler quelqu’un non ? » dit-il en se retournant vers le jeune homme qui faisait toujours autant de lumière qu’il le pouvait. « Quand tu souris, tu ressembles à un lapin. » sortit Jun Su en se concentrant un peu plus sur le visage de Ji Hei, l’inspectant presque. « C’est mignon. »

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I looove the way you talk to me ♥

Le sol n’était pas si inconfortable que ça en soit. Quand on n’est pas seul et que l’on s’amuse, je pense qu’importe l’endroit, tout nous parait bien, confortable, agréable. Ça devait sûrement être pour ça que je me sentais bien en ce moment. J’observais celui que je considérais comme mon nouvel ami, ou du moins comme ma nouvelle distraction, chercher désespérément mon briquet dans le noir tâche qui s’avérait bien plus ardue qu’on ne l’imagine : pour employer une expression politiquement incorrecte, cela s’avérait aussi complexe que de chercher du respect face à une bande de jeunes collégiens en folie. Il finit par le retrouver et se retourna vers moi, sûrement avec un immense sourire ravi et avec des yeux pleins d’étoiles. J’avais l’impression d’avoir une version masculine, plus âgée et très très amusante de ma petite sœur en face de moi.


« Tu sais, les gens quand ils décident de faire une mauvaise farce, c’est pas toujours aux gens qui les connaissent bien.  Et je m’excuse si ce n’est pas eux, mais disons que l’option destin me semble un peu abusée, l’option accident est improbable, alors il ne reste que l’option du piège plus ou moins amical. Mais promis, si je me suis trompé, j’irais m’excuser. Peut-être, ajoutais-je avec un sourire légèrement sadique qu’il ne pouvait pas voir. En tout cas merci ! Tu n’es finalement peut-être pas si maladroit, après tout, tu as retrouvé mon briquet dans le noir, sans rien faire tomber ni bousculer,  le taquinais-je encore.»


Lorsqu’il proposa son idée d’aller voir ce qu’il en était de la porte plus ou moins interdite, une lueur d’espoir vit le jour en moi, en même temps qu’un peu de déception. C’est que je m’amusais bien moi en ce moment … Dans le noir, il me tendit sa main, que j’attrapais pour me relever, je rangeais mon briquet et gardais mon portable dans ma main pour nous éclairer. Nous arrivâmes sur la scène, poussâmes la porte interdite et là … Surprise ! Des toilettes. Mon dieu. Des foutus toilettes. Et là, ce fût l’apothéose : j’explosais de rire sans pouvoir m’arrêter, surtout en voyant l’air stupéfait de Jun Su. Oh, bon sang, on l’avait pas vu venir ça !

Nous retournâmes dans l’amphithéâtre et nous installâmes au bord de la scène, où je m’y écroulais, toujours mort de rire, en l’écoutant parler.


« Ouais, si tu ve … Quoi ? m’étranglais-je en entendant la deuxième partie de sa phrase et en rougissant violement. »


Ça, c’était totalement inhabituel comme compliment. Bon après, un lapin, c’est mignon. Mais franchement, ça faisait bizarre t’entendre ça et j’eu un petit rire nerveux.


« Et bien écoute … Merci, je suppose, ajoutais-je en passant ma main dans mes cheveux, gêné, après avoir posé mon portable entre nous deux, de façon à nous éclairer tous les deux. »


Je plongeais mon regard dans le sien et le détaillais aussi ; disposant de très peu de lumière, je fus obligé d’approcher assez près mon visage du sien pour pouvoir l’observer en détail.


« T’es pas mal aussi dans ton genre. Dans le genre mignon et maladroit, ajoutais-je en tirant légèrement sur sa joue, cédant à mon envie enfantine qui me tentait depuis un bon moment. T’as quel âge au fait ? Parce que bon, tu fais jeune en fait. J’aimerais pas être accusé de martyriser un mineur si quelqu’un nous trouvait. »


Toujours souriant, j’appuyais mon dos contre son épaule, pour m’installer confortablement. Ah, j’adorais ce type, il était tellement adorable et amusant !

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Jun Su était content de voir l’autre jeune homme rire, mais lui, n’y arrivait pas. Alors qu’ils découvraient des toilettes, le visage du jeune étudiant en théâtre s’écroula totalement, déçu. Il pensait avoir enfin trouvé une issue de secours, quelque chose, une piste qui aurait pu les aider, mais en fin de compte c’était pire que tout : cela ne menait à rien et Jun Su ne pouvait s’empêcher de penser que l’éclat de rire de Ji Hei était en partie causé par l’absurdité de la situation maintenant. Ils y avaient cru, et hop, la porte ne menait à rien. Jun Su allait très certainement confronter son professeur préféré de théâtre plus tard, qui avait, comme les autres, toujours refusé que les élèves n’y entre. Et dire qu’il fallait cinq minutes de marche pour aller aux toilettes les plus proche, les professeurs étaient bien égoïstes pour ce genre de chose… De retour sur la scène, ils s’y assirent au bord, et, toujours surprit par le fou rire de Ji Hei, Jun Su laissa sortir la première chose qui lui passa par la tête. Il s’attendait presque à une réaction négative mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, après avoir rougit, Ji Hei lui retourna gentiment le compliment.

« Mignon et mala… » commença Jun Su avant qu’une douleur dans sa joue le fasse stopper sa phrase. Le jeune homme lui tirait maintenant la joue comme s’il était un enfant enrobé et mignon que les adultes adoraient taquiner et pouponner. Il s’appuya ensuite contre son épaule, et ses mots mirent du temps avant d’arriver jusqu’au cerveau de Jun Su, qui, choqué, tourna la tête vers sa nouvelle connaissance. « Mineur ?! Moi ? Je… J’ai vingt-trois ans, merci ! Et toi, t’as quel âge ? Tu fais vachement jeune aussi, je te ferais dire. C’est pas parce que tu fais la même taille que moi que… voilà. » énonça-t-il, presque boudeur. Lui, un mineur ? Il élevait un enfant seul, il avait deux boulots et il était depuis longtemps responsable -ou presque en tout cas-. Surtout que Ji Hei semblait être assez jeune lui aussi, il avait certes le corps de quelqu’un qui pouvait avoir facilement dans les vingt-quatre ans, mais cela ne voulait rien dire : son sourire à dents de lapin lui donnait un air jeune, enfantin, presque innocent en fait. « Dis… t’es nouveau ici ? Je ne t’ai jamais vu avant. » demanda-t-il après un moment de silence.

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You're soooo funny ♪

Faut croire que j’avais touché un point sensible. C’est presque si je pu voir ses joues se gonfler sous le coup de la bouderie enfantine et un petit rire, gentil mais légèrement moqueur, m’échappa face à ce genre de comportement si mignon, qui me donnait encore plus envie de l’embêter, de le martyriser et de le traiter comme un petit enfant à qui je finirais par donner un bonbon s’il réussissait à me supporter jusqu’au bout. J’avais l’impression de jouer avec un petit garçon un peu capricieux, fier et un petit peu déçu de ne pas avoir trouvé ce qu’il attendait derrière cette porte, comme s’il avait reçu  un cadeau très différent de ce qu’il avait demandé à Noël.

Sa réaction ne se fit pas attendre et ne me déçut pas une seule seconde ! Ce fut … Epique me semble un mot juste et adapté. Il ne me repoussa pas de son épaule, mais sa tête pivota directement vers moi, un air mi colérique, mi choqué sur son visage de poupon.


« Ah mon dieu ! Tu aurais dû voir ta tête Jun Su ! Ah cette expression de surprise absolue, c’était génial ! Bon sang, dommage qu’on n’ait pas plus de lumière ! arrivais-je à dire entre deux gloussements de rire incontrôlables. Désolé, je m’excuse, je voulais pas te vexer, promis, je plaisantais, ajoutais-je en tapotant gentiment son épaule en signe d’excuses, d’apaisement. En plus, on a le même âge, alors bon, pas la peine de se prendre la tête pour ça … D’accord ? »


Mes yeux pétillaient d’amusements en croisant son regard, mais je fis de mon mieux pour garder un air un minimum sérieux. Je ne voudrais pas que mon nouvel oreiller si confortable aille bouder à l’autre bout de la scène, ce serait gênant. Tout d’abord parce que ça ne serait pas pratique pour la lumière et ensuite parce que je ne serais plus installé confortablement enfin !


« En tout cas, … J’adore ta façon d’argumenter, ne puis-je m’empêcher d’ajouter avec un clin d’œil.»


Ah, humour provocant quand tu nous tiens ! Sa question suivante me prit au dépourvu.


«  Nan, pas vraiment … J’ai fait ma rentrée ici en même temps que tout le monde, je sais juste être discret. Très, trop même il parait. Et puis, je suis en cursus de stylisme, alors ça aide : y’a tellement peu de monde, que pour la majorité des étudiants nous sommes invisibles, plaisantais-je. Toi par contre, je t’avais déjà vu : t’es plutôt populaire parmi les acteurs et tu joues plutôt bien d’après ce que j’ai pu voir. Même quand tu n’es pas motivé, le taquinais-je en ébouriffant ses cheveux. »


Un court silence s’installa, que je brisais après l’avoir longuement dévisagé, pesant le pour et le contre de notre rencontre. Jun Su pourrait-il être le premier ami que je me ferais à Kirin ?


« Je t’aime plutôt bien toi. Je m’amuse bien avec toi. Même si t’as une poise horrible. »

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Hey, you ! Come over here !

« Hum, ok. » répondit-il lorsque son nouvel ami lui répondit qu’ils avaient le même âge en fin de compte. Il ne s’y attendait franchement, mais avec aussi peu de lumière les apparences pouvaient être trompeuses, après tout. Jun Su aurait bien aimé bouder dans son coin mais il n’en avait pas réellement l’envie, il faisait complètement noir et sa seule compagnie était celle de Ji Hei. De plus, malgré les petites taquineries, sa présence n’était pas dérangeante du tout, au contraire. Cela faisait bien longtemps que Jun Su n’avait pas été aussi détendu avec quelqu’un qu’il venait juste de rencontrer, voir même un peu trop, ce qui n’était pas normal chez lui. « J’ai jamais vraiment su argumenter… sauf avec les enfants. » ajouta-t-il discrètement, sans pour autant en dévoiler plus. Le pire, c’est que c’était totalement vrai : devant des personnes âgées de plus de quinze ans, il n’avait plus aucun pouvoir, il commençait à se sentir mal et semblait tout faire à l’envers. Heureusement pour lui qu’il n’était pas un cas autour des enfants aussi, sinon son petit-frère serait depuis très longtemps en mauvaise condition…

« Hum, je voulais dire, c’est ta première année ? Tu es arrivé avant ou après les changements avec la nouvelle directrice ? Parce que si t’es arrivé en plein dedans, je te plains, ça a été un vrai bordel… » Jun Su se souvenait encore de l’attaque surprise par des gens habillés en personnes de Disney -même si maintenant tout le monde savait qui ils étaient à ce moment là- sont arrivés et ont commencés à attaquer tout le monde avec de la chantilly, semant derrière eux la zizanie. Cette fête surprise avait déjoué tous les plans de l’administration et ceux de Jun Su ; mais pour une fois, il en avait été heureux. Après tout, à ce moment là il était avec Ming Mi et son petit-ami, Min Ho, qui semblait vouloir l’étrangler de toutes ses forces, ne comprenant pas les signaux de Jun Su qui pourtant lui disait clairement qu’il n’était pas intéressé par la gente féminine en générale. « Populaire ? Moi ? Personne n’ose m’approcher alors… » finit-il avec une moue. Ses amis se comptaient sur les doigts d’une main, ses vrais amis en tout cas…

« Hum, t’es pas mal dans ton genre non plus, malchanceux avec ses rencontres et ressemblant à un lapin. » dit-il en souriant, copiant les paroles de son ami. Il se reposa un peu plus sur lui, profitant du peu de chaleur que son corps émettait : il commençait à faire un peu frisquet dans l’amphithéâtre, les chauffages n’étant très certainement pas activés ou plus, du moins. «  Maintenant que j’y pense, tu connais Ji An ? Elle est en stylisme aussi, je ne sais pas si tu es au courant mais en ce moment même elle et moi sommes en plein projet, enfin c’est général mais on a été choisit comme ‘’leader’’ de notre secteur. Mais peut-être pourras-tu nous aider, hum ? Il n’y a pas grand monde en stylisme, le secteur étant nouveau, alors je suppose que tout aide est la bienvenue. » dit-il doucement, fermant en même temps les yeux, fatigués. Et dire qu’après tout ça il devait encore aller chercher son frère et s’occuper de lui…

feat. Suh Ji Hei

Hey, you ! Come over here !

Euh, please, don't die here & now ...

Il ne savait pas argumenter, sauf face aux enfants … Ca, c’était bien une chose que nous n’avions pas en commun : j’arrivais à convaincre tout le monde, sauf les enfants. Je finissais toujours par abandonner, incapable de me faire entendre : c’est bien d’ailleurs pour ça que j’avais autant de mal avec ma petite sœur, surtout en ce moment, maintenant qu’elle était entrait dans la difficile, longue et éreintante période qu’est l’adolescence.


« Moi c’est tout à fait le contraire. J’adore les enfants, je dis pas le contraire, mais disons que quand il s’agit de les convaincre que j’ai raison, là … C’est la croix et la bannière ! »


C’est marrant cette façon qu’il avait de se dévoiler un peu, sans pour autant expliquer ce dont il retournait : j’avais l’impression de me voir quand on me posait des questions précises sur ma famille, et moi aussi je pouvais jouer à ce petit jeu-là. Mais avant, je devais répondre à son autre question.


« Ah ouais, c’est ma première année. J’avais jamais vraiment envisagé de m’inscrire ici avant … Surtout qu’au début, y’avait pas de département de stylisme. »


Il ne se rendait pas vraiment compte des regards que les autres portaient sur lui, pas vrai ? Ah, Jun Su était bien inconscient de ce que les autres pensaient de lui. Du peu de ce que je savais de lui, il était très bon acteur, un camarade de classe consciencieux et agréable … Bref, un bon élève, facile à apprécier, mais plus difficile à approcher peut-être ? Je lui adressais un petit sourire amusé et secouais la tête devant son innocence, en quelque sorte, et tapotait son épaule en signe de compassion face à son incompétence pour ce qui était de se rendre compte de ce que les autres voyaient en lui.

En tout cas, il ne semblait pas s’être rendu compte de la portée de mes paroles : à vrai dire, je venais de lui confier que je l’appréciais et c’était la toute première fois que je disais ça à voix haute, à n’importe qui dans cette nouvelle école. Mais bon, tant pis. C’est ça aussi qui faisait son charme disons.


« Ji An, Ji An … Son nom me dit quelque chose, j’ai sûrement déjà dû la croiser, mais j’avoue que je n’ai pas discuté avec grand monde depuis que je suis arrivé. Du genre, vraiment vraiment très peu de monde. Tu viens de me proposer une place dans ton projet de coopération ? C’est le projet que vous devez réaliser ce semestre ? »


Je me laissais quelques secondes de réflexion, pour peser le pour et le contre : pour, je pourrais rencontrer de nouvelles personnes, je pourrais revoir Jun Su et je pourrais aider dans un projet ; contre … A vrai dire, il n’y avait pas vraiment de contre.


« Ok. Ça me va moi. Si je peux aider, je serais plus que ravi de rejoindre votre petit groupe. Hey … Ca va toi ? Tu as froid ? Attends … Prends mon manteau, je n’en ai pas besoin, ajoutais-je en l’enlevant et en lui passant. Ça serait dommage qu’après avoir manqué de foutre le feu tu finisses par mourir de froid. Tu as l’air crevé aussi … Tu dors la nuit toi ? Si t’étais aussi fatigué, pourquoi tu ne l’as pas dit à tes camarades de plateau ? Ils auraient bien pu se passer de toi pour une séance de répet, maugréais-je en examinant son visage. »


Je détestais voir les gens se forcer à faire quelque chose. Surtout quand leur corps leur dictait le contraire. Et là, c’était clair que Jun Su n’avait pas eu d’autre choix que celui de venir ici, alors qu’il semblait avoir bien d’autre chose à faire avant, comme dormir un peu par exemple.

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Hey, you ! Come over here !

Jun Su hocha doucement la tête, écoutant attentivement. « Oui, un projet entre les théâtreux et les stylistes. J’en parlerais à Ji An à notre prochaine rencontre alors, ça pourrait l’intéresser de recevoir plus d’aide. » finit-il en baillant. Lui qui adorait dormir, il était parfaitement dans les bonnes conditions pour faire une bonne sieste ou même une bonne nuit : premièrement il faisait totalement noir, ce qui était primordial dans ce genre de situation, deuxième il était complètement crevé et enfin, troisièmement, l’épaule de Ji Hei était plutôt confortable. Il tenta pourtant de ne pas montrer qu’il était totalement fatigué, ça serait un peu idiot qu’il s’endorme pendant que son nouvel ami était en train de parler non ? Surtout qu’ils étaient en train d’apprendre à se connaître, à parler de choses plus ou moins sérieuses et importantes pour leur future amitié. « Oh, merci, fallait pas. Mais et toi, ça va aller sans veste ? » répondit Jun Su en prenant quand même la veste. Il avait fait froid, et ça avait beau le gêner de voir Ji Hei faire autant pour lui, il n’était pas idiot au point de se laisser geler sur place.

Se reposant sur son ami le lapin, il fut surprit lorsque soudainement il commença à débiter plusieurs questions sur son état de santé, et plus particulièrement sur son sommeil. Eh bah en fait il était pas si doué que ça pour cacher les choses… enfin il devrait le savoir maintenant, mais l’espoir fait vivre après tout ! « Ne t’inquiète pas, c’était une répétition rapide et importante pour eux. Ça serait idiot qu’ils se ratent pendant le grand jour, hum ? Je dormirais ce soir, comme tout le monde. » le rassura-t-il, baillant une nouvelle fois, faisant en retour bailler son ami. « Ah, au moins t’es pas un psychopathe ! » Jun Su avait l’habitude de dire ça à ses amis proches lorsqu’ils baillaient : c’était quelque chose que son frère aîné lui avait appris quand ils étaient plus jeunes et c’était automatiquement resté dans les tics de langage du jeune étudiant en théâtre. « Dis, je peux voir ce que tu dessinais tout à l’heure ? Si tu veux pas je pourrais comprendre, mais tu sembles tellement en savoir sur moi et ma passion pour le théâtre que je veux aussi en apprendre plus sur ta passion à toi. » demanda-t-il, se retournant assez pour pouvoir regarder dans les yeux Ji Hei.

feat. Suh Ji Hei

Hey, you ! Come over here !

You're so cute in this ♥

Un projet seulement entre les théâtreux et les stylistes ? Sympa ! J’avais hâte de voir ce que ça allait donner. Surtout que si on travaillait en petits comités, ça serait plus facile pour moi pour m’adapter aux gens, apprendre à les connaitre et sûrement m’en faire des amis. Cette Ji An avait l’air sympa, il faudrait que je me renseigne un peu sur elle ou alors que je passe la voir durant un de nos cours. C’est une idée comme une autre. En plus, étant elle aussi en cursus de stylisme, nous pourrions comparer nos croquis, ce qui serait bénéfique pour nous deux. Ah, ma rencontre avec Jun Su était décidément très enrichissante !

L’ambiance était bon enfant, calme et feutrée, le silence seulement troublé par nos respirations, nos bâillements et nos chuchotements. Oui, nous chuchotions, mais pourquoi, je ne sais pas réellement : ce n’est pas comme s’il y avait quelqu’un d’autre avec nous dans cette pièce. Par contre, fichu Jun Su et ses bâillements à répétition me donnaient envie de dormir aussi : foutus bâillements ricochets !


« T’inquiètes pas pour moi, je n’ai pas froid, pas pour le moment en tout cas. Et puis, tu sembles en avoir bien plus besoin que moi. Allez, enfile ça rapidement  Jun Su. »


Les manches de mon manteau semblaient un peu trop grandes pour lui, mais c’était plutôt mignon en soit : ses mains en dépassaient à peine et le col était mal rabattu, on aurait dit un enfant qui avait enfilé la veste de son père. Amusé, je remis le col en place en me décalant légèrement, mais je repris vite ma place adossé contre le lui car c’était bien plus confortable ainsi.


« Pourtant ils avaient l’air de bien connaitre le texte. Y’a pas une histoire comme quoi si tu le répètes trop tu finis par t’embrouiller le jour de la représentation ?  le taquinais-je un peu. Et puis t’as intérêt à dormir, parce que sinon tu vas pas tenir debout demain et je me sentirais obligé d’aller faire la leçon à tes camarades, lui expliquais-je d’un air mi sérieux, mi affectueux, comme je l’aurais dit à ma petite sœur.  Et puis, c’est pas parce qu’il y a l’effet bâillement ricochet que je ne suis pas un psychopathe …  Après tout, si ça se trouve je t’observe depuis des mois et j’ai mis en place ce piège pour pouvoir rester seul avec toi … Houhouu ! »


Je pris en compte sa requête et plongeais ma main dans les poches de mon manteau, surprenant peut-être un peu Jun Su au passage, qui ne devait sûrement pas s’attendre à un mouvement dans sa direction.


« Alors, mes croquis de tout à l’heure … Ici, m’exclamais-je enfin en sentant mes doigts frôler les feuilles tant recherchées.  Y’a pas mal de dessins de tenues ou de paysages que vous m’avez inspirés tout à l’heure quand vous jouiez … Et puis y’a des essais de tenues pour moi frère. Il veut une tenue « classe mais pas trop chic », comme si c’était très précis comme idée ça ! Tu vois assez bien ? Tiens, toi à ton avis, laquelle des tenues que j’ai représenté ici correspondrait le plus à l’idéal si vague de mon frère si indécis ? »

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Hey, you ! Come over here !

Une fois qu’il fut certain que Ji Hei n’avait pas besoin de sa veste, il l’enfila rapidement, frissonnant sous le changement de température. L’intérieur de la veste était chaude, presque réconfortante dans un sens. Elle était quelque peu trop grande pour lui : même si Ji Hei ne faisait que quelques centimètres de plus, il devait avoir plus de muscles ou quelque chose du genre. Jun Su joua nerveusement avec le bout des manches qui dépassaient lorsque le jeune étudiant en stylisme entreprit de remettre correctement le col de la veste qui s’était un peu retourné. Ils se retrouvèrent très vite une nouvelle fois adossés l’un à l’autre, profitant de l’atmosphère légère et accueillante qui flottait. « Ils le connaissaient bien, mais c’est leur première grosse pièce, alors je suppose qu’ils sont plus stressés que la normale, ce que je comprends totalement. » expliqua-t-il doucement, jouant toujours avec le bout des manches qui dépassaient. Puis, avec son poing, il le frappa doucement sur l’épaule, laissant sortir un petit rire en même temps. « T’es un idiot tu le sais ça ? J’ai faillis nous tuer plusieurs fois, alors ton plan est un peu naze, si tu veux mon avis. » dit-il en plaisantant, se rappelant leur chute et le briquet.

Curieux, Jun Su demanda ensuite s’il pouvait voir les croquis ou dessins que faisait Ji Hei tout à l’heure, pendant qu’il répétait avec ses camarades. Le jeune homme n’était pas du tout doué en dessin, à vrai dire, il avait déjà du mal à dessiner une pauvre maison, et encore, c’était très certainement du niveau primaire, mais cela suffisait pour amuser son petit-frère, alors bon… peut-être se moquait-il de lui, mais Jun Su ne le prenait pas mal. Ji Hei enfouit soudainement ses mains dans les poches de sa veste, ce qui fit sursauter le pauvre Jun Su qui ne s’y attendait visiblement pas. Il en sortit des feuilles, expliquant ce qu’elles représentaient. « Notre jeu t’a inspiré tout ça ? Waw, t’es doué. » le complimenta-t-il en regardant les premières feuilles. « Une tenue ''classe mais pas trop chic’’ ? Genre un truc qui fait bien mais pas trop pompeux non plus ? J’aime bien cette tenue personnellement. » montra-t-il du doigts, regardant attentivement chaque dessins. « Mais tu peux dessiner n’importe quoi ? Genre un éléphant ? Ou un phoque ? » demanda-t-il, sérieux. C’était ses animaux préférés, ils étaient pas communs, et alors ? C’était mignon les éléphants et les phoques… non ?

« Il se fait tard et j’ai des trucs à faire, peut-être devrions-nous appeler quelqu’un ? J’ai le numéro de plusieurs professeurs, je ne sais pas s’ils sont ici encore mais on peut toujours essayer non ? Et même s’ils ont quittés l’établissement, ils pourront appeler l’administration pour qu’ils règlent le problème. » Jun Su devait aller chercher son frère dans une heure maintenant, s’il en croyait l’heure sur le portable de Ji Hei et du sien, et même s’il passait un moment génial avec l’autre jeune homme, il ne pouvait pas faire attendre trop longtemps son petit-frère, il détestait ça, comme s’il pensait que Jun Su l’abandonnerait là-bas.

feat. Suh Ji Hei

Hey, you ! Come over here !

I don't want to go ...

C’est marrant comme voir quelqu’un porter notre veste peut faire bizarre : certains, ça nous met mal à l’aise et d’autres, comme Jun Su, ça nous donnait l’envie de les traiter comme une part de nous-même, de les protéger de tout. Surtout quand la veste était légèrement trop grande. A croire que le destin voulait que je m’attache à cet acteur : d’abord, il ne cessait de s’excuser pour des choses pas forcément très graves, ce qui était assez mignon, de plus en lui-même il était mignon, il m’amusait beaucoup aussi et enfin, le coup de la veste ! Peut-être que la conspiration du destin plutôt que de la mauvaise farce était à l’œuvre ici. Qui sait vraiment au fond …

Jun Su trouva une explication logique au comportement de ses camarades de jeu et je dus bien admettre que c’était extrêmement probable : le stress nous fait toujours faire des choses incroyables mais nous pousse aussi à ne pas forcément faire bien attention au monde qui nous entoure. Bien des gens étaient ainsi dans leur vie, au quotidien. Lorsque son petit poing alla taper contre mon épaule, je me mis à rire un peu avec lui, admettant que même si j’avais, dans un autre espace-temps, mis en place ce plan pour être un peu avec lui, j’avais quand même échappé à la mort de peu à chaque fois qu’il se déplaçait ! Et ce n’était pas quelque chose que j’aurais pu prévoir.

Ses réactions lorsqu’il vit mes dessins me firent chaud au cœur : j’adorais quand quelqu’un était content de mon travail, lorsqu’il trouvait ça beau. Peut-être était-ce un peu par vanité et par fierté personnelle, mais c’est surtout parce que j’aimais savoir que quelqu’un trouvait du fond du cœur mes croquis merveilleux et que cela lui faisait plaisir de les voir.

Mais le rappel à la réalité fut plus difficile pour moi et mon sourire vacilla un peu : j’étais bien moi ici avec lui et je savais qu’en rentrant chez moi je n’y trouverais personne ce soir. Mais il fallait savoir prendre sur soi …


« Merci écoute, pour ton aide autant que pour ton compliment. Je suis sûr que la tenue que tu as choisie plaira à mon frère. Et puis si elle lui plait pas, tant pis pour lui, je te l’offrirais, ajoutais-je avec un clin d’œil. Pour ce qui est de dessiner un éléphant ou un phoque, j’en suis sûrement capable, mais il me faudrait un peu d’entraînement. Alors qu’est-ce que tu en penses si je te dis qu’à notre prochaine rencontre, je t’amènerais un dessin de chacun de ses animaux ? Ça te tente ? Je te laisse alors les appeler ! Personnellement, les rares numéros que j’ai dans mon répertoire ne nous seront pas très utiles … »


Une idée me traversa l’esprit et je pris rapidement une petite feuille dans mon calepin, un stylo et griffonnais rapidement sur la feuille. Bon, c’était un peu cliché, mais j’espérais qu’au moins ça le ferait sourire quand il verrait ça !

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Hey, you ! Come over here !

Malgré le fait qu’ils passaient un bon moment ensemble, il commençait à se faire de plus en plus tard et Jun Su devait bientôt partir. Il ne voulait pas que son frère ait à l’attendre après l’école, il imaginait très bien les regards accusateurs des ses institutrices alors que Yong Joon était en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Bref, il devait éviter de devoir faire face à ce genre de situation le plus possible, cela éviterait qu’il perde dix ans de sa vie à cause du stress. « Ok, j’oublierais pas, un phoque et un éléphant ! » dit-il en hochant la tête. « Je vais tenter d’appeler un de mes professeur de théâtre, il pourra peut-être nous aider. » proposa-t-il en sortant son portable, cherchant rapidement le numéro qu’il voulait dans son répertoire. Quand il trouva enfin ce qu’il cherchait il sourit, faisant en même temps signe à Ji Hei de se taire lorsque l’appel commença. Quelques secondes plus tard quelqu’un répondit et, le saluant poliment, Jun Su expliqua rapidement ce qui s’était passé, laissant bien entendu de côté les détails des chutes ou du briquet. Il écouta attentivement ce qui lui était dit, et, quelques minutes plus tard, raccrocha.

« Il n’est plus ici mais il appelle l’administration pour les prévenir. Ça ne devrait prendre que quelques minutes maintenant. » expliqua-t-il à l’autre jeune homme, rangeant une nouvelle fois son portable dans la poche arrière de son jean. Environ vingt-cinq minutes plus tard, des voix retentirent derrière la grande porte principale et les deux jeunes étudiants se relevèrent avec difficultés pour se diriger doucement vers la fameuse porte bloquée. Les voix leurs dirent de ne pas trop s’approcher de  la porte alors qu’ils tentaient de l’ouvrir, et, dix minutes plus tard, celle-ci s’ouvrit comme par magie et la lumière revint elle aussi. Fermant les yeux sous l’intensité de la luminosité, Jun Su mit quelque temps avant de pouvoir regarder autour de lui sans voir des petits points noirs. Se retournant vers Ji Hei, il put enfin voir son visage souriant correctement. « Hum, tu ressembles vraiment à un lapin. » précisa-t-il, moqueur et en même temps, honnête. On leur expliqua rapidement ce qu’il s’était passé : apparemment un des ouvriers avait oublié de mettre le disjoncteur de la salle sur automatique et forcément, quand le temps fut passé, les lumières s’éteignirent et les portes se refermèrent d’elles même pour une question de sécurité.

« Quelle histoire… Je suis désolé, mais je dois vraiment y aller. On se revoit plus tard Ji Hei ? » dit-il en lui souriant gentiment. Ne sachant pas comment lui dire au revoir, il lui fit seulement un petit coucou de la main, maladroit. Il partit ensuite en trottinant, ne se rendant compte seulement lorsqu’il fut arrivé chez lui qu’il avait gardé la veste de son nouvel ami sur le dos.

feat. Suh Ji Hei

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That's not a goodbye forever !

La suite des évènements se déroula extrêmement rapidement à mon goût : il contacta l’un de ses professeurs de théâtre, qui répondit rapidement et appela l’administration pour venir nous libérer de cette pièce sombre et close. Nous entendîmes rapidement du bruit vers la porte et je me dépêchais de finir ce que j’étais en train de gribouiller. Une fois cela fait, je me mis à sourire comme un idiot et l’aidait à se relever, avant que nous nous dirigeâmes vers la porte sur laquelle s’évertuèrent des gens pendant dix longues minutes. Lorsque la lumière revint, d’un seul coup, lorsque les portes cédèrent enfin, mes yeux eurent du mal à s’habituer : après avoir été longuement dans le noir, seulement éclairés par la petite lumière de mon portable, j’eu du mal à y voir clair et je titubais un peu. Je mis ma main devant mes yeux et quand je fus enfin habitué de nouveau à a lumière, je l’enlevais, pour enfin croisé le regard de mon nouvel ami, le visage baigné de clarté. Celui-ci ne s’empêcha de faire une remarque à propos de mon physique, ce qui me fit sourire.


« Et toi tes cheveux sont tout désordonnés, sûrement à cause de tes chutes répétitives ! Mais bon … Tu es plus que simplement mignon et maladroit quand t’es à la lumière du jour Jun Su, le taquinais-je en lui faisant une pichenette sur son front. Mais pas de souci, à la prochaine fois !  De toute façon, je sais où te trouver et toi aussi tu sais où me trouver. Bye bye ! »


Je glissais rapidement mon petit papier dans sa poche, fier de ce que j’avais imaginé : un mignon petit dessin d’un phoque glissant sur sa banquise, avec une petite annotation « Si jamais tu glisses ou tu tombes encore une fois … Appelles-moi ! », suivie de mon numéro de téléphone. Nous nous séparâmes rapidement, nous faisant un petit signe de la main de loin en partant chacun de notre côté et ce n’est qu’une fois arrivé chez moi, en commençant à grelotter que je compris que je lui avais laissé ma veste et que le papier que je lui avais donné était dans ma poche. Bien … Ça fait une occasion de nous revoir !

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