“ help me, i'm poor — Tae Kibum

Pour décrire Kibum ? C'est un peu compliqué. En réalité, il est même très difficile de cerner tout à fait le personnage. Aux yeux des femmes, il apparaitra comme un grand séducteur, un musicien qui du bout de ses doigts fait vibrer le coeur de la gente féminine. Un coup d'oeil, juste son regard malicieux et la plupart succombe. Les hommes en revanche ne l'apprécient que peu. Ils le trouvent un peu pédant, ils penseront directement qu'il se vante de trop, qu'il manque de modestie ce qui n'est pas tout à fait faux, il faut bien l'avouer. Mais en réalité, il s'agit juste d'un garçon un peu perdu. Il profite des autres parce qu'il n'a jamais rien eu pour lui. La séduction est son arme pour survivre et l'ironie sa défense contre les regards des autres. Il faut aussi noter qu'il est extrêmement flemmard. D'un "je-m'en-foutisme" à presque toute épreuve. Les petits boulots, il les enchaine mais il se fait sans cesse virer du fait qu'il ne montre aucune volonté à la tache. Le seul dans lequel il excelle... eh bien vous le saurez plus tard. Dans tous les cas, méfiez vous de ses beaux yeux et de ses sourires taquins. Il a beau avoir une gueule d'ange, il peut être un parfait petit diable s'il le décide. Autrement, c'est un gros gourmand. Il adore manger. La bouffe est une de ses passions. Depuis en tout cas qu'il peut manger à sa faim et plus encore.

« Kibum ! Viens aider ta mère bon sang ! Ca va faire une heure qu'on t'appelle. » Et Kibum, avachît sur son lit daigna enfin se lever et rejoindre ses parents dans les cuisines du petit restaurant de ramyeon qu'ils possédaient et faisaient marcher difficilement. Il passa entre les longs fils de pâte déjà pendues et rejoignis sa génitrice près des fourneaux. « Les clients vont arriver et aucune des préparations que l'on fait à l'avance n'est terminée. Il faut absolument que tu m'aides. » l'avertit sa mère, complètement en panique. C'était la crise. Plus rien ne se passait comme prévu et le restaurant était sur le déclin malgré les recettes délicieuses de ses chers parents. Kibum souffla. A 16 ans déjà il n'en avait que faire de travailler. Il n'en avait pas envie, juste pas envie. Il préférait passer ses journées dans sa chambre à ne rien faire. Mais quand on dit rien faire, ça n'est pas un euphémisme. Il restait allongé sur son lit à fixer le plafond, parfois il dormait, d'autres fois il faisait l'effort de se lever pour prendre sa guitare et jouer un morceau de sa composition, mais le plus souvent, il ne faisait rien. C'est le soir qu'il bougeait enfin. Il sortait et allait faire la fête, boire un coup entre pote, rencontrer de la donzelle et dormir chez ces dernières qui voulaient bien lui offrir leur corps. Puis il rentrait chez lui à l'heure qu'il avait décidé, quand enfin il se réveillait du sommeil profond dans lequel l'alcool ingurgité le plongeait à chaque fois. Ses parents n'en pouvaient plus de ce comportement. Ils n'en pouvaient juste plus. « Tu étais où hier soir ? » l'interrogea madame Tae, alors qu'elle coupait des petits légumes à une vitesse incroyable tandis que son fils ne faisait que remuer lentement, sans vraiment y penser, une sauce déjà sur le feu. « Tu connais pas. » répondit-il, en haussant les épaules. Et sa mère lui frappa le bas du dos avec son torchon. Pas fort mais Kibum s'en offusqua et la regarda l'air outré. « Ca ne peut pas continuer ! » hurla-t-elle à bout de nerfs. « On reçoit régulièrement des appels des parents de ces jeunes filles chez qui tu vas dormir !! Combien de gens encore, susceptible d'être nos clients vas-tu dresser contre nous avec tes idioties ? » Kibum râla et lança le tablier qu'il avait enroulé négligemment autour de sa taille. « Bah tu sais quoi ?! J'me barre ! Et j'dirai plus qui je suis. Comme ça t'aura plus d'problème et j'serai tranquille pour faire ce que je veux ! » Et malgré les remontrances puis les supplications de sa mère, Kibum quitta l'établissement. Il revînt le soir même discrètement et alla récupérer quelques affaires pour aller dormir chez un pote.

Mais au bout d'un certain temps ce pote n'en pouvait plus de l'avoir à la maison. Il en avait assez de payer un loyer pour deux et de voir que lorsqu'il partait le matin il retrouvait Kibum exactement au même endroit, n'ayant bougé que de quelques centimètres, mais toujours avachi sur le canapé, à fixer la télévision. « Si tu veux rester, va falloir bouger mon pote. Et trouver du boulot ! » lui intima-t-il. Mais Kibum de perçut pas la menace et quand un matin, son ami ne voulût plus le supporter, il se retrouva à la rue, avec sa petite valise. Il frappait violemment à la porte de l'immeuble, hurlant à ce pote qu'il n'était qu'un enfoiré, qu'il ne pouvait pas lui faire ça, que s'il était vraiment son ami il n'agirait pas de la sorte ! Et au bout de cinq minutes de cris assourdissants, il se reçût un seau d'eau sur la tête. « Ca y'est ? T'es calmé ? Maintenant tu te barres ! » lui lança son ex-colocataire depuis la fenêtre de son appartement. Et Kibum attrapa son sac à contre coeur et commença à marcher. Il ne savait pas trop où aller. Il ne savait pas non plus s'il devait tenter de retourner chez ses parents ou bien essayer chez un autre ami. Et puis la solution s'offrît à lui. Une femme, plus âgée, ne cessait de le regarder alors qu'il s'était assis sur un banc, son tee-shirt blanc encore mouillé et dévoilant son torse finement musclé. Il comprît à ses regards qu'elle aurait aimé en voir plus et il sourît doucement en coin à la femme en face de lui. Cette dernière rougît légèrement et tenta de détourner le regard mais elle ne pût s'empêcher de le regarder à nouveau. Il se leva alors et vînt à sa rencontre. Il apprît en discutant avec elle qu'elle avait trente ans et qu'elle n'avait toujours personne dans sa vie. Qu'elle se sentait seule. Mais qu'elle avait une fortune à couper le souffle. Aussi déplacé que ce soit, Kibum se dit que c'était là une excellente opportunité et il joua la séduction, lui disant qu'une femme comme ça ne devrait pas être seule, que les hommes s'ils ne remarquaient pas sa beauté n'étaient pas digne d'elle. Et de fil en aiguille il finît par se faire inviter chez elle. Il y passa quelques jours durant lesquels il continuait à la baratiner, à lui dire qu'elle était belle et même qu'il l'aimait. Cela dura un mois jusqu'au moment où elle non plus n'en pu plus et qu'elle lui demanda de trouver du travail. Il lui promît de le faire mais fila en douce pendant la nuit, tirant derrière lui sa valise bien plus remplie qu'avant son arrivée dans l'immense villa de la trentenaire richissime. Et cette opération il la répéta avec des dizaines de femmes. Des vingtaine de femmes même. Certaines le toléraient plus que d'autres. Parfois son processus de séduction était plus efficace avec l'une qu'avec l'autre mais au final, il parvînt à vivre au jour le jour, aux crochets de ces femmes plus âgées et esseulées. On aurait pu le traiter de toy boy, comme ils les appellent aux USA. C'était possible qu'il en soit un. Mais ça lui plaisait. Ca n'était pas si désagréable de faire l'amour à ces femmes plus expérimentées.

Au fur et à mesure il parvînt, en revendant une partie des biens qu'on lui offrait à avoir un petit pécule pour prendre un appartement. Bon ça n'était pas le grand luxe, c'était même une chambre de bonne. Mais ça lui faisait un endroit où dormir. Sauf que même dans une chambre de bonne, on doit payer le loyer. Alors il fût bien contraint de trouver du boulot. Et c'est en passant devant l'école Kirin, par hasard qu'il le trouva ce travail. Un camion de livraison se trouvait là, à l'arrière de l'école, en train de décharger caisse sur caisse de nourriture. Il les observait, nonchalamment appuyé contre le mur à quelques mètres quand l'un des travailleurs se stoppa et le fixa. Il finît par s'approcher de Kibum qui resta bête et ne sût s'il devait fuir parce qu'il avait des ennuis ou s'il devait continuer à lézarder ici. « Hey toi ! » lui lança l'homme baraqué qui vînt se poster devant lui. « Tu chercherais pas du travail par hasard ? » Et Kibum resta un instant coi de surprise. Il finît par hocher rapidement la tête. « Si ! Si carrément ! » Musclor lui montra alors le camion. « On a pas assez de bras pour décharger tout ça. On livre toutes les semaines ici. Tu pourrais revenir à la même heure et au même endroit la semaine prochaine ? J'te payerai. Bien. » Et Kibum sourît grand. « Carrément ouais ! J'serai là ! » Et c'est ainsi que Kibum entra dans la vie active. Enfin... seulement une fois par semaine.