Acceptée, acceptée, acceptée … Rhaaa, plus je me répète ce mot dans la tête, plus je suis excitée !
Je vais enfin réaliser le rêve de mon père, et le mien par la même occasion. Valise à la main, j’emménage à l'internat de Kirin. J'emménage, j'emménage … Ça sonne aussi très bien sur la langue. Cette école est tellement … immense. Qu'on m'assigne un guide, je vais me perdre, il y a quasiment toutes les chances. Ne panique pas, pas déjà ! On respire. Ah oui, parce que j'avais oublié d'inspirer et d'expirer. Un détail.
Je ne vois absolument pas pourquoi je devrai me sentir nerveuse. Je suis sûre que la quasi totalité des élèves, seront gentils, accueillants, chaleureux … Oui, j'en suis sûre. Au moins une personne, se serait formidable. Déjà, je souris. Non, pas comme une psychopathe, pour éviter que celui/celle qui voudrait m'approcher, ne s'enfuit en courant. Moi aussi, je peux être sociable. Même parfois trop, oui oui ! Il faut que je paraisse heureuse d'être ici. Oh non, ne vous méprenez pas. Je suis heureuse d'être ici ! C'est juste que j'appréhende tellement cette entrée, que je vomirai bien et que je partirai en courant, ou en rampant, faut voir la quantité approximative du degré de stress présent dans mon corps et que je multiplie par 3 et … Je m’embrouille. Allez, fighting !
Je suis dans le hall d'entrée. Je traverse ce … truc géant et me dirige vers une secrétaire derrière son bureau aussi grand (j'en suis sûre) que celui des audition et me renseigne comme je peux. Genre, les informations assez importantes, comme : Où je met ma valise ? Je fais quoi après ? Qu'est ce que je fais là ? (celle-là, je ne la dirai pas, même si j'en ai fortement envie) Et où je peux trouver tout le patatra pour les infos de mes cours ? Et elle me réponds simplement que je poserai ma valise dans ma chambre, j'attendrai qu'on vienne me chercher pour je ne sais quoi, et que je trouverai toutes les informations sur le dépliant qu'elle me tend. Voilà, au moins ça de fait. Next ! Je gravis avec le plus de courage possible -car oui, les marches aussi sont d’un nombre supérieur à ce que l'on pourrait voir d'habitude.- J'ai trouvé ma chambre ! Je crois … je ne suis pas sûre … Je ne pense pas. Le nombre ? Ah, oui ! Bon, alors c'est bien celle-là.
Je rentre, et je vois une chambre. Je ne peux pas plus détailler, c'est une chambre des plus banales. Point. Je pose ma valise au pied du lit et m'y assois. Que j'attende qu'on vienne me chercher ? OK, mais je fais quoi pendant ce temps là ... ?
Que suis-je bête ! Visiter l'école, pardi ! Je me lève et retraverse tout les couloirs. Il y a des chambres, encore des chambres et des chamb- Ah non ! Une buanderie, je progresse ! Bref. Je redescends les marches et passe devant le bureau de la secrétaire non sans lui avoir adressé un minuscule sourire. Elle ne me regarde même pas. Je sens que je ne vais pas l'apprécier, elle. Après un regard qui se voulait froid – qui de toute façon, n'a servit à rien, elle ne me regardait toujours pas. Quel gâchis- je me dirigeai là où ma conscience me disait d'aller. Donc un couloir qui mène à plusieurs portes. Je ne sais pas ce que c'est … Hé hé … je vais faire ma petite curieuse. J'ouvre une des portes et découvre une grande salle avec au moins trente chaises tournées vers une mini scène avec plusieurs instruments, dont un violon et un piano. J'en conclus que c'est une salle de classe et de musique. Une allée traversait les chaises, sûrement pour permettre au professeur de circuler librement. Je m'y engage et monte sur la scène. J'effleurai du bout des doigts tout les instruments à ma portée. Ce fut au tour du piano. Je déposai un doigt sur une touche, et y appuyai. Un joli Do en sortit. Je continus ma traversée et arriva rapidement jusqu'au violon. Je le pris en mains sans aucune gêne et trouva facilement l'archet. Je mis mon menton sur la mentonnière et déposa l'archet sur les cordes. J'allai jouer, quand un soudain bruit de porte me parvint aux oreilles, ainsi qu'une voix :
«-Tu ne devrais pas être ici.»
Je sursauta brusquement en rattrapant le violon que je risquai de casser en l'écrasant par terre. Je le reposa là où il devait être normalement et me retourna.
-Désolée du retard !-
