Des questions sans réponses feat. Koizumi Yûji

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Wake me up when september ends

Ce n’était pas sa faute, se répétait sans cesse Jun Su en courant. Son réveil avait sonné en retard, son frère ne voulait pas se lever et en plus de ça, il ne trouvait plus son sac avec ses affaires de cours dedans. Il avait du déposer son frère à son école en courant, et un gamin de huit ans, ça ne court pas très vite ; Jun Su avait bien entendu été obligé de le porter en courant jusqu’à l’école. Le jeune homme le sentait déjà, ce n’était très certainement pas sa journée. Avec chance, il arriverait peut-être à l’heure ou ne serait pas le seul à être en retard de quelques minutes. Après tout, l’espoir fait vivre non ? Il était arrivé en retard. Avec chance, il était arrivé pile au moment où tous les élèves entraient dans la salle, mais il n’avait pas loupé le regard de son professeur. Et celui-ci ne le loupa pas non plus : alors que Jun Su allait rentrer à son tour dans l’amphithéâtre, une main sur son épaule droite l’arrêta immédiatement. Il cru pendant un instant qu’il allait se voir refuser l’entrée mais Mr. Koizumi lui souffla seulement quelque chose. Enfin, ce quelque chose n’était pas spécialement réconfortant ; pourquoi son professeur venait-il de lui demander de rester pendant l’entre cours ? C’était étrange et il n’aimait pas ça. Il ne sentait pas du tout cette ‘’rencontre’’ entre lui et son le prof de théâtre, mais alors pas du tout.

Pourtant Jun Su adorait les cours de théâtre. C’était bien pour cette raison qu’il avait choisi ce cursus en particulier et pas un autre. Au départ, il avait prévu de tout donner, il s’était fait des promesses et s’était donné des buts. Puis très rapidement son caractère reprit le dessus ; il participait moins mais tentait tout de même de le faire au moins une fois par cours. Puis il s’était retrouvé avec la garde de son petit-frère. Jun Su ne s’en cache pas, mais quelque fois il lui arrive de piquer du nez en cours, même ceux de théâtre. Les cours, le travail et son frère le fatiguait, mais il ne pouvait rien dire. Après tout, c’était bel et bien lui qui avait voulu la garder de Yong Joon, personne ne l’avait forcé, au contraire. Jun Su avait dû tout donner pour prouver qu’il pouvait le faire, qu’il pouvait s’occuper d’un enfant seul, qu’est-ce que cela ferait de lui s’il abandonnait tout maintenant ? C’était tout bonnement impensable. Secouant doucement la tête, il se concentra de nouveau sur le cours de théâtre qui se déroulait en ce moment même. Il ne pouvait pas se relâcher, pas aujourd’hui en tout cas. Qui sait ce que le prof allait lui dire… Il ne pouvait plus rien y faire maintenant, si ce n’est de prier silencieusement pour ne pas se faire punir ou réprimander trop durement.

Jun Su se tendit lorsque la sonnerie retentit alors que ses camarades, pour la plupart, poussèrent un soupir de soulagement. Il avait l’horrible impression qu’il partait pour le bagne. Qu’il allait être jugé pour toutes les fautes qu’il avait commises de sa vie, une par une. Et il y en avait beaucoup. Beaucoup trop même. Il restait encore deux trois personnes dans la salle, alors Jun Su rangea lentement ses affaires ; la plupart de ses camarades ne remarqueraient même pas son absence pendant toute une journée alors pour seulement quelques minutes… Une fois l’endroit vide, il se leva, son sac pendant sur son épaule gauche. Sa main vint naturellement attraper la bandoulière de son sac et Jun Su la serra nerveusement.

« Monsieur ? Vous vouliez me parler… ? »

@ pyphi(lia)

Cela faisait maintenant quelques temps que Yûji avait l'un de ses élèves à l'oeil. Ce dernier avait tendance à piquer du nez en cours, il arrivait régulièrement en retard -ou juste à temps pour entrer dans la salle de cours, il avait l'air distant et qui plus est, pas très investi dans le cours. Pourtant, en sixième année, il devrait être désormais plein d'assurance quant à son investissement dans le théâtre. Il devrait être volontaire, se mettre en avant. Mais il y avait toujours des âmes timides comme la sienne, qui n'aimaient pas trop se faire remarquer même si une fois sur scène ils savaient briller. Parce que ce garçon avait du talent, et qu'il lui fallait juste l'exploiter davantage.
C'était pour cela que lorsque Han Jun Su était arrivé en cours ce matin, il lui avait glissé discrètement qu'il voulait le voir à la fin du cours. Yûji laissait paraître une aura de je m'en foutisme total mais il prenait son rôle de professeur très au sérieux et il ne laisserait jamais un élève sur le côté. Les aléas de la vie ont fait qu'il était taciturne, renfermé, et froid envers les autres mais derrière ce masque de froideur et d'impassibilité, il y avait quelqu'un qui se souciait des autres. Il refusait simplement de dévoiler ses émotions et sentiments à son entourage.

Le jeune professeur de vingt-cinq ans fit son cours des plus normalement possible. Il continua les jeux d'improvisation débutés la semaine précédente, avec pas mal de contraintes de jeu. Les étudiants étaient doués, cela allait sans dire. Il y en avaient toujours qui étaient un peu à la traîne, mais ils rattraperaient le train en marche tôt ou tard. Il suffisait d'un peu de persévérance. Après tout, Yûji était un bon modèle non ? A peine diplômé de Kirin qu'il avait été engagé comme professeur remplaçant, et quelques mois après, promu titulaire. Si ce n'était pas un exemple que la persévérance portait ses fruits …

La fin du cours arriva plus vite qu'il ne l'aurait cru. Yûji ne prenait pas autant de plaisir à enseigner qu'à jouer mais, comme en ce moment il n'avait pas d'occasion de chercher un job en tant qu'acteur ou figurant -trop occupé entre les cours à Kirin et les activités, quoiqu'un peu mises en suspens, de PRAYER-, il s'en contentait largement.
Pendant que l'amphithéâtre se vidait de ses élèves, Yûji rangeait tranquillement ses affaires, notes, feuilles en tout genre. Il attendait que Jun Su soit prêt à venir le voir. Ce qu'il fit assez rapidement. Il lui demanda pourquoi il voulait lui parler. Sans sourire, parce qu'il ne savait plus le faire de toute façon, sans montrer aucun signe d'émotion quelconque, le visage très neutre, il soutint le regard de son étudiant et dit, tout simplement :

« Je me demandais juste si tout allait bien. Ca fait un moment que je vous fais cours, et je suis étonné que vous preniez aussi peu d'initiatives alors que vous êtes en 6ème année. En Mars prochain, ce sera votre dernière année de théâtre. »

Il fit une pause, rangeant un livre dans son sac, et reprit :

« Et vous étiez en retard ce matin. »

Yûji se demandait si des facteurs externes aux cours en eux-mêmes affectaient le jeune homme au point qu'il s'endorme pendant les cours. C'était fortement possible.

« Je ne suis peut-être que votre professeur, mais je peux écouter. »

C'était rare que Yûji dise des choses comme ça, mais quand il estimait qu'un étudiant en valait la peine, il pouvait un peu faire fondre sa carapace de professeur inatteignable. Cela arrivait, parfois. La dernière fois, c'était avec Yoon Su Jin. Que cela lui paraissait loin désormais ….

HJ - désolée, c'est pas fameux ;x;

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Wake me up when september ends

Si Jun Su avait pu, il serait partit en courant, lançant au passage une chaise sur son professeur pour le ralentir. Le jeune homme savait qu’il allait se faire réprimander sur ses actions ; quel professeur de ne le ferait pas ? Certains n’en avaient certes pas grand-chose à faire, mais cela ne semblait pas être du tout le cas de Mr. Koizumi. Jun Su n’était pas proche de ses professeurs, comme la plupart des élèves enfaite, mais c’était spécial pour lui : il participait de moins en moins, arrivait en retard ou pile à l’heure, commençait à s’endormir en cours, tombait malade de plus en plus souvent et ne ressentait plus du temps l’envie de venir en cours. S’il le pouvait actuellement, Jun Su serait chez lui en train de dormir toute la journée. Impossible, se dit-il en secouant la tête. Il faudrait aller emmener et aller chercher Yong Joon à l’école puis s’occuper de lui ; il ne pouvait pas se reposer comme il le voulait. Enfin si, mais malheureusement sa seule solution était de piquer un petit somme en cours, bref, ce n’était pas non plus la meilleure des solutions pour son avenir.

Jun Su ne fit qu’hocher la tête en écoutant ce que lui disait son professeur d’initiation aux métiers d’acteur. Pour faire plus simple ; un de ses professeur de théâtre. Que pouvait-il faire d’autre ? Il savait très bien qu’il était en faute, à leur arrivée en leur avait bien expliqué qu’ici, il fallait travailler et que les élèves ne venaient pas pour ne rien faire mais pour se construire un avenir prometteur. Et Jun Su savait très bien que sa dernière année arrivait à grand pas, elle arrivait même bien trop vite à son goût. Il déglutit en entendant la suite de la réprimande. Jun su pouvait presque entendre un encore caché derrière l’affirmation de Mr. Koizumi. Et dans un sens, il ne pouvait pas lui en vouloir, après tout, c’était lui qui était en faute ici, pas son professeur. Sa main toujours accroché nerveusement à la bandoulière de son sac, Jun Su, surprit, ouvrit un peu plus les yeux, regardant l’adulte devant lui. Ses professeurs n’étaient pas forcément au courant de sa situation actuel non… ?

« Ah, euh, enfaite je ne sais pas trop comment m’expliquer, c’est compliqué et je…enfin vous voyez, ça ne regarde pas que moi. » A ce stade, si la bandoulière de son sac était une personne, celle-ci pourrait très certainement porter plainte pour abus. « Je n’arrive plus trop à suivre les cours et encore moins ceux de théâtre. Ce n’est pas de votre faute hein, je suis juste…fatigué de tout. Lassé. »

Jun Su n’avait jamais réellement apprécié ses professeurs. Il les appréciait pour leur savoir et les respectait aussi, mais jamais il ne s’était dit qu’un jour, quand tout irait mal, il pourrait venir et parler avec quelqu’un. Il y avait certes des psychologues pour cela, mais les prix étaient bien élevés pour aller se plaindre de ses problèmes de tous les jours. Aujourd’hui n’était pas son jour, il l’avait bien sentit. Son week-end, qui était d’habitude plus tranquille n’avait pas été mieux : son frère avait été malade et Jun Su n’avait pas eu le temps de l’emmener voir un médecin. Peut-être était-ce cela qui le chagrinait aujourd’hui ? Il n’en savait trop rien à vrai dire. Yong Joon semblait aller mieux ce matin mais la fièvre était toujours présente. Faible mais présente. Se raclant la gorge, Jun Su plongea son regard dans celui de son professeur, toujours nerveux.

« Monsieur…est-ce que par pur hasard, sans vous paraître indiscret ou insolent, sauriez-vous où je peux trouver un bon médecin pour enfant… ? »

Après tout, pourquoi pas ? C’était lui qui venait de proposer son aide et sur le moment, Jun Su n’avait pas pu penser à autre chose. Il ne savait même pas si Mr. Koizumi avait un ou des enfants, ou même s’il était marié d’ailleurs, mais un adulte devrait savoir ce genre de chose non ?

Spoiler:

@ pyphi(lia)

A la réponse très vague de l'étudiant, Yûji s'efforcça de retenir un soupir exaspéré. « C'est compliqué et ça ne regarde que moi ». Certes, mais il fallait que ce petit sache que si ces « choses compliquées » venaient à nuire à sa présence et participation en cours, cela devenait indirectement la responsabilité du professeur qui se devait d'être à l'écoute de ses élèves. Yûji n'était pas de ces professeurs lassés et blasés de leur job qui se contentaient de donner un cours bateau en attendant la paye à la fin du mois, il se donnait sérieusement pour chacun de ses cours, usait de son expérience pour aiguiller et aider ses étudiants, préparait sérieusement chacun de ses cours entre deux répétitions des PRAYER. Autant vous dire que son quotidien n'était pas des plus reposants, mais il l'avait choisi. Et si ça lui permettait de vivre, à bientôt vingt-cinq ans, de façon autonome et sans plus jamais dépendre de l'argent de son architecte de père, ça lui allait très bien. Et puis travailler comme un fou et se concentrer dans ses tâches lui changeait les idées, lui permettait de ne pas trop penser aux choses qui le révoltaient ou lui donnaient du stress.
Fatigué de tout, lassé. Yûji connaissait ce sentiment par cœur. Surtout lorsqu'il avait passé ses années à étudier l'architecture sur la demande de son cher paternel et qu'il le faisait à contrecoeur car il n'avait strictement aucun intérêt pour cette profession. Il avait absolument voulu transmettre sa passion et son savoir à son fils sans se préoccuper une seule seconde de ce que lui voulait. Et Yûji s'était lassé, il avait lâché la guitare pendant un moment, ayant perdu toute motivation d'en jouer. Seuls ses cours de théâtre pratiqués en douce lui permettaient de s'évader un peu. Et puis son père l'avait envoyé en Corée du Sud, et le jeune nippon n'était jamais retourné chez lui.

« Je sais ce que c'est pour l'avoir vécu. Tout ce que je peux vous dire, puisque vous ne tenez visiblement pas à m'expliquer la source de votre problème, c'est de faire de votre mieux et de ne baisser les bras en aucun cas. »

Toujours aussi direct et dénué de toute sympathie ou compassion. Yûji lâchait ses paroles d'une neutralité étonnante et ne se souciait guère des conséquences sur son interlocuteur. Bien des personnes s'étaient vexées quant à la façon du jeune artiste de s'exprimer. Mais il était également le genre de personne qui n'avait que faire de l'avis des autres, et pour cela on se demandait s'il était vraiment Japonais au final. C'était bien connu, les japonais se souciaient énormément de l'apparence, l'opinion des autres sur eux, le regard des gens … Yûji s'en contrefichait. Aucune importance, tant que lui était satisfait de ce qu'il faisait, c'était suffisant.

Et puis la soudaine demande de Jun Su laissa Yûji perplexe. Un médecin pour enfants ? Il n'en avait pas, et n'aimait pas particulièrement les enfants, alors il ne risquait pas d'avoir ce genre d'information. Mais ce qui l'intriguait le plus était pourquoi le jeune étudiant cherchait un médecin pour enfants ? C'était plutôt le rôle de sa mère de s'occuper de ce genre de besogne, non ? Il cachait quelque chose … Mais un gosse à cet âge, voyons, il n'avait que 22 ans … Non, il y avait d'autres possibilités, peut-être parlait-il de son petit frère, ou un cousin, ou un gosse qu'il devait garder pour se faire quelques sous qui sait. Quand on sait comment Yûji payait ses études de la 4ème à la 6ème année, le job de baby-sitter était un poste tout à fait honorable …

« Je ne côtoie pas d'enfant donc je n'en ai aucune idée mais sans doute que l'infirmière de Kirin saura vous informer. Mais dites-moi plutôt pourquoi vous cherchez un médecin pour enfant ? Si ce n'est pas indiscret, bien sûr. » se sentit-il obligé d'ajouter pour ne pas être trop brutal non plus.

HJ – voilà, désolée du retard =/

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Wake me up when september ends

Malgré ses questions, son professeur ne semblait pas être émotionnellement touché. Et Jun Su ne savait pas si cela était une bonne chose ou non. Il n’avait jamais été proche de ses professeurs ou n’avait jamais connu quelqu’un qui faisait ce métier dans son entourage. A vrai dire, ce n’était pas le genre de questions que se posait le jeune homme dans la vie de tous les jours. Ce n’était pas comme si le métier de professeur lui avait effleuré l’esprit ; et pourtant celui-ci semblait être envisageable étant donné ses études. Si Jun Su ne réussissait pas dans le monde des célébrités, que pourrait-il faire d’autre ? Il ne pouvait pas se permettre de passer son temps à chercher des auditions à droite à gauche, dès que ses études seront terminées, il doit trouver un travail sérieux et stable dans les mois qui suivent. Travailler dans un café pour toujours n’était pas du tout son but et jamais il ne pourrait élever un enfant avec un salaire de misère comme celui qu’il gagnait. Quelque fois, lorsque son frère s’était enfin endormi et que Jun Su se retrouvait seul devant leur appartement à ranger, il se demandait pourquoi à son âge il devait penser à tout cela. Mais c’était pile à ce moment précis, lorsqu’il pensait que le monde était contre lui, qu’il se disait soudainement que peut-être ces histoires stupides de karma étaient réelles. Peut-être était-ce la douleur qu’il avait causée plus jeune à sa famille qui lui revenait en pleine face ? Cela pourrait paraître logique, mais ça n’expliquait pas du tout pourquoi c’était, dans ce cas, ses parents qui étaient morts… Tout cela semblait, à la fin, totalement illogique et il restait toujours sans explications, seul, en train de ramasser des jouets en plastiques dans un silence de morts.

Jun Su avait bien remarqué le changement d’expression de son professeur lorsqu’il lui posa enfin la question. Mais dans le moment la question lui avait semblé bonne, comme si il s’attendait à ce qu’il lui sorte une ribambelle de numéros téléphoniques pour contacter plusieurs médecins. Mais que pouvait-il dire d’autre ? Jun Su n’avait pas l’habitude de parler de ses problèmes aux autres… enfin, si on oubliait ses collègues de travail qui devaient en avoir assez de l’entendre se plaindre à longueur de journée. Mais jamais un adulte ne lui avait demandé sérieusement si tout se passait bien en ce moment et s’il avait des problèmes qui l’empêchaient de se concentrer en classe. Mr. Koizumi avait été le premier, et, surprit, Jun Su n’avait pu que lui demander s’il connaissait un bon médecin pour enfant. Hochant la tête doucement en écoutant la réponse de son aîné, Jun Su tenta de sourire mais cela devait plus ressembler à une grimace étrange. Comment pouvait-il expliquer le pourquoi du comment de sa demande ? Vraiment, il avait le don pour s’enfoncer dans un trou lui-même et le recouvrir par ses bêtises après. « C’est pour mon frère. Il est malade depuis quelques jours et je n’ai pas eu le temps de chercher un numéro… Mais l’infirmière pourra très certainement m’aider oui ! Le numéro que mes parents appelaient n’existe plus maintenant, mais elle, elle doit en connaître d’autre. Merci monsieur. »

Jun Su ne savait réellement pas quoi dire d’autre, et au fond, ne voulait pas que Mr. Koizumi s’inquiète d’une quelconque façon pour lui. « Je vais bien, ne vous inquiétez pas surtout ! C’est juste que personne ne m’avait prévenu qu’élever un enfant c’était plus difficile que prévu ! » Ou comment laisser sortir ce qu’on l’on essaie de cacher depuis des années en même pas quinze minutes de conversation, livre écrit par Han Jun Su. Resserrant sa poigne sur son sac, le jeune homme releva doucement les yeux, croisant immédiatement ceux de son professeur. Eh mince. De toute façon, ce n'était pas comme si il pouvait lui arriver quelque chose non ? Il était majeur et tous les papiers étaient en ordre... Et pi, peut-être qu'avec un peu de chance, Mr. Koizumi n'avait pas entendu qu'il élevait son frère n'est-ce pas ? Ou était-il juste ridicule à prier pour que cela arrive ?

Spoiler:

@ pyphi(lia)

Yûji était quelque peu sceptique. Jun Su avait pourtant toujours été très bon élève et attentif, quoiqu’un peu en retrait et ne participant que quand on le lui demandait. Mais il ne l’avait pas souvent vu arriver en retard avant récemment. C’était pour cela que le jeune professeur avait été intrigué et avait tenu en savoir plus. Il avait beau avoir l’air d’être un homme au cœur de pierre, n’en ayant rien à faire de son entourage – c’était un peu ce qu’il était mais bon, passons-, il prenait son rôle de professeur très à cœur. C’était dans sa culture de Japonais que d’être un minimum proche de ses élèves. Yûji se souvenait comme les professeurs à son lycée étaient toujours très à l’écoute des élèves. Ils écoutaient leurs histoires, leur donnaient des conseils … Il se souvint avoir demandé conseil quand il avait des soucis avec son père qui voulait absolument qu’il reprenne le cabinet familial d’architecture et l’empêcher de vivre ses rêves de musicien et de comédien. Il était parfois bon d’avoir un adulte neutre à qui parler et qui de mieux qu’un professeur dans ces cas-là ?

L e jeune étudiant, à la grande surprise de Yûji, lui avait demandé s’il connaissait un médecin pour les enfants. Pris au dépourvu, le jeune homme n’avait pu que lui recommander de prendre contact avec l’infirmière de l’école qui pourrait mieux le renseigner que lui. Il n’était pas du tout en contact avec les enfants, il n’était pas à l’aise avec eux et donc il n’y connaissait strictement. Mais par contre cette question avait attisé la curiosité du professeur qui lui avait demandé pourquoi une telle requête. Ce à quoi Jun Su répondit que c’était pour son petit frère malade, qu’il n’avait pas eu le temps de chercher un numéro et que celui où ses parents appelaient par le passé était maintenant hors service. Hum … Pourquoi ce n’étaient pas ses parents qui s’occupaient de ce genre de choses ? En tant qu’étudiant, ce jeune homme avait sûrement autre chose à penser … Il allait ouvrir la bouche pour demander lorsqu’il entendit l’étudiant de théâtre dire qu’il allait bien, essayant de rassurer son enseignant, et de rajouter qu’il n’avait pas été prévenu qu’élever un enfant était si difficile. Yûji faillit s’étrangler. Il avait bien entendu le mot « élever » ? Depuis le temps qu’il vivait en Corée du Sud il parlait la langue couramment maintenant et il ne pensait pas faire erreur sur ce qu’il venait d’entendre. « Que … Vous élevez votre petit frère ? Au risque de paraître indiscret encore une fois, ce n’est pas le rôle de vos parents ? A moins que … Vos parents ne soient plus là ? Mais vous n’avez pas d’autre famille ? » Oui, Yûji n’était pas stupide, les parents de ce gosse devaient être décédés à coup sûr pour qu’il se retrouve avec une telle responsabilité sur les épaules. Mais n’y avait-il pas de grand-parents ou d’oncle et tante dans son entourage ? C’était une situation délicate. Les choses s’éclaircissaient.

HJ – je suis vraiment DESOLEE du retard, j’ai jamais eu la notification comme quoi tu m’avais répondu ;w ; Il fallait me MPer ! XD Bref c’est un peu court mais bon, on avancera au fur et à mesure ^^

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L'information avait glissé trop rapidement. Jun Su s'était toujours considéré comme quelqu'un qui savait très bien mentir et éviter les sujets désavantageux pour lui. Mais là, la situation n'était pas la même. Il se trouvait devant un professeur et pour la première fois un adulte semblait s'inquiéter des changements soudain survenus il y a quelques années. Au départ, il n'était pas spécialement heureux de savoir qu'un de ses professeur s'était rendu compte qu'il était plus fatigué ou qu'il arrivait souvent en retard. Il avait passé tellement de temps à tout planifier pour que personne ne se rendre compte de rien... Mais c'était presque logique. Il arrivait presque toujours en retard au cours du professeur Koizumi, il ne participait presque plus et quelques fois piquait du nez... bref, seul un professeur totalement blasé n'aurait rien dit. Mais ce n'était apparemment pas le genre de son prof de théâtre. Dans tous les cas, le secret n'en était plus un du tout, et Jun Su ne pouvait qu'espérer qu'une chose : que son professeur ne prenne pas la chose... mal, enfin pas que ça le toucherait personnellement, mais le jeune étudiant n'aimerait pas devoir finir ses études sous des regards le jugeant. Mais Mr. Koizumi semblait être juste très surpris et Jun Su ne pouvait pas lui en vouloir : ce n'était pas tous les jours qu'un de vos élève, âgé de vingt-trois ans, vous disait ce genre de chose.

« Mes parents sont morts il y a quelques années maintenant. Et la plupart de ma famille nous a tourné le dos quand... enfin il y a longtemps, alors je n'ai plus de contact avec eux. J'ai pensé que m'occuper moi-même de mon frère était la meilleure solution... » Ou alors il avait été un naïf jeune homme de vingt ans, ce qui était très probable. Mais à l'époque ça lui avait semblé normal et jamais il n'avait pensé à faire appel à sa famille. Après la fugue de son frère aîné, presque toute la famille les avait pointé du doigts, enfin surtout Jun Su, ce qui était normal étant donné que tout le monde à l'époque voyait très bien dans son petit jeu sauf ses parents. « Vous n'allez pas me signaler à l'administration hein ? Les papiers sont en règle et mon frère grandit dans un milieu très favorable, mais si l'école l'apprenait, je ne sais pas s'ils me laisseront tranquille. » Ce n'était peut-être que de la paranoïa, mais Jun Su ne voulait pas tenter le diable. Il voulait jouer la sécurité avant tout et il s'en voudrait de perdre la garde de son frère à cause de ses quelques difficultés de planning. Il avait certes quelques petits défauts de ce côté-ci, mais ça n'avait jamais nuit à son frère, et cela n'était pas catastrophique pour Jun Su non plus.

Spoiler:

@ pyphi(lia)

Décidément, on en apprenait tous les jours dans cette école. Yûji était encore un peu sonné par la nouvelle qui venait de tomber dans ses oreilles. Un étudiant de vingt-trois qui élevait seul son petit frère en plus de ses cours … C’était assez original et délicat comme situation. Il n’était pas certain que le directeur Jang soit content d’apprendre la nouvelle. Mais ce n’était pas de son ressort et Yûji serait la dernière personne à aller raconter les histoires de ses élèves à ses collègues. Pour ce qu’il leur parlait de toute façon.
A ses questions un peu précipitées, Jun Su expliqua à son professeur que ses parents étaient décédés il y a quelques années de cela et que le reste de sa famille leur avait tourné le dos. « Je vois. C’est courageux de votre part d’assumer le rôle qu’un adulte de votre famille aurait dû prendre. » dit simplement le nippon en soupirant et en croisant les bras sur son torse.

Puis Jun Su sembla s’inquiéter du fait que quelqu’un d’autre que Yûji apprenne sa situation quelque peu délicate et lui demanda s’il allait le « dénoncer » à la direction. Pour se justifier, il lui expliqua que tous les papiers étaient en règle, que son frère grandissait dans un milieu favorable et que tout allait bien, mais que si l’école l’apprenait peut-être que cela poserait problème. Yûji esquissa un léger sourire avant de répondre : « Je n’ai aucun intérêt à aller raconter ce genre d’histoire aux autres professeurs ou au directeur. Ne vous en faites pas. » Il marqua une pause avant d’ajouter : « Mais tout de même, faites attention à votre santé, vos études aussi sont importantes et vous ne pouvez pas tout abandonner parce que votre famille est irresponsable. Vous avez pensé à consulter un avocat pour enfants, ou alors un spécialiste qui pourrait vous orienter ? » Yûji n’aimant pas spécialement les enfants, il n’y connaissait pas grand-chose, mais il tentait d’aider un peu Jun Su comme il le pouvait. Ce n’était pas la chose la plus aisée qu’il soit, il fallait l’admettre. Mais bon, si un professeur n’aidait pas son étudiant du mieux qu’il le pouvait, était-il vraiment professeur ?

HJ – du coup moi aussi c’est assez court, désolée =/

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Wake me up when september ends

Si Jun Su s'était attendu à une réaction de la part de son professeur, ce n'était franchement pas celle-ci. Il devait bien l'avouer, il était tellement parano que certaine fois, il avait l'impression que quelqu'un regardait chaque geste qu'il faisait, or c'était une idée totalement idiote. Presque personne ne savait pour son petit-frère, alors pourquoi est-ce que quelqu'un soupçonnerait quelque chose ? Malgré ses retards et ses quelques endormissements en cours, Jun Su était calme, discipliné et surtout il ne se mêlait pas spécialement aux autres. Bref, pourquoi quelqu'un le remarquerait ? C'était idiot. Jun Su hocha doucement la tête tout en souriant gentiment à son professeur, rassuré et quelque peu touché. Jusque là, personne ne s'était autant intéressé au pourquoi du comment il avait du mal à suivre les cours, Mr. Koizumi étant, en fait, le premier. « Je... oui. Avant que l'adoption ne soit faite et même après, je suis obligé d'aller voir un spécialiste presque une fois par mois. Il m'aide, vraiment. Mais en même temps, je ne peux pas non plus lui dire que j'ai du mal entre mes cours, mon frère et mon travail, sinon je risquerais de voir débarquer une assistante sociale chez moi pour vérifier que tout va bien. » dit-il, perdant un peu de son sourire. Lui enlever son frère, ça serait lui enlever sa seule famille, et ça, il ne laisserait personne la lui enlever.

« C'est juste que, peut-être, je devrais passer mon permis ? Je veux dire, je pourrais économiser pendant quelques mois, ou alors prendre dans mes économies, parce qu'en fin de compte, une voiture, ça serait plus pratique pour gérer les trois, non ? » C'était plus une question rhétorique qu’autre chose, mais Jun Su faisait toujours ça, il posait des questions qui n'avaient pas besoin de réponses venant de quelqu'un d'autre. Regardant l'horloge qui se trouvait accroché au mur devant lui, il reposa son regard sur son prof, se mordillant la lèvre inférieure. Il n'avait plus cours après, mais peut-être que son professeur avait quelque chose de prévu ? Il ne voulait que lui parler pendant quelques minutes, mais leur discussion commençait à être longue et Jun Su n'aimerait pas être la raison d'un quelconque retard pour Mr. Koizumi.
« Mais sinon je vais bien, vraiment. C'est juste de la fatigue vous savez, rien de bien grave. Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, vous avez peut-être quelque chose de prévu après, je n'aimerais pas vous mette en retard. »

Spoiler:

@ pyphi(lia)

Le jeune professeur de théâtre écoutait avec attention ce que son élève lui racontait. Alors comme ça, il voyait bel et bien un spécialiste qui le conseillait dans ses démarches. Il n'avait pas l'air décidé à parler des difficultés de sa situation à ce dernier. Peut-être redoutait-il qu'on lui enlève son frère ? Il n'en savait rien. Yûji était fils unique, donc il avait un peu de mal à imaginer la situation dans laquelle se retrouvait Jun Su actuellement. Il se contenta donc d'acquiescer plusieurs fois pour montrer qu'il suivait la conversation.
Puis Jun Su enchaîna avec l'idée de passer son permis en économisant un peu et que peut-être que ça l'aiderait à gérer un peu mieux sa situation complexe. " Vous pouvez aussi engager une baby-sitter, non ? Si c'est une étudiante, ce ne sera pas trop cher, en général c'est juste pour arrondir les fins de mois. " suggéra-t-il. Il ne s'y connaissait pas vraiment, une fois de plus, et ses suggestions venaient de choses qu'il avait entendu ça et là, mais bon, il espérait être un petit peu utile pour le jeune homme.

Jun Su reprit la parole en lui assurant que tout allait bien, et que c'était seulement de la fatigue et qu'il ne fallait pas s'inquiéter. Yûji acquiesça, puis écouta la suite des paroles. Le retenir ? Quelle heure était-il d'ailleurs ? Oh, le temps tournait relativement vite, et il devait encore rentrer chez lui pour préparer des partitions pour PRAYER qu'on lui avait demandé. Il n'avait pas trop de motivation à jouer en ce moment donc il avait procrastiné jusqu'au bout et puis il était rendu au dernier jour. " Effectivement, je n'avais pas vu l'heure. Tant mieux si c'est seulement de la fatigue, mais faites attention à vous tout de même. Je vais devoir vous laisser, j'ai encore beaucoup de travail à préparer. S'il y a quoi que ce soit, n'hésitez pas à me solliciter " conclut-il.
Puis il salua brièvement son étudiant avant de s'éclipser dans le couloir, prêt à rentrer chez lui.

HJ - j'ai décidé de conclure parce qu'on allait sûrement tourner en rond, quitte à refaire un autre rp plus tard x)

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Wake me up when september ends

Jun Su devait l’avouer, ce n’était pas que par gentillesse ou bonté qu’il avait prévenu son professeur par rapport à l’heure. Même s’il avait plus qu’apprécié son acte et son aide, le jeune étudiant était toujours aussi gêné par ce qu’il venait de se passer. Qui ne le serait pas, après tout ? Lui qui avait réussi, pendant des années, à cacher l’existence de son petit-frère, en une journée il venait de tout dévoiler à un de ses professeur. Cela faisait, dans un sens, du bien, mais dans l’autre, Jun Su espérait vraiment que ça ne retombera ni sur lui ni sur son prof plus tard. Néanmoins, Mr.Koizumi lui avait été d’une grande aide, et jamais personne ne l’avait autant aidé sans réellement bien le connaître. Même sa famille l’avait abandonné, après tout… Saluant son professeur lorsque celui-ci partit, Jun Su se laissa doucement glisser contre le bureau, reprenant sa respiration.

Une fois calmé, il reprit ses esprit, quittant à son tour la salle, le visage fermé, comme toujours. Et dire qu’il y a quelques minutes il aurait bien pleuré toutes les larmes de son corps sur le sol froid… Il avait loupé ses derniers cours, alors il décida de ne pas s’embêter à y aller pour environ une trentaine de minutes. On allait lui poser des questions, lui demander pourquoi il était en retard, où il était et blabla et blablabla. Bref, il n’avait pas du tout la tête à ça. En quelques minutes, il était chez lui, attendant que ça soit l’heure d’aller chercher son frère à l’école. Bref, une journée comme les autres… enfin presque.

Spoiler:

@ pyphi(lia)

Sujet: Re: Des questions sans réponses feat. Koizumi Yûji

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